Daprès le journal Il Manifesto du 8 août, et diverses sources dinformation, Israël a bombardé le Liban avec des obus à tête duranium, entre autres armes de nouveaux types et de destruction de masse.
Lattention est attirée sur lextrême gravité de lutilisation duranium en tête dobus non seulement en Irak par les USA, mais recemment par Israël au Liban. Ce métal présente lintérêt pour les militaires de permettre le percement des blindages, et de ne pas coûter cher, car sous-produit de lindustrie nucléaire civile, sous le nom duranium appauvri, des stocks énormes saccumulent issus des usines denrichissement (en France Eurodif), et du retraitement (la Hague) des combustibles nucléaires.
Mais il sagit toujours duranium (appauvri en uranium 235, mais enrichi en uranium 238) dispersé en poussière très fine à la fois radiotoxique et chimiotoxique. Ce déchet nucléaire empoisonne lenvironnement pour des milliards dannées, et cause cancers, leucémies, malformations congénitales et modifications du patrimoine génétique.
Cest un crime contre lhumanité qui se déroule discrètement, aux dépends des populations locales. On retrouve ainsi le lien organique qui lie le nucléaire civil et le nucléaire militaire.
Dans son n°29 de décembre 2005, le Réseau Sortir du nucléaire a déjà consacré un article à ce très grave sujet.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" et le Crilan attaquent en justice le permis de construire de l’EPR
Par requête déposée au Tribunal administratif de Caen le mardi 22 août 2006, le CRILAN (association de la Manche) et le Réseau Sortir du nucléaire ont déféré le permis de construire délivré à EDF par le préfet de Manche le 4 août relatif aux travaux préparatoires de lEPR à Flamanville (Manche).
Les associations contestent les conditions dimplantation du nouveau réacteur (tranche n°3 à côté des deux tranches 1 et 2 déjà existantes) en violation de la loi du 3 janvier 1986 relative à la protection du littoral.
Elles déplorent par ailleurs que létude dimpact produite par EDF lors de sa demande de permis de construire nait pas été mise à disposition du public [1] ainsi que le saucissonnage du dossier [2].
Elles rappellent en tout état de cause leur détermination à empêcher par tous moyens le coup de force du gouvernement et dEDF pour imposer lEPR à Flamanville :
- alors que la France na pas besoin de ce réacteur, son parc nucléaire étant utilisable jusquen 2025 au moins,
- alors que la réalisation prématurée de lEPR est motivée par des raisons purement commerciales afin de permettre à SIEMENS-FRAMATOME-AREVA de tenter de vendre lEPR à létranger,
- alors que des échéances électorales importantes interviendront en 2007 et quil est urgent dattendre enfin un véritable changement de politique énergétique.
[1] Deux enquêtes publiques se sont déroulées en juillet concernant la déclaration dutilité publique de lEPR ; létude dimpact a été produite à cette occasion ; cependant, les enjeux spécifiques à lurbanisme et notamment le respect de la loi littoral nont pu faire lobjet dobservations de la part du public qui a découvert tardivement, lors de la délivrance du premier permis, le détail des travaux gigantesques projetés sur le site.
[2] LEPR doit faire lobjet de nombreux permis de construire ce qui empêche den avoir une vision globale ; notamment, la nouvelle canalisation de 500 mètres qui doit rejeter les effluents de lEPR en mer ne serait pas comprise dans le permis de construire du 4 août.
Pierre Péguin
Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.