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Sortir du nucléaire n°58



Eté 2013

En bref

La sortie du nucléaire marque des points !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°58 - Eté 2013



Les langues des pontes du nucléaire se délient - 1

Mis à la retraite dès le 1er janvier 2013, Willy de Roovere a dirigé l’Agence Fédérale belge de Contrôle Nucléaire (AFCN) depuis 2006. Cet ingénieur civil de l’université de Gand a travaillé chez Electrabel pendant 30 ans, avant un bref passage par Belgonucléaire.

Le 24 décembre 2012, alors à quelques jours de son départ en retraite, il était interviewé dans l’émission "De Ochtend" de Radio 1 (VRT). À cette occasion, et avec la liberté de parole que lui ouvrait cette fin de carrière, M. de Roovere a eu cette déclaration pour le moins inhabituelle de la part d’un ponte du nucléaire :

"Nous devons vivre avec cela : il y a toujours un risque lié à l’énergie nucléaire. Et nous devons aussi nous demander si le risque est acceptable pour la société. Je pense qu’aujourd’hui il ne l’est plus."

En août 2012, Willy de Roovere avait irrité les dirigeants belges par ses déclarations pessimistes sur les chances d’un prochain redémarrage du réacteur de Doel 3, arrêté pour causes de microfissures dans la cuve. Il avait également émis des craintes quant à la probabilité que les mêmes défauts de fabrication des cuves se retrouvent ailleurs.

Source : RTBF (rtbf.be)

Les langues des pontes du nucléaire se délient – 2

Gregory Jaczko n’est pas exactement le premier venu. Titulaire d’un PhD de physique théorique, il a été pendant 4 ans (de mai 2009 à juillet 2012) le président de l’autorité de sûreté nucléaire américaine, la NRC (Nuclear Regulatory Commission), après y être entré en 2005 comme l’un des cinq commissaires de cette instance. N’appartenant pas au "sérail nucléaire", il a été très contesté par certains acteurs de l’industrie nucléaire américaine, et l’est d’autant plus après ses récentes déclarations...

Le 8 avril 2013, dans le cadre de la Carnegie International Nuclear Policy Conference qui se déroulait à Washington, il a déclaré, selon le New York Times, que l’intégralité des 104 réacteurs nucléaires en exploitation aux États-Unis souffrent d’un problème de sûreté qui ne peut pas être rectifié, et qu’ils devraient être remplacés par des réacteurs de nouvelle génération. Il a ajouté que fermer immédiatement ces 104 réacteurs était inenvisageable en pratique, mais qu’il fallait les fermer progressivement plutôt que chercher à prolonger leur durée d’exploitation. Jaczko a ajouté : "Continuer à mettre pansement sur pansement ne va pas résoudre le problème."

Source : The New York Times (nytimes.com)

Allemagne : des énergies renouvelables majoritairement aux mains des citoyens

En Allemagne, 51 % de toutes les capacités de production d’énergie renouvelable sont possédées par des individus (citoyens ou exploitants agricoles), et non pas par des grandes entreprises du secteur énergétique ce qui représente environ 77 milliards d’euros d’investissements privés. Plus précisément, c’est le cas de 50 % de la puissance installée de solaire photovoltaïque et de 54 % de la puissance éolienne (chiffres 2012). Cette tendance à une forte implication citoyenne dans l’investissement et le contrôle des moyens de production décentralisée d’énergie renouvelable est évidemment un facteur déterminant dans la satisfaction bien supérieure des Allemands quant à la politique énergétique de leur pays, comparée à celle des Français. Elle revêt aussi une importance particulière quant au glissement vers un modèle énergétique beaucoup plus démocratique.

Source : renewablesinternational.net

Portugal : les renouvelables ont fourni 70 % de l’électricité pendant trois mois !

Fin 2011, pendant quelques heures, 100 % de l’électricité du Portugal avait été fournie par des énergies renouvelables. Mais au premier trimestre 2013, c’est pendant trois mois consécutifs que les capacités de production d’énergie renouvelable du pays ont fourni 70 % de l’électricité consommée par les Portugais, grâce à la combinaison de conditions météorologiques très favorables à l’hydroélectricité et à l’éolien, et à une baisse de la consommation d’énergie.

Les centrales hydroélectriques ont fourni 37 % de l’électricité (augmentation de 312 % par rapport au 1er trimestre 2012 !), les éoliennes 27 % (augmentation de 60 %), et le solaire photovoltaïque environ 7 %.

Depuis 2010, la consommation d’électricité a baissé de 6 %, se situant désormais au niveau de 2006 ; la baisse de 2,3 % au 1er trimestre 2013 par comparaison au 1er trimestre 2012 est en large part due aux jours fériés et à un hiver plus chaud. Une fois pris en compte ces facteurs, il subsiste une baisse "de fond" de 0,4 %, qui marque toutefois un tassement de la baisse de la consommation observée depuis 2010.

Quant à la production d’électricité par combustion de charbon et de gaz naturel, elle a baissé respectivement de 29 % et de 44 % par rapport au 1er trimestre 2012 ! Ce qui n’a pas empêché le Portugal de demeurer un exportateur net d’électricité, vendant à l’étranger l’équivalent de 6 % de sa consommation nationale au 1er trimestre 2013.

Sources : thinkprogress.org, ren.pt

Publication du scénario Virage Énergie-Climat Pays de la Loire

Créée fin 2009, avec notamment la participation de Sortir du nucléaire 44 et Sortir du nucléaire 49, l’association Virage Énergie-Climat Pays de Loire (VEC-PdL) vient de publier son scénario énergétique pour cette région, suivant en cela l’exemple de Virage-Énergie Nord-Pas de Calais (scénario publié en 2008 avec le soutien du Réseau).

VEC-PdL s’inscrit dans une démarche similaire à la démarche négaWatt. Préconisant un certain nombre de mesures de "descente énergétique" entraînant d’importantes économies d’énergie dans tous les secteurs, et dans un esprit de justice sociale, l’association démontre que tous les besoins énergétiques des Pays de la Loire pourraient être couverts par des énergies renouvelables produites sur le territoire régional en 2046. La région deviendrait exportatrice nette d’électricité renouvelable, à partir de 2047 et pourrait notamment contribuer à alimenter d’autres régions fortement consommatrices, mais au potentiel de production d’ENR limité (par exemple l’Île-de-France).

Les énergies fossiles et nucléaire seraient peu à peu remplacées par des énergies renouvelables produites dans la région. Elles disparaîtraient définitivement du mix énergétique régional en 2046, ainsi que toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) qu’elles engendraient.

Les émissions de GES non-énergétiques de l’agriculture et de la forêt diminuent parallèlement de 60 %, avec la mise en place de la transition alimentaire et agricole préconisée par Virage Énergie-Climat. Le système agricole et sylvicole durable qui se met en place, permet d’atteindre l’autosuffisance régionale pour l’alimentation humaine en 2050, et de fournir un tiers de l’énergie et des matériaux et molécules bio-sourcées aux autres secteurs d’activité régionaux. Le scénario Virage Énergie-Climat aboutit à une réduction globale des émissions de GES des Pays de la Loire de 83 % en 2050.

Source : virageenergieclimatpdl.fr

L’industrie photovoltaïque devient productrice nette d’énergie

Les analyses de cycle de vie permettent de mesurer le rendement énergétique d’une industrie "du berceau à la tombe". En effet, quelle que soit la filière de production, elle consomme de l’énergie à toutes ses étapes : la recherche, le développement, la construction des infrastructures, éventuellement la récupération et la fabrication du combustible ou de la source d’énergie, la distribution, etc. Ce sont autant de postes qui utilisent de l’énergie, avant que de l’énergie soit produite par le système énergétique.

Les énergies solaire et éolienne notamment ont pour avantage une consommation énergétique nulle pour la "capture" de leur source d’énergie (soleil et vent), tandis que l’épuisement continu des meilleurs gisements d’uranium conduit toujours plus l’industrie nucléaire vers le fond du "gouffre énergétique", où l’industrie nucléaire consommera définitivement plus d’énergie qu’elle n’en produira *.

Une nouvelle étude conduite par des chercheurs de l’université de Stanford montre que l’industrie du solaire photovoltaïque, dont le développement est très récent (contrairement à celui de l’industrie nucléaire), est devenue en 2012 productrice nette d’énergie au niveau mondial. Qui plus est, cette étude prévoit que, d’ici 2015-2020, le solaire photovoltaïque mondial aura entièrement "remboursé" la "dette énergétique" accumulée pendant sa période de développement. La contribution nette du solaire photovoltaïque à la production électrique est donc en bonne voie pour devenir rapidement importante.

Dans le même temps, un rapport de la Deustche Bank indique que désormais l’électricité d’origine photovoltaïque coûte le même prix que l’électricité en provenance du réseau électrique en Italie et en Autriche (c’est ce qu’on appelle "atteindre la parité réseau"). Autrement dit, dans ces deux pays, l’électricité photovoltaïque est maintenant pleinement compétitive. Désormais, la parité réseau est régulièrement atteinte dans de nouveaux pays, et la tendance est appelée évidemment à se poursuivre.

* Pour une analyse précise de ce phénomène de "gouffre énergétique" appliqué au nucléaire, lire "De l’uranium jusqu’à quand ? Lorsque nous tomberons dans le gouffre énergétique", consultable sur www.sortirdunucleaire.org ou dans notre numéro 37.

Sources : Energy Balance of the Global Photovoltaic (PV) Industry - Is the PV Industry a Net Electricity Producer ?, M. Dale et S. Benson, Stanford University, février 2013.

Londres désengorge ses égouts en brûlant des graisses

Afin de s’attaquer aux problèmes récurrents des "fatbergs" (icebergs de graisse) qui engorgent régulièrement le réseau d’égouts londoniens, la compagnie d’assainissement Thames Water et le fournisseur d’énergie 20C s’apprêtent à s’en servir, à partir de 2015, comme combustible. Déversés dans les égouts par des milliers de restaurants, ces déchets, jusqu’ici non valorisés et impliquant un budget de nettoyage d’un million de livres sterling par mois, constitueront – à raison de 30 tonnes par jour ! - la moitié de l’approvisionnement en combustible d’une centrale de cogénération d’électricité et de chaleur, située dans l’est de Londres. Elle produira annuellement environ 130 GWh d’électricité - suffisamment pour alimenter près de 40 000 foyers britanniques. Thames Water escompte acheter annuellement 75 Gwh pour alimenter la station d’épuration de Beckton ainsi qu’une usine de dessalement. La part d’électricité renouvelable de Thames Water passera alors de 14 % à 20 %, tandis que le surplus sera injecté dans le réseau national.

Source : Énerzine, 22/04/12

Une éolienne à 100 m de haut... sur un mât en bois !

Fin 2012, l’entreprise Timbertower a implanté la première éolienne de grande puissance sur un mât en bois. Montée sur un mât de 100 m, il s’agit d’une génératrice de 1,5 MW de la PME allemande Vensys, aux abords de la ville allemande de Hanovre. Les investisseurs ont mis du temps à se laisser convaincre de la faisabilité du projet et les autorités ont imposé des règles plus strictes et des contrôles de sécurité plus fréquents que pour les éoliennes classiques lors du montage du mât. Mais la dynamique semble lancée, et l’entreprise prévoit maintenant l’implantation d’une éolienne de 140 m de haut.

Selon Timbertower, en production de série, le mât en bois coûterait 10 à 20 % de moins qu’une tour en acier de taille similaire. De plus, cette technique de construction a un impact moindre que la fabrication d’un mât en métal, requérant bien moins d’énergie. De plus, le bois est une ressource renouvelable, ce que ne sont pas les métaux... Les 200 tonnes d’épicéa utilisées pour ce mât auraient généré environ 0,7 GWh si elles avaient été simplement brûlées dans une centrale thermique, alors que l’éolienne pourrait en 20 ans générer environ 70 GWh, soit 100 fois plus.

Sources : renewablesinternational.net

Les langues des pontes du nucléaire se délient - 1

Mis à la retraite dès le 1er janvier 2013, Willy de Roovere a dirigé l’Agence Fédérale belge de Contrôle Nucléaire (AFCN) depuis 2006. Cet ingénieur civil de l’université de Gand a travaillé chez Electrabel pendant 30 ans, avant un bref passage par Belgonucléaire.

Le 24 décembre 2012, alors à quelques jours de son départ en retraite, il était interviewé dans l’émission "De Ochtend" de Radio 1 (VRT). À cette occasion, et avec la liberté de parole que lui ouvrait cette fin de carrière, M. de Roovere a eu cette déclaration pour le moins inhabituelle de la part d’un ponte du nucléaire :

"Nous devons vivre avec cela : il y a toujours un risque lié à l’énergie nucléaire. Et nous devons aussi nous demander si le risque est acceptable pour la société. Je pense qu’aujourd’hui il ne l’est plus."

En août 2012, Willy de Roovere avait irrité les dirigeants belges par ses déclarations pessimistes sur les chances d’un prochain redémarrage du réacteur de Doel 3, arrêté pour causes de microfissures dans la cuve. Il avait également émis des craintes quant à la probabilité que les mêmes défauts de fabrication des cuves se retrouvent ailleurs.

Source : RTBF (rtbf.be)

Les langues des pontes du nucléaire se délient – 2

Gregory Jaczko n’est pas exactement le premier venu. Titulaire d’un PhD de physique théorique, il a été pendant 4 ans (de mai 2009 à juillet 2012) le président de l’autorité de sûreté nucléaire américaine, la NRC (Nuclear Regulatory Commission), après y être entré en 2005 comme l’un des cinq commissaires de cette instance. N’appartenant pas au "sérail nucléaire", il a été très contesté par certains acteurs de l’industrie nucléaire américaine, et l’est d’autant plus après ses récentes déclarations...

Le 8 avril 2013, dans le cadre de la Carnegie International Nuclear Policy Conference qui se déroulait à Washington, il a déclaré, selon le New York Times, que l’intégralité des 104 réacteurs nucléaires en exploitation aux États-Unis souffrent d’un problème de sûreté qui ne peut pas être rectifié, et qu’ils devraient être remplacés par des réacteurs de nouvelle génération. Il a ajouté que fermer immédiatement ces 104 réacteurs était inenvisageable en pratique, mais qu’il fallait les fermer progressivement plutôt que chercher à prolonger leur durée d’exploitation. Jaczko a ajouté : "Continuer à mettre pansement sur pansement ne va pas résoudre le problème."

Source : The New York Times (nytimes.com)

Allemagne : des énergies renouvelables majoritairement aux mains des citoyens

En Allemagne, 51 % de toutes les capacités de production d’énergie renouvelable sont possédées par des individus (citoyens ou exploitants agricoles), et non pas par des grandes entreprises du secteur énergétique ce qui représente environ 77 milliards d’euros d’investissements privés. Plus précisément, c’est le cas de 50 % de la puissance installée de solaire photovoltaïque et de 54 % de la puissance éolienne (chiffres 2012). Cette tendance à une forte implication citoyenne dans l’investissement et le contrôle des moyens de production décentralisée d’énergie renouvelable est évidemment un facteur déterminant dans la satisfaction bien supérieure des Allemands quant à la politique énergétique de leur pays, comparée à celle des Français. Elle revêt aussi une importance particulière quant au glissement vers un modèle énergétique beaucoup plus démocratique.

Source : renewablesinternational.net

Portugal : les renouvelables ont fourni 70 % de l’électricité pendant trois mois !

Fin 2011, pendant quelques heures, 100 % de l’électricité du Portugal avait été fournie par des énergies renouvelables. Mais au premier trimestre 2013, c’est pendant trois mois consécutifs que les capacités de production d’énergie renouvelable du pays ont fourni 70 % de l’électricité consommée par les Portugais, grâce à la combinaison de conditions météorologiques très favorables à l’hydroélectricité et à l’éolien, et à une baisse de la consommation d’énergie.

Les centrales hydroélectriques ont fourni 37 % de l’électricité (augmentation de 312 % par rapport au 1er trimestre 2012 !), les éoliennes 27 % (augmentation de 60 %), et le solaire photovoltaïque environ 7 %.

Depuis 2010, la consommation d’électricité a baissé de 6 %, se situant désormais au niveau de 2006 ; la baisse de 2,3 % au 1er trimestre 2013 par comparaison au 1er trimestre 2012 est en large part due aux jours fériés et à un hiver plus chaud. Une fois pris en compte ces facteurs, il subsiste une baisse "de fond" de 0,4 %, qui marque toutefois un tassement de la baisse de la consommation observée depuis 2010.

Quant à la production d’électricité par combustion de charbon et de gaz naturel, elle a baissé respectivement de 29 % et de 44 % par rapport au 1er trimestre 2012 ! Ce qui n’a pas empêché le Portugal de demeurer un exportateur net d’électricité, vendant à l’étranger l’équivalent de 6 % de sa consommation nationale au 1er trimestre 2013.

Sources : thinkprogress.org, ren.pt

Publication du scénario Virage Énergie-Climat Pays de la Loire

Créée fin 2009, avec notamment la participation de Sortir du nucléaire 44 et Sortir du nucléaire 49, l’association Virage Énergie-Climat Pays de Loire (VEC-PdL) vient de publier son scénario énergétique pour cette région, suivant en cela l’exemple de Virage-Énergie Nord-Pas de Calais (scénario publié en 2008 avec le soutien du Réseau).

VEC-PdL s’inscrit dans une démarche similaire à la démarche négaWatt. Préconisant un certain nombre de mesures de "descente énergétique" entraînant d’importantes économies d’énergie dans tous les secteurs, et dans un esprit de justice sociale, l’association démontre que tous les besoins énergétiques des Pays de la Loire pourraient être couverts par des énergies renouvelables produites sur le territoire régional en 2046. La région deviendrait exportatrice nette d’électricité renouvelable, à partir de 2047 et pourrait notamment contribuer à alimenter d’autres régions fortement consommatrices, mais au potentiel de production d’ENR limité (par exemple l’Île-de-France).

Les énergies fossiles et nucléaire seraient peu à peu remplacées par des énergies renouvelables produites dans la région. Elles disparaîtraient définitivement du mix énergétique régional en 2046, ainsi que toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) qu’elles engendraient.

Les émissions de GES non-énergétiques de l’agriculture et de la forêt diminuent parallèlement de 60 %, avec la mise en place de la transition alimentaire et agricole préconisée par Virage Énergie-Climat. Le système agricole et sylvicole durable qui se met en place, permet d’atteindre l’autosuffisance régionale pour l’alimentation humaine en 2050, et de fournir un tiers de l’énergie et des matériaux et molécules bio-sourcées aux autres secteurs d’activité régionaux. Le scénario Virage Énergie-Climat aboutit à une réduction globale des émissions de GES des Pays de la Loire de 83 % en 2050.

Source : virageenergieclimatpdl.fr

L’industrie photovoltaïque devient productrice nette d’énergie

Les analyses de cycle de vie permettent de mesurer le rendement énergétique d’une industrie "du berceau à la tombe". En effet, quelle que soit la filière de production, elle consomme de l’énergie à toutes ses étapes : la recherche, le développement, la construction des infrastructures, éventuellement la récupération et la fabrication du combustible ou de la source d’énergie, la distribution, etc. Ce sont autant de postes qui utilisent de l’énergie, avant que de l’énergie soit produite par le système énergétique.

Les énergies solaire et éolienne notamment ont pour avantage une consommation énergétique nulle pour la "capture" de leur source d’énergie (soleil et vent), tandis que l’épuisement continu des meilleurs gisements d’uranium conduit toujours plus l’industrie nucléaire vers le fond du "gouffre énergétique", où l’industrie nucléaire consommera définitivement plus d’énergie qu’elle n’en produira *.

Une nouvelle étude conduite par des chercheurs de l’université de Stanford montre que l’industrie du solaire photovoltaïque, dont le développement est très récent (contrairement à celui de l’industrie nucléaire), est devenue en 2012 productrice nette d’énergie au niveau mondial. Qui plus est, cette étude prévoit que, d’ici 2015-2020, le solaire photovoltaïque mondial aura entièrement "remboursé" la "dette énergétique" accumulée pendant sa période de développement. La contribution nette du solaire photovoltaïque à la production électrique est donc en bonne voie pour devenir rapidement importante.

Dans le même temps, un rapport de la Deustche Bank indique que désormais l’électricité d’origine photovoltaïque coûte le même prix que l’électricité en provenance du réseau électrique en Italie et en Autriche (c’est ce qu’on appelle "atteindre la parité réseau"). Autrement dit, dans ces deux pays, l’électricité photovoltaïque est maintenant pleinement compétitive. Désormais, la parité réseau est régulièrement atteinte dans de nouveaux pays, et la tendance est appelée évidemment à se poursuivre.

* Pour une analyse précise de ce phénomène de "gouffre énergétique" appliqué au nucléaire, lire "De l’uranium jusqu’à quand ? Lorsque nous tomberons dans le gouffre énergétique", consultable sur www.sortirdunucleaire.org ou dans notre numéro 37.

Sources : Energy Balance of the Global Photovoltaic (PV) Industry - Is the PV Industry a Net Electricity Producer ?, M. Dale et S. Benson, Stanford University, février 2013.

Londres désengorge ses égouts en brûlant des graisses

Afin de s’attaquer aux problèmes récurrents des "fatbergs" (icebergs de graisse) qui engorgent régulièrement le réseau d’égouts londoniens, la compagnie d’assainissement Thames Water et le fournisseur d’énergie 20C s’apprêtent à s’en servir, à partir de 2015, comme combustible. Déversés dans les égouts par des milliers de restaurants, ces déchets, jusqu’ici non valorisés et impliquant un budget de nettoyage d’un million de livres sterling par mois, constitueront – à raison de 30 tonnes par jour ! - la moitié de l’approvisionnement en combustible d’une centrale de cogénération d’électricité et de chaleur, située dans l’est de Londres. Elle produira annuellement environ 130 GWh d’électricité - suffisamment pour alimenter près de 40 000 foyers britanniques. Thames Water escompte acheter annuellement 75 Gwh pour alimenter la station d’épuration de Beckton ainsi qu’une usine de dessalement. La part d’électricité renouvelable de Thames Water passera alors de 14 % à 20 %, tandis que le surplus sera injecté dans le réseau national.

Source : Énerzine, 22/04/12

Une éolienne à 100 m de haut... sur un mât en bois !

Fin 2012, l’entreprise Timbertower a implanté la première éolienne de grande puissance sur un mât en bois. Montée sur un mât de 100 m, il s’agit d’une génératrice de 1,5 MW de la PME allemande Vensys, aux abords de la ville allemande de Hanovre. Les investisseurs ont mis du temps à se laisser convaincre de la faisabilité du projet et les autorités ont imposé des règles plus strictes et des contrôles de sécurité plus fréquents que pour les éoliennes classiques lors du montage du mât. Mais la dynamique semble lancée, et l’entreprise prévoit maintenant l’implantation d’une éolienne de 140 m de haut.

Selon Timbertower, en production de série, le mât en bois coûterait 10 à 20 % de moins qu’une tour en acier de taille similaire. De plus, cette technique de construction a un impact moindre que la fabrication d’un mât en métal, requérant bien moins d’énergie. De plus, le bois est une ressource renouvelable, ce que ne sont pas les métaux... Les 200 tonnes d’épicéa utilisées pour ce mât auraient généré environ 0,7 GWh si elles avaient été simplement brûlées dans une centrale thermique, alors que l’éolienne pourrait en 20 ans générer environ 70 GWh, soit 100 fois plus.

Sources : renewablesinternational.net



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