Dans un contexte énergétique tendu, le bois redevient à la mode et la filière se développe sur le plan technique. Lenjeu consiste désormais à mobiliser la ressource pour assurer un approvisionnement durable et suffisant pour répondre à la demande.
La filière bois-énergie regroupe toutes les utilisations du bois pour produire de la chaleur, de lélectricité ou les deux simultanément en cas de cogénération. Aux côtés du biogaz et des biocarburants, la filière bois-énergie appartient aux énergies renouvelables basées sur lutilisation de la biomasse. Elle fait appel aux gisements de bois issu de lentretien des forêts, des rebus de lindustrie forestière et dans une moindre mesure du bois issu des déchets (déchets du bâtiment).
50% de la production dénergies renouvelables
En France, lénergie produite à partie de bois représentait, en 2004, 9,4 Mtep soit 50% de la production dénergies renouvelables (électriques et thermiques confondues) et 4% des besoins énergétiques français. La France doit sa place de premier producteur européen de bois-énergie essentiellement au chauffage domestique qui en consomme 79,5% (soit environ 7,4 Mtep). En effet dans lhabitat individuel, plus de 5 millions de ménages sont équipés dun chauffage au bois (45 % dinserts et de foyers fermés, 27 % de foyers ouverts, 13 % de poêles, 9 % de cuisinières et 6 % de chaudières individuelles).
La consommation de bois dans le secteur industriel est de lordre de 1,6 Mtep/an (soit 18,2% du total). Elle est essentiellement le fait de lindustrie du bois, du papier-carton et des panneaux qui valorisent leurs propres sous-produits (écorces, sciures, chute) pour couvrir leur besoin en chaleur et en électricité. Elle est en légère croissance, en particulier grâce aux industries de première et seconde transformation du bois. Le parc de chaufferies industrielles à bois est estimé à 1000 unités pour une puissance de 2,5 GW.
Si lusage professionnel de bois-énergie en agriculture reste stable (0,5%) pour le chauffage des serres principalement, la valorisation dans les secteurs collectif et tertiaire tend à se développer mais ne représente actuellement que 1,8% de la consommation totale de bois-énergie. Depuis 2000, le parc de chaufferies collectives à bois est en progression constante de plus de 13% par an en moyenne. Fin 2004, il comprenait 641 installations soit 430 MW de puissance thermique installée dans les hôpitaux, les écoles et les logements. À Nangis en Seine-et-Marne, par exemple, ce sont les locaux d’un centre spécialisé dans le tri des emballages qui bénéficieront de cette technique tandis quà Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, une chaufferie au bois assurera la moitié des besoins énergétiques d’un ensemble de sept bâtiments comptant 836 logements.
Un potentiel important
Malgré cette utilisation relativement importante mais discrète, la filière bois-énergie nest pas optimisée et la France possède encore un potentiel important de bois. Une grande part des résidus de bois nest pas encore valorisée et les installations déjà existantes nont pas un rendement optimal comparé aux technologies disponibles aujourdhui. Cest pourquoi lADEME a souhaité encourager lutilisation plus importante et plus efficace du bois comme ressource énergétique. En 1994, un premier plan appelé Bois-énergie et développement local, géré par lADEME et associant 13 régions françaises a été lancé pour soutenir cette filière. Doté de moyens financiers accrus, un second programme Bois-énergie est entré en application au cours de l’année 2000 afin daccélérer le renouvellement vers les appareils de chauffage au bois à haut rendement et daugmenter la taille du parc installé. Un grand volet est dédié au développement du bois-énergie dans les secteurs industriels, collectifs et tertiaires avec comme objectif linstallation de 1000 chaufferies et la production de 0,3 Mtep supplémentaires. Avec lappui des crédits dimpôts, de nombreux projets ont pu voir le jour. Ainsi, à Besançon, une chaudière au bois répondant à 65 % des besoins de chaleur d’une cité de 350 logements et représentant un investissement de 350 000 e environ a été subventionnée à hauteur de 20 % par l’ADEME Franche-Comté et de 20 % par le conseil général du Doubs.
Les objectifs de ce plan sont dores et déjà atteints en ce qui concerne la quantité de chaufferies installées (1 090). En revanche en termes dénergie produite, lobjectif na été atteint quà 73 % (soit 0,22 Mtep) cinq ans après le lancement du plan.
Au vu de ce développement et pour pérenniser la filière bois-énergie, il faut désormais assurer un approvisionnement durable de la filière, ce qui nécessite une mobilisation de tous les gisements.
Le gisement bois-déchet nest pas pour linstant mobilisable en raison du flou réglementaire relatif à la qualité du bois. En effet, le niveau de contamination du bois en substances polluantes comme les métaux ou les solvants est un frein pour lexploitation de ce gisement. Cest le gisement forestier qui possède la plus grande marge de manuvre. Une étude réalisée par lIFN et SOLAGRO a permis destimer ce gisement de 7 à 12 Mtep par an selon lintensité de lexploitation forestière. Mais les professionnels du secteur du bois craignent une concurrence entre la filière bois-énergie et les industries du bois classique comme les papeteries qui sapprovisionnent déjà dans nos forêts. Léquilibre qui doit être trouvé pour faire coexister les deux filières constitue lun des principaux enjeux que devra relever la filière bois-énergie dans les années à venir.
Limiter les émissions de CO2 et créer deux fois plus d’emplois que dans les énergies fossiles
Sur le plan environnemental, le bois-énergie contribue à limiter les émissions de CO2. Sa combustion ne fait que restituer dans latmosphère une masse de CO2 qui sy trouvait déjà avant dêtre absorbée par larbre lors de sa croissance. Dautre part une meilleure mobilisation de la ressource permettrait daméliorer lentretien des forêts,
activité essentielle pour préserver léquilibre des écosystèmes forestiers.
Sur le plan économique, la filière bois-énergie permet déviter limportation de plus de 9 millions de tonnes de pétrole chaque année et permettrait de développer localement des activités connexes (broyage, conditionnement par exemple). Dautre part, la stabilité du prix du bois est un avantage majeur comparé au prix du pétrole qui a tendance à augmenter...
Enfin sur le plan social, la filière bois-énergie pèse aujourdhui léquivalent de 20 000 emplois en France et permettrait le développement dautres emplois surtout en zones rurales. Les premiers résultats du programme bois-énergie et développement local 1994-1998 dans les secteurs collectifs et tertiaires ont montré que cinq emplois
permanents étaient créés sur le territoire pour 1000 tep de bois valorisées, soit deux à trois emplois supplémentaires par rapport aux filières dénergies fossiles.
Cependant, il ne faut pas oublier que cette filière nest réellement renouvelable que si la forêt est renouvelée et gérée de manière raisonnée et durable ce qui sous-entend une approche locale pour adapter au mieux lapprovisionnement aux besoins.
A lire absolument : Poêles, inserts et autres chauffages au bois - Les nouveaux matériels, performants et économes
Toujours aussi chaleureux et convivial, le feu de bois est devenu aujourdhui un moyen de chauffage à part entière. Il peut à lui seul chauffer toute une maison, ou fournir au moins la chaleur nécessaire aux pièces de séjour, en conciliant économie, écologie et agrément.
Certains matériels modernes, encore trop peu connus, sont en effet devenus très performants, sans que lesthétique en pâtisse, bien au contraire. Entre les poêles à post-combustion offrant une large vision du feu, les inserts et foyers fermés à haut rendement, ou encore les poêles semi-automatiques à granulés, on na que lembarras du choix.
Le lecteur découvre notamment que le poêle - classique, revêtu de carreaux de faïence ou aux formes résolument modernes - mérite une véritable réhabilitation, tant les matériels daujourdhui ont gagné en efficacité, en beauté et en facilité demploi. Au point que, de plus en plus, ils sont préférés aux inserts et foyers fermés.
Quant à ceux qui souhaitent opter pour le chauffage central, ils découvrent que les chaudières à bois modernes peuvent égaler en rendement et en automatisme celles au fioul ou à gaz, pour un coût de fonctionnement souvent moindre.
Et quel que soit le type de matériel choisi, on a toujours la satisfaction dutiliser un combustible renouvelable et ne contribuant pas au réchauffement de la planète.
Rempli de conseils pratiques et dadresses utiles, ce livre écrit par Claude Aubert, en collaboration avec lAgeden (*), est loutil indispensable pour quiconque souhaite redécouvrir lagrément du chauffage au bois et en oublier les inconvénients.
(*) Association Grenobloise Etude Développement Energies Nouvelles
96 pages - format 15 x 21 cm
Nombreuses illustrations en couleur
Prix : 15,50 euros (port compris)
A commander à :
Réseau "Sortir du nucléaire"
9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04
Chèque à l’ordre de "Sortir du nucléaire"
F. LABY (Actu-environnement)
Site : https://www.actu-environnement.com
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