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Pétition contre l’exposition des enfants à la radioactivité

Les enfants de Fukushima contaminés par les rejets radioactifs

Article publié le 11 mai 2011



Tout comme le nuage de Tchernobyl n’a pas interrompu son trajet aux frontières, le césium radioactif de Fukushima ne s’est arrêté ni à la surface de la terre ni aux lèvres des enfants : les légumes sont contaminés et ceux qui en ont ingéré aussi. Explications.



Tous les 10 enfants de la ville de Fukushima contrôlés par l’ACRO sont contaminés par les rejets radioactifs de la centrale accidentée située à une soixantaine de kilomètres. À la demande de citoyens japonais, l’ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest) a analysé les urines de ces enfants et les résultats sont sans ambiguïté : toutes les urines contiennent du césium 134 et césium 137 à des concentrations allant de 0,4 à 1,3 becquerel par litre.

Cela signifie que ces enfants, âgés de 6 à 16 ans, sont tous contaminés en césium 134 et césium 137 et qu’ils l’ont probablement aussi été par d’autres éléments radioactifs à vie courte, comme l’iode 131 (ces derniers éléments disparaissent plus vite et l’on ne les détecte plus). Et comme ils vivent tous en ville et s’alimentent au supermarché, cela veut dire que d’autres enfants, mangeant plus de produits locaux, pourraient être beaucoup plus contaminés.

Il est difficile à ce stade, d’évaluer la contamination du corps entier à partir de ces données et l’impact sanitaire. Il faudrait savoir depuis quand ces enfants sont contaminés et comment ils l’ont été : alimentation ? inhalation ?

Mais ces résultats devraient inciter les autorités japonaises à mesurer systématiquement la contamination interne des habitants qui ont été exposés aux panaches radioactifs et de ceux qui vivent dans les territoires contaminés et qui sont donc vraisemblablement soumis à une contamination chronique. Cela peut se faire sans difficulté technique. Or, seule l’exposition externe est prise en compte actuellement.

Je m’explique. Toute la matière qui nous entoure, l’eau, l’air, la terre... et nous sommes faits d’atomes. Certains de ces atomes sont dits "radioactifs". Ils peuvent émettre un rayonnement qui peut être vu comme le tir d’un petit obus, encore plus petit que l’atome lui-même. Ce sont ces petits obus qui sont dangereux, car ils peuvent traverser le corps humain comme quand on va faire une radio.

Un atome radioactif ne vise pas. S’il est à côté de nous, il y a des chances pour que l’obus parte au loin. Mais si l’on mange des légumes pollués, que l’on boit de l’eau polluée ou que l’on respire de l’air pollué par des atomes radioactifs, les obus tirés par les atomes dans le corps vont faire des dégâts à tous les coups ! Ainsi, un aliment contaminé peut ne pas être dangereux s’il est dans l’assiette devant nous et le devenir s’il est ingéré.

Pour définir les zones d’évacuation, les autorités japonaises ne prennent en compte que la contamination des sols qui provoquent une irradiation externe, c’est à dire les obus tirés depuis l’extérieur du corps. Il faut pourtant ajouter la contamination interne, avérée pour les enfants de Fukushima, qui est actuellement complètement omise dans les calculs d’exposition aux radiations. Comme les sols et les légumes cultivés sur place sont aussi contaminés, cette situation va perdurer.

Cela nous conforte aussi dans l’idée que la limite fixée par les autorités japonaises pour déterminer les zones d’évacuation est trop élevée. Elle est de 20 millisieverts pour la première année, ce qui est fortement critiqué par de nombreuses organisations dont l’ACRO. Le sievert est l’unité qui sert à mesurer les dégâts provoqués par les rayonnements sur le corps. La nouvelle limite japonaise est deux fois plus élevée que la limite française en cas d’accident et vingt fois plus élevée que la limite maximale admissible pour le public en temps normal.

La limite de 20 millisieverts est celle qui s’applique aux travailleurs du nucléaire les plus exposés, ceux que l’on appelle la "catégorie A". Leurs doses d’expositions sont surveillées en permanence et ils ont droit à un suivi médical. Comme ces travailleurs, les écoliers de Fukushima seront équipés de dosimètres pour mesurer la dose de radiations externes qu’ils ont reçue. Mais à la différence de ces travailleurs, les enfants n’ont pas choisi.

Pour un travailleur du nucléaire, une contamination interne doit être exceptionnelle. Pour les enfants de Fukushima, cela risque d’être la routine…

Il est donc impératif que les familles aient accès à la mesure de la radioactivité : c’est pourquoi l’ACRO a lancé une souscription pour ouvrir un laboratoire indépendant d’analyse de la radioactivité au Japon.

Publié sur https://leplus.nouvelobs.com/contribution/164674;les-enfants-de-fukushima-contamines-par-les-rejets-radioactifs.html

Tous les 10 enfants de la ville de Fukushima contrôlés par l’ACRO sont contaminés par les rejets radioactifs de la centrale accidentée située à une soixantaine de kilomètres. À la demande de citoyens japonais, l’ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest) a analysé les urines de ces enfants et les résultats sont sans ambiguïté : toutes les urines contiennent du césium 134 et césium 137 à des concentrations allant de 0,4 à 1,3 becquerel par litre.

Cela signifie que ces enfants, âgés de 6 à 16 ans, sont tous contaminés en césium 134 et césium 137 et qu’ils l’ont probablement aussi été par d’autres éléments radioactifs à vie courte, comme l’iode 131 (ces derniers éléments disparaissent plus vite et l’on ne les détecte plus). Et comme ils vivent tous en ville et s’alimentent au supermarché, cela veut dire que d’autres enfants, mangeant plus de produits locaux, pourraient être beaucoup plus contaminés.

Il est difficile à ce stade, d’évaluer la contamination du corps entier à partir de ces données et l’impact sanitaire. Il faudrait savoir depuis quand ces enfants sont contaminés et comment ils l’ont été : alimentation ? inhalation ?

Mais ces résultats devraient inciter les autorités japonaises à mesurer systématiquement la contamination interne des habitants qui ont été exposés aux panaches radioactifs et de ceux qui vivent dans les territoires contaminés et qui sont donc vraisemblablement soumis à une contamination chronique. Cela peut se faire sans difficulté technique. Or, seule l’exposition externe est prise en compte actuellement.

Je m’explique. Toute la matière qui nous entoure, l’eau, l’air, la terre... et nous sommes faits d’atomes. Certains de ces atomes sont dits "radioactifs". Ils peuvent émettre un rayonnement qui peut être vu comme le tir d’un petit obus, encore plus petit que l’atome lui-même. Ce sont ces petits obus qui sont dangereux, car ils peuvent traverser le corps humain comme quand on va faire une radio.

Un atome radioactif ne vise pas. S’il est à côté de nous, il y a des chances pour que l’obus parte au loin. Mais si l’on mange des légumes pollués, que l’on boit de l’eau polluée ou que l’on respire de l’air pollué par des atomes radioactifs, les obus tirés par les atomes dans le corps vont faire des dégâts à tous les coups ! Ainsi, un aliment contaminé peut ne pas être dangereux s’il est dans l’assiette devant nous et le devenir s’il est ingéré.

Pour définir les zones d’évacuation, les autorités japonaises ne prennent en compte que la contamination des sols qui provoquent une irradiation externe, c’est à dire les obus tirés depuis l’extérieur du corps. Il faut pourtant ajouter la contamination interne, avérée pour les enfants de Fukushima, qui est actuellement complètement omise dans les calculs d’exposition aux radiations. Comme les sols et les légumes cultivés sur place sont aussi contaminés, cette situation va perdurer.

Cela nous conforte aussi dans l’idée que la limite fixée par les autorités japonaises pour déterminer les zones d’évacuation est trop élevée. Elle est de 20 millisieverts pour la première année, ce qui est fortement critiqué par de nombreuses organisations dont l’ACRO. Le sievert est l’unité qui sert à mesurer les dégâts provoqués par les rayonnements sur le corps. La nouvelle limite japonaise est deux fois plus élevée que la limite française en cas d’accident et vingt fois plus élevée que la limite maximale admissible pour le public en temps normal.

La limite de 20 millisieverts est celle qui s’applique aux travailleurs du nucléaire les plus exposés, ceux que l’on appelle la "catégorie A". Leurs doses d’expositions sont surveillées en permanence et ils ont droit à un suivi médical. Comme ces travailleurs, les écoliers de Fukushima seront équipés de dosimètres pour mesurer la dose de radiations externes qu’ils ont reçue. Mais à la différence de ces travailleurs, les enfants n’ont pas choisi.

Pour un travailleur du nucléaire, une contamination interne doit être exceptionnelle. Pour les enfants de Fukushima, cela risque d’être la routine…

Il est donc impératif que les familles aient accès à la mesure de la radioactivité : c’est pourquoi l’ACRO a lancé une souscription pour ouvrir un laboratoire indépendant d’analyse de la radioactivité au Japon.

Publié sur https://leplus.nouvelobs.com/contribution/164674;les-enfants-de-fukushima-contamines-par-les-rejets-radioactifs.html



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