Alors que le coût prévisionnel de l’EPR était à l’époque encore estimé à 6 milliards, la Cour des Comptes estimait en 2010 que l’EPR produirait de l’électricité à un coût compris entre 70 et 90 € / MWh. Avec un coût désormais officiellement estimé à 8,5 milliards, le coût du MWh de l’EPR peut donc proportionnellement être estimé à environ 110 € / MWh. Il sera certainement plus élevé, étant donné les graves défauts de conception et fabrication identifiés en 2015 sur la cuve du réacteur et sur certaines valves, et les retards induits sur le chantier.

Cette estimation est accréditée par le contrat passé par EDF avec la Grande-Bretagne pour la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point. Tout en bénéficiant d’une garantie financière de 10 milliards de £ accordée par l’État britannique, EDF a exigé un prix de vente garanti et indexé sur l’inflation pendant 35 ans. Fixé à 92,5 £ par MWh (environ 111 € / MWh) à signature du contrat, soit presque deux fois plus que le prix de marché actuel du MWh, avec l’inflation le prix garanti atteindra environ 120 £ / MWh (environ 144 € / MWh) en 2023, à la date – très hypothétique ! - de démarrage des réacteurs prévue par EDF.

En comparaison, en novembre 2013, l’ADEME estimait que "le prix d’achat moyen de l’électricité sur la durée de vie d’une éolienne est de l’ordre de 70 €/MWh". (Source : ADEME, Les avis de l’ADEME - La production éolienne d’électricité, novembre 2013)

70 €/MWh en 2013 (éoliennes terrestres), en comparaison à 110 €/MWh en 2016 (EPR), cela donne un MWh éolien terrestre 36 % moins cher. En indiquant une différence de 30 %, nous restons donc sur une hypothèse conservatrice.

Si l’on se fie à la projection du prix de vente garanti pour l’EPR d’Hinkley Point lors de sa mise en service prévue en 2023, soit environ 144 €/MWh, on peut estimer que le MWh éolien terrestre, à 70 €/MWh, est déjà 2 fois moins cher que le MWh que produirait l’EPR.