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Sortir du nucléaire n°35



Juin-juillet 2007

Idée d’action

Les péripéties de la grande banderole "Le nucléaire tue l’avenir"

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°35 - Juin-juillet 2007

 Luttes et actions
Article publié le : 1er juin 2007


Impossible de ne pas voir cette banderole géante du Réseau Sortir du nucléaire : elle est aussi haute que 3 étages de maison et ne passe donc pas inaperçue ! Voici donc les premiers épisodes de la carrière militante de cette belle banderole confectionnée par nos amis bretons.



Elle est apparue publiquement une première fois au début du “Tour de France pour sortir du nucléaire” en avril 2004. Deux élus écologistes alsaciens sont descendus en rappel avec leurs écharpes bleu-blanc-rouge pour l’installer sur la tour médiévale qui surplombe le beau village de Kaisersberg en Alsace ! Depuis la tour, notre grande jaune tapait l’œil à deux kilomètres à la ronde (photo 1).

Sur tous les fronts !

Puis en mai 2004, la banderole est venu inopinément orner ce bijou du patrimoine mondial qu’on appelle le Mont Saint-Michel (photo 5). Après avoir dû amadouer une gendarmerie quelque peu nerveuse, nous avons harangué en anglais la flopée de touristes asiatiques qui s’y pressaient.

Toujours en mai 2004, apparitions remarquées sur les châteaux de Caen et de Dieppe face à la mer. Un monsieur vint nous reprocher de manquer de respect pour le mémorial aux soldats canadiens tombés lors du débarquement que nous avons quelque peu envahi pour la circonstance. “Ca tombe bien, s’entend-il répondre, il y a justement un Canadien qui tient la banderole en haut”.
Puis, à Rouen sur un des ponts qui traverse la Seine. Le vent se joue des deux plots de 15 kg qui devaient la lester et il nous faut prendre garde à ne pas recevoir ces plots sur la tête.
Déchirures et raccommodages !

Juillet 2004, pendant le jeûne “Vivre sans nucléaire” à Paris, notre banderole trône au Trocadéro devant la tour Eiffel. Et peu de temps après, la revoici sur les quais de Seine à l’occasion de l’inauguration de Paris Plage où se pressent diverses huiles. La gendarmerie arrive rapidement en… zodiac.

Automne 2004, lors de l’arrivée du Plutonium américain à Cadarache, la falaise visée pour suspension est ceinturée de CRS. Pas de négociation possible avec leur chef.
On repère une falaise équivalente de l’autre côté de la Durance et on embarque la grande jaune dans le coffre d’une voiture banalisée. Consigne : on commence à déployer et s’ils arrivent au pas de charge, on dégage vite fait. Personne ne bougera. Il semblerait qu’ils n’ont pas reçu d’ordre pour ce côté-là de la Durance. Et finalement, notre banderole trouve encore mieux sa place sur cette autre falaise. Elle est beaucoup plus visible depuis l’autoroute en contre-bas et sa surface est doublée par son reflet dans les eaux calmes de la Durance…

Fin septembre 2005, à Bar-le-Duc dans la Meuse, manif de 6000 personnes contre l’enfouissement des déchets radioactifs. Le texte de la banderole est légèrement modifié “Les déchets nucléaires tuent l’avenir” se retrouve à boucher les fenêtres d’une maison de 4 étages directement devant la préfecture. Pour l’installer, des grimpeurs expérimentés montent en s’accrochant… aux gouttières.

Toujours plus haut, toujours plus fort !

Printemps 2006, 30 000 personnes se rassemblent à Cherbourg contre l’EPR. Sous des trombes d’eau, l’équipe de grimpeurs à qui je confie la grande banderole me disent :
“On a trouvé un endroit où l’installer mais ce n’est pas très haut et il se pourrait que le bas de la banderole traîne par terre”. Un moment plus tard, la foule ovationne les grimpeurs. Comme tous, je découvre la grande jaune suspendue au sommet d’une très haute grue qui surplombe toute la ville et le port de Cherbourg (photo 4). La banderole était loin de toucher le sol !

Eté 2006, l’officiel Tour de France cycliste traverse le Morbihan en Bretagne. Dans une montée, un copain militant dispose d’un champ avec un plan bien incliné (photo 2). Les organisateurs du Tour par deux fois viendront tenter de négocier afin de faire retirer ce discordant message qui viendrait troubler la caravane publicitaire du tour. Bien sûr, tous les médias présents, par servilité commerciale, respecteront l’ordre reçu de ne pas montrer ou mentionner le vilain objet. Mais tous les cyclistes et leurs accompagnateurs l’auront bel et bien vu ; certains approuvant même par un pouce en l’air !

Fin d’hiver 2007, elle réapparaît sur le château de Vitré en Ille-et-Vilaine, et le 17 mars à l’occasion de la manifestation de Strasbourg sur le barrage Vauban (photo 6)
Puis, le premier avril 2007, la grande banderole réinvestit le Trocadéro à Paris lors d’un rassemblement écologiste où on avait trop peu explicité que “Voter pour la planète”, c’est forcément voter contre le nucléaire civil et militaire (photo 3).
Et quelques jours avant les élections présidentielles, la revoici qui crève les yeux posée sur un échafaudage en plein centre-ville de Rennes !

A chaque apparition, c’est une bonne couverture médiatique avec des articles dans les journaux locaux et régionaux, des reportages sur les télévisions régionales (France 3 région…), des interviews radios.

“Le nucléaire tue l’avenir” ! La répétition (travail de fourmi) a une grande force pédagogique. Des fois que l’Humanité, malgré certains choix politiques malencontreux, trouverait assez de lucidité et de sagesse pour ne PAS tuer l’avenir. Et mieux encore, pour le faire vivre dans l’harmonie, la justice, la paix, la santé.
“Ah, ces rêveurs !”, diront les réalistes et raisonnables.
“You will say I’m a dreamer ; but I’m not the only one….”.

Alors si ça vous donne des idées pour une action locale… contactez-moi !
Fiche technique de la banderole :

Elle fait 10 mètres de haut (3 étages de maison) sur 15 mètres de long, en toile fine et résistante de voile de bateau avec œillets et bouts de corde. Le poids total fait un peu moins de 15 kg (donc, transportable par une seule personne sur l’épaule). Elle s’envoie en colissimo recommandé suivi pour un prix très raisonnable.

Règles du jeu pour un bon usage de la banderole :
- Privilégier les murs pleins (ceux des grands bâtiments en pierre tels les châteaux ou immeubles…) car dans le vide, la prise au vent est difficilement gérable et risquée, autant pour la banderole (déchirures : celui qui déchire la banderole la fait réparer) que pour soi-même à cause du contre-poids…

- En cas d’intervention des forces de l’ordre, prendre le temps de négocier. Calmer leurs contrariétés et impatiences en annonçant une action de quelques minutes avec photos et interview pour les journalistes. Le temps passé à négocier, c’est autant de temps gagné pour la banderole qui reste ainsi déployée ! Par contre, face à une bande de molosses hostiles qui veut l’arracher immédiatement, il est alors nécessaire de l’enlever soi-même.
André Larivière
Mail : andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr
Tel. 04 71 76 36 40 ou 06 76 69 54 98

Elle est apparue publiquement une première fois au début du “Tour de France pour sortir du nucléaire” en avril 2004. Deux élus écologistes alsaciens sont descendus en rappel avec leurs écharpes bleu-blanc-rouge pour l’installer sur la tour médiévale qui surplombe le beau village de Kaisersberg en Alsace ! Depuis la tour, notre grande jaune tapait l’œil à deux kilomètres à la ronde (photo 1).

Sur tous les fronts !

Puis en mai 2004, la banderole est venu inopinément orner ce bijou du patrimoine mondial qu’on appelle le Mont Saint-Michel (photo 5). Après avoir dû amadouer une gendarmerie quelque peu nerveuse, nous avons harangué en anglais la flopée de touristes asiatiques qui s’y pressaient.

Toujours en mai 2004, apparitions remarquées sur les châteaux de Caen et de Dieppe face à la mer. Un monsieur vint nous reprocher de manquer de respect pour le mémorial aux soldats canadiens tombés lors du débarquement que nous avons quelque peu envahi pour la circonstance. “Ca tombe bien, s’entend-il répondre, il y a justement un Canadien qui tient la banderole en haut”.
Puis, à Rouen sur un des ponts qui traverse la Seine. Le vent se joue des deux plots de 15 kg qui devaient la lester et il nous faut prendre garde à ne pas recevoir ces plots sur la tête.
Déchirures et raccommodages !

Juillet 2004, pendant le jeûne “Vivre sans nucléaire” à Paris, notre banderole trône au Trocadéro devant la tour Eiffel. Et peu de temps après, la revoici sur les quais de Seine à l’occasion de l’inauguration de Paris Plage où se pressent diverses huiles. La gendarmerie arrive rapidement en… zodiac.

Automne 2004, lors de l’arrivée du Plutonium américain à Cadarache, la falaise visée pour suspension est ceinturée de CRS. Pas de négociation possible avec leur chef.
On repère une falaise équivalente de l’autre côté de la Durance et on embarque la grande jaune dans le coffre d’une voiture banalisée. Consigne : on commence à déployer et s’ils arrivent au pas de charge, on dégage vite fait. Personne ne bougera. Il semblerait qu’ils n’ont pas reçu d’ordre pour ce côté-là de la Durance. Et finalement, notre banderole trouve encore mieux sa place sur cette autre falaise. Elle est beaucoup plus visible depuis l’autoroute en contre-bas et sa surface est doublée par son reflet dans les eaux calmes de la Durance…

Fin septembre 2005, à Bar-le-Duc dans la Meuse, manif de 6000 personnes contre l’enfouissement des déchets radioactifs. Le texte de la banderole est légèrement modifié “Les déchets nucléaires tuent l’avenir” se retrouve à boucher les fenêtres d’une maison de 4 étages directement devant la préfecture. Pour l’installer, des grimpeurs expérimentés montent en s’accrochant… aux gouttières.

Toujours plus haut, toujours plus fort !

Printemps 2006, 30 000 personnes se rassemblent à Cherbourg contre l’EPR. Sous des trombes d’eau, l’équipe de grimpeurs à qui je confie la grande banderole me disent :
“On a trouvé un endroit où l’installer mais ce n’est pas très haut et il se pourrait que le bas de la banderole traîne par terre”. Un moment plus tard, la foule ovationne les grimpeurs. Comme tous, je découvre la grande jaune suspendue au sommet d’une très haute grue qui surplombe toute la ville et le port de Cherbourg (photo 4). La banderole était loin de toucher le sol !

Eté 2006, l’officiel Tour de France cycliste traverse le Morbihan en Bretagne. Dans une montée, un copain militant dispose d’un champ avec un plan bien incliné (photo 2). Les organisateurs du Tour par deux fois viendront tenter de négocier afin de faire retirer ce discordant message qui viendrait troubler la caravane publicitaire du tour. Bien sûr, tous les médias présents, par servilité commerciale, respecteront l’ordre reçu de ne pas montrer ou mentionner le vilain objet. Mais tous les cyclistes et leurs accompagnateurs l’auront bel et bien vu ; certains approuvant même par un pouce en l’air !

Fin d’hiver 2007, elle réapparaît sur le château de Vitré en Ille-et-Vilaine, et le 17 mars à l’occasion de la manifestation de Strasbourg sur le barrage Vauban (photo 6)
Puis, le premier avril 2007, la grande banderole réinvestit le Trocadéro à Paris lors d’un rassemblement écologiste où on avait trop peu explicité que “Voter pour la planète”, c’est forcément voter contre le nucléaire civil et militaire (photo 3).
Et quelques jours avant les élections présidentielles, la revoici qui crève les yeux posée sur un échafaudage en plein centre-ville de Rennes !

A chaque apparition, c’est une bonne couverture médiatique avec des articles dans les journaux locaux et régionaux, des reportages sur les télévisions régionales (France 3 région…), des interviews radios.

“Le nucléaire tue l’avenir” ! La répétition (travail de fourmi) a une grande force pédagogique. Des fois que l’Humanité, malgré certains choix politiques malencontreux, trouverait assez de lucidité et de sagesse pour ne PAS tuer l’avenir. Et mieux encore, pour le faire vivre dans l’harmonie, la justice, la paix, la santé.
“Ah, ces rêveurs !”, diront les réalistes et raisonnables.
“You will say I’m a dreamer ; but I’m not the only one….”.

Alors si ça vous donne des idées pour une action locale… contactez-moi !
Fiche technique de la banderole :

Elle fait 10 mètres de haut (3 étages de maison) sur 15 mètres de long, en toile fine et résistante de voile de bateau avec œillets et bouts de corde. Le poids total fait un peu moins de 15 kg (donc, transportable par une seule personne sur l’épaule). Elle s’envoie en colissimo recommandé suivi pour un prix très raisonnable.

Règles du jeu pour un bon usage de la banderole :
- Privilégier les murs pleins (ceux des grands bâtiments en pierre tels les châteaux ou immeubles…) car dans le vide, la prise au vent est difficilement gérable et risquée, autant pour la banderole (déchirures : celui qui déchire la banderole la fait réparer) que pour soi-même à cause du contre-poids…

- En cas d’intervention des forces de l’ordre, prendre le temps de négocier. Calmer leurs contrariétés et impatiences en annonçant une action de quelques minutes avec photos et interview pour les journalistes. Le temps passé à négocier, c’est autant de temps gagné pour la banderole qui reste ainsi déployée ! Par contre, face à une bande de molosses hostiles qui veut l’arracher immédiatement, il est alors nécessaire de l’enlever soi-même.
André Larivière
Mail : andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr
Tel. 04 71 76 36 40 ou 06 76 69 54 98



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