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Sortir du nucléaire n°31



Juin 2006

Analyse

Le déclin inéluctable du nucléaire

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°31 - Juin 2006

 Maîtrise de l’énergie  Sites nucléaires
Article publié le : 1er juin 2006


On peut lire ici ou là que le nucléaire reviendrait en force, qu’il nous protégerait de la montée du prix de l’énergie et, tant qu’on y est, du réchauffement climatique.



Or, le gouvernement vient de le reconnaître, la facture énergétique française s’est littéralement envolée : + 35 % en 2005, et ce sera pire encore en 2006. Quant au climat, la canicule 2003 et les sécheresses 2005 et 2006 sont là pour témoigner que la France n’est pas plus épargnée que les autres pays.

Où est donc passé le “miracle nucléaire” qui nous est tant vanté ? C’est tout simple : le trio pétrole-gaz-charbon représente 80 % de la consommation énergétique dans le monde, et tout de même 72 % en France où l’atome, malgré 58 réacteurs, plafonne à 17 % (car l’électricité n’est qu’une petite part de l’énergie globale).

Dans le monde, le nucléaire ne représente que 6 % de la consommation d’énergie : une part bien trop marginale pour avoir une quelconque chance de remplacer les énergies fossiles ou d’empêcher le réchauffement climatique.

Qui plus est, c’est une part sur le déclin : l’Agence internationale pour l’énergie, pourtant favorable au nucléaire, a récemment reconnu (World Energy Outlook) qu’il descendrait à 4 % vers 2030. En effet, dans les vingt ans à venir, au moins 250 des 440 réacteurs actuellement en fonction sur Terre seront fermés, car arrivés en fin de vie. Si les réacteurs annoncés sont réellement construits, ce qui reste à prouver, ils ne compenseront même pas les fermetures de réacteurs qui, elles, sont inéluctables.

Une lourde facture

Ainsi, aux Etats-Unis, la seule certitude est que la moitié des 104 réacteurs actuels vont fermer dans les vingt ans. En Chine, le programme “gigantesque” annoncé permettra au nucléaire de parvenir royalement à 0,5 % de l’énergie de ce pays ! Idem en Inde. En Allemagne, personne n’envisage de nouveaux réacteurs : au pire, les centrales ne seront pas fermées de façon anticipée, mais la fin du nucléaire est inéluctable.

En Grande-Bretagne, les annonces de Blair ont été contrées par un rapport parlementaire réunissant la droite et la gauche. C’est que la facture nucléaire s’annonce au moins aussi lourde que celle des énergies fossiles : les Britanniques ont estimé à 100 milliards d’euros le démantèlement de leurs 20 installations. Par comparaison, le coût en France atteindra la somme inouie de 500 milliards d’euros, à laquelle il faut ajouter le coût incalculable des déchets nucléaires et les immenses sommes publiques investies dans le nucléaire depuis cinquante ans.

L’uranium s’épuise lui aussi

Qui plus est, au rythme actuel de consommation, les réserves mondiales d’uranium (le combustible des centrales) sont estimées à quatre-vingts ans : elles seront épuisées avant celles de pétrole, et le prix de l’uranium va s’envoler lui aussi. D’ailleurs, une bonne part des réserves a été préachetée par la Chine, et la France, qui importe 100 % de son uranium, va découvrir sous peu que la supposée indépendance énergétique apportée par le nucléaire n’existe pas.

L’industrie nucléaire, consciente de sa probable disparition, en est réduite à annoncer des réacteurs dits “de quatrième génération” (pour donner une impression d’avancée technologique) qui, en réalité, sont en échec depuis cinquante ans dans les pays qui ont tenté de les faire fonctionner : Russie, Etats-Unis, Japon, et France avec le fiasco de Superphénix.

Il n’y aura donc pas de “grand retour du nucléaire”. Pour laisser aux générations futures une Terre habitable, il faut simultanément lutter contre le réchauffement climatique ET sortir du nucléaire, par un développement massif des économies d’énergie principalement dans les pays riches et des énergies renouvelables, partout sur la planète. Utopique ? Au contraire, c’est la seule voie d’avenir.
L’Insécurité nucléaire, de Stéphane Lhomme. Livre de 250 pages (Editions Yves Michel).

Unité : 18 euros (port compris).

A commander à : Réseau “Sortir du nucléaire” 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04. Chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”.

Bonne nouvelle

Si fin 2003, la Finlande décidait de construire un prototype EPR, depuis cette date, aucun nouveau réacteur nucléaire n’a démarré en Europe alors que dans le même temps huit réacteurs ont été définitivement arrêtés :

- Grande-Bretagne : les 4 réacteurs Chapelcross (4x50 Mwe) en juin 2004,

- Lithuanie : le réacteur Ignalina (1185 MWe) en décembre 2004,

- Allemagne : le réacteur Obrigheim (340 MWe) en mai 2005,

- Suède : le réacteur Barsebäck-2 (600 MWe) en mai 2005,

- Espagne : le réacteur Jose Cabrera-1 (142 MWe) en avril 2006.
Stéphane Lhomme

Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire

Or, le gouvernement vient de le reconnaître, la facture énergétique française s’est littéralement envolée : + 35 % en 2005, et ce sera pire encore en 2006. Quant au climat, la canicule 2003 et les sécheresses 2005 et 2006 sont là pour témoigner que la France n’est pas plus épargnée que les autres pays.

Où est donc passé le “miracle nucléaire” qui nous est tant vanté ? C’est tout simple : le trio pétrole-gaz-charbon représente 80 % de la consommation énergétique dans le monde, et tout de même 72 % en France où l’atome, malgré 58 réacteurs, plafonne à 17 % (car l’électricité n’est qu’une petite part de l’énergie globale).

Dans le monde, le nucléaire ne représente que 6 % de la consommation d’énergie : une part bien trop marginale pour avoir une quelconque chance de remplacer les énergies fossiles ou d’empêcher le réchauffement climatique.

Qui plus est, c’est une part sur le déclin : l’Agence internationale pour l’énergie, pourtant favorable au nucléaire, a récemment reconnu (World Energy Outlook) qu’il descendrait à 4 % vers 2030. En effet, dans les vingt ans à venir, au moins 250 des 440 réacteurs actuellement en fonction sur Terre seront fermés, car arrivés en fin de vie. Si les réacteurs annoncés sont réellement construits, ce qui reste à prouver, ils ne compenseront même pas les fermetures de réacteurs qui, elles, sont inéluctables.

Une lourde facture

Ainsi, aux Etats-Unis, la seule certitude est que la moitié des 104 réacteurs actuels vont fermer dans les vingt ans. En Chine, le programme “gigantesque” annoncé permettra au nucléaire de parvenir royalement à 0,5 % de l’énergie de ce pays ! Idem en Inde. En Allemagne, personne n’envisage de nouveaux réacteurs : au pire, les centrales ne seront pas fermées de façon anticipée, mais la fin du nucléaire est inéluctable.

En Grande-Bretagne, les annonces de Blair ont été contrées par un rapport parlementaire réunissant la droite et la gauche. C’est que la facture nucléaire s’annonce au moins aussi lourde que celle des énergies fossiles : les Britanniques ont estimé à 100 milliards d’euros le démantèlement de leurs 20 installations. Par comparaison, le coût en France atteindra la somme inouie de 500 milliards d’euros, à laquelle il faut ajouter le coût incalculable des déchets nucléaires et les immenses sommes publiques investies dans le nucléaire depuis cinquante ans.

L’uranium s’épuise lui aussi

Qui plus est, au rythme actuel de consommation, les réserves mondiales d’uranium (le combustible des centrales) sont estimées à quatre-vingts ans : elles seront épuisées avant celles de pétrole, et le prix de l’uranium va s’envoler lui aussi. D’ailleurs, une bonne part des réserves a été préachetée par la Chine, et la France, qui importe 100 % de son uranium, va découvrir sous peu que la supposée indépendance énergétique apportée par le nucléaire n’existe pas.

L’industrie nucléaire, consciente de sa probable disparition, en est réduite à annoncer des réacteurs dits “de quatrième génération” (pour donner une impression d’avancée technologique) qui, en réalité, sont en échec depuis cinquante ans dans les pays qui ont tenté de les faire fonctionner : Russie, Etats-Unis, Japon, et France avec le fiasco de Superphénix.

Il n’y aura donc pas de “grand retour du nucléaire”. Pour laisser aux générations futures une Terre habitable, il faut simultanément lutter contre le réchauffement climatique ET sortir du nucléaire, par un développement massif des économies d’énergie principalement dans les pays riches et des énergies renouvelables, partout sur la planète. Utopique ? Au contraire, c’est la seule voie d’avenir.
L’Insécurité nucléaire, de Stéphane Lhomme. Livre de 250 pages (Editions Yves Michel).

Unité : 18 euros (port compris).

A commander à : Réseau “Sortir du nucléaire” 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04. Chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”.

Bonne nouvelle

Si fin 2003, la Finlande décidait de construire un prototype EPR, depuis cette date, aucun nouveau réacteur nucléaire n’a démarré en Europe alors que dans le même temps huit réacteurs ont été définitivement arrêtés :

- Grande-Bretagne : les 4 réacteurs Chapelcross (4x50 Mwe) en juin 2004,

- Lithuanie : le réacteur Ignalina (1185 MWe) en décembre 2004,

- Allemagne : le réacteur Obrigheim (340 MWe) en mai 2005,

- Suède : le réacteur Barsebäck-2 (600 MWe) en mai 2005,

- Espagne : le réacteur Jose Cabrera-1 (142 MWe) en avril 2006.
Stéphane Lhomme

Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire



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