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Sortir du nucléaire n°79



Automne 2018

Actualités

Le nucléaire, une énergie d’avenir ?

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°79 - Automne 2018



Il n’y a bien qu’en France que certains persistent à croire que le nucléaire a de l’avenir. Rédigé par des experts indépendants, le World Nuclear Industry Status Report [1] publié en septembre 2018 prouve que le nucléaire est sur une pente descendante. Voici quelques faits et chiffres qui en sont extraits.



Une énergie qui stagne… et dont la part dans le mix électrique mondial décline

La production d’électricité nucléaire mondiale a certes connu une hausse de 1% en 2017, mais presque entièrement imputable à la Chine. Partout ailleurs, la production nucléaire est en baisse pour la troisième année consécutive.

En 2017, le nucléaire ne représente plus que 10,3 % de l’électricité produite dans le monde (contre 17,5% en 1996).

Des constructions qui patinent

En 2017, dans le monde, seuls cinq réacteurs ont vu leur construction démarrer : un chiffre bien dérisoire comparé aux 44 chantiers lancés en 1976.

À la mi-2018, 50 réacteurs sont en construction dans le monde (en comparaison, il y en avaient 68 fin 2013), dont 16 en Chine. Sur ces 50 chantiers, 33 connaissent un retard, parfois de plusieurs années. Pour près de la moitié d’entre eux, le retard s’est même aggravé depuis un an. Même les chantiers chinois sont concernés.

Si on regarde les réacteurs mis en service depuis dix ans, on s’aperçoit que leur durée moyenne de construction est de 10,1 ans, avec de grandes disparités, certains chantiers ayant duré plusieurs décennies (le record est de 43 ans !).

Il est donc totalement irréaliste, de la part de l’industrie nucléaire, de prétendre qu’un déploiement rapide et massif du nucléaire permettrait de lutter contre le changement climatique en fournissant une électricité soit-disant « bas-carbone ». Quand bien même cette technologie serait appropriée pour lutter contre le changement climatique – ce qui n’est pas le cas [2] –, elle serait totalement hors délai et n’apporterait qu’une contribution marginale.

Face aux énergies renouvelables, le nucléaire ne fait pas le poids

On ne le dit jamais assez : en matière de nucléaire, le cas français est une exception. Au niveau mondial, le montant connu des investissements pour les constructions de réacteurs démarrées en 2017 était d’environ 16 milliards de dollars [3]. La même année, 280 milliards étaient investis dans les énergies renouvelables, dont plus de 100 milliards pour l’éolien et 160 milliards pour le photovoltaïque. La Chine, à elle seule, a investi 126 milliards de dollars, ce qui montre que son intérêt pour le nucléaire reste marginal.

En 2017, 157 nouveaux GW d’électricité renouvelable ont été raccordés aux réseaux électriques dans le monde. En comparaison, la capacité installée du nucléaire n’a augmenté que de 3,3 GW.

Dans neuf [4] des 31 pays qui exploitent des réacteurs nucléaires, la production des énergies renouvelables (hors électricité hydraulique) dépasse maintenant le nucléaire.


Notes

[1Rapport à consulter sur ce site : https://www.worldnuclearreport.org/

[2À ce sujet, nous vous invitons à consulter notre infographie en ligne http://www.sortirdunucleaire.org/infographie-climat

[3Ce chiffre ne comprend pas les coûts d’un réacteur en construction en Chine, pour lesquels les données ne sont pas disponibles.

[4Allemagne, Brésil, Chine, Espagne, Inde, Japon, Mexique, Pays-Bas et Royaume-Uni.

Une énergie qui stagne… et dont la part dans le mix électrique mondial décline

La production d’électricité nucléaire mondiale a certes connu une hausse de 1% en 2017, mais presque entièrement imputable à la Chine. Partout ailleurs, la production nucléaire est en baisse pour la troisième année consécutive.

En 2017, le nucléaire ne représente plus que 10,3 % de l’électricité produite dans le monde (contre 17,5% en 1996).

Des constructions qui patinent

En 2017, dans le monde, seuls cinq réacteurs ont vu leur construction démarrer : un chiffre bien dérisoire comparé aux 44 chantiers lancés en 1976.

À la mi-2018, 50 réacteurs sont en construction dans le monde (en comparaison, il y en avaient 68 fin 2013), dont 16 en Chine. Sur ces 50 chantiers, 33 connaissent un retard, parfois de plusieurs années. Pour près de la moitié d’entre eux, le retard s’est même aggravé depuis un an. Même les chantiers chinois sont concernés.

Si on regarde les réacteurs mis en service depuis dix ans, on s’aperçoit que leur durée moyenne de construction est de 10,1 ans, avec de grandes disparités, certains chantiers ayant duré plusieurs décennies (le record est de 43 ans !).

Il est donc totalement irréaliste, de la part de l’industrie nucléaire, de prétendre qu’un déploiement rapide et massif du nucléaire permettrait de lutter contre le changement climatique en fournissant une électricité soit-disant « bas-carbone ». Quand bien même cette technologie serait appropriée pour lutter contre le changement climatique – ce qui n’est pas le cas [1] –, elle serait totalement hors délai et n’apporterait qu’une contribution marginale.

Face aux énergies renouvelables, le nucléaire ne fait pas le poids

On ne le dit jamais assez : en matière de nucléaire, le cas français est une exception. Au niveau mondial, le montant connu des investissements pour les constructions de réacteurs démarrées en 2017 était d’environ 16 milliards de dollars [2]. La même année, 280 milliards étaient investis dans les énergies renouvelables, dont plus de 100 milliards pour l’éolien et 160 milliards pour le photovoltaïque. La Chine, à elle seule, a investi 126 milliards de dollars, ce qui montre que son intérêt pour le nucléaire reste marginal.

En 2017, 157 nouveaux GW d’électricité renouvelable ont été raccordés aux réseaux électriques dans le monde. En comparaison, la capacité installée du nucléaire n’a augmenté que de 3,3 GW.

Dans neuf [3] des 31 pays qui exploitent des réacteurs nucléaires, la production des énergies renouvelables (hors électricité hydraulique) dépasse maintenant le nucléaire.



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