13 mars 2018
Ce n’est pas la première fois qu’EDF est accusée de ne pas surveiller correctement ses prestataires. Mais cette fois-ci, il s’agit d’une entreprise accomplissant des activités importantes pour la sûreté, qui réalise des soudures sur plusieurs centrales, depuis plusieurs années. Des défauts concernant les procédés de soudage et les qualifications des personnes réalisant ces soudures ont été identifiés sur 3 sites nucléaires pour l’instant : Belleville, Cattenom et Nogent. Certaines de ces soudures datent de 2010, mais les défauts n’ont été détectés qu’en 2017. Et on l’apprend en 2018. Si l’exploitant met en avant dans sa communication le fait que les réparations ont été faites ("la plupart" selon l’ASN), on ne sait rien des pièces concernées par ces soudures défectueuses, ni du nombre de réacteurs potentiellement affectés et restant à contrôler. Initialement, EDF a déclaré cette anomalie générique au niveau zéro en décembre 2017. L’Autorité de sûreté nucléaire vient de reclasser l’évènement au niveau 1, en raison du temps mis pas l’exploitant pour détecter ces anomalies et des conséquences potentielles qu’elles pourraient avoir sur la sûreté.
Détection tardive d’écarts affectant la préparation et la réalisation de travaux de soudure
Le 12/03/2018
Anomalie générique
Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire - Réacteurs de 1300 MWe - EDF ; Centrale nucléaire de Cattenom - Réacteurs de 1300 MWe - EDF ; Centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine - Réacteurs de 1300 MWe - EDF
Le 1er décembre 2017, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif générique concernant les centrales nucléaires de Belleville-sur-Loire, Cattenom et Nogent-sur-Seine. Cet événement fait suite à la détection d’écarts affectant des opérations de soudage.
Lors d’un contrôle réalisé en juin 2017 sur la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, EDF a détecté, dans les rapports de fin d’intervention de travaux de soudure réalisés par une entreprise prestataire, des écarts affectant les procédés de soudage et la qualification des opérateurs. Ces rapports permettent de tracer que les travaux ont été réalisés dans les règles de l’art et dans le respect des exigences définies. Parmi les écarts détectés, EDF a identifié deux cas de modification volontaire.
EDF a étendu ses contrôles à des travaux de soudure récents et aux rapports de fin d’intervention établis par le passé par cette entreprise prestataire qui intervient sur plusieurs centrales nucléaires. Des écarts ont été détectés sur les centrales nucléaires de Cattenom et Nogent-sur-Seine concernant des interventions de soudure réalisées depuis 2010. Aucune autre modification volontaire n’a été détectée à ce stade.
EDF a procédé à la réparation de la plupart des soudures affectées d’un écart et a renforcé la surveillance de l’entreprise prestataire. Quelques soudures ont été laissées en l’état après justification par EDF. Des contrôles sont encore en cours sur certains réacteurs.
Cet événement révèle une insuffisance de la surveillance qu’a exercée EDF sur l’entreprise prestataire sur la période investiguée alors que cette entreprise accomplissait des activités importantes pour la sûreté.
Compte-tenu de la détection tardive des anomalies et des conséquences potentielles des anomalies de soudage, l’ASN classe cet événement au niveau 1 de l’échelle INES.
Déclaration d’un événement de niveau 1 (échelle INES) lié à la détection d’écarts dans la préparation et la réalisation de soudures
Le 13/03/2018
Lors d’un contrôle réalisé en juin 2017 à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, EDF a détecté des écarts dans des rapports de fin d’intervention de travaux de soudure [1] réalisés par une entreprise prestataire. Parmi les écarts détectés, EDF a identifié deux cas de modification volontaire.
EDF a étendu ses contrôles aux travaux de soudure récents et aux rapports de fin d’intervention réalisés par cette entreprise prestataire dans d’autres centrales nucléaires. Des écarts ont été détectés dans les centrales nucléaires de Cattenom et de Nogent-sur-Seine.
Par conséquent, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le 1er décembre 2017, un événement significatif de sûreté dit « générique » car commun à trois centrales nucléaires (huit unités de production), classé au niveau 0 de l’échelle INES, échelle internationale de classement des événements nucléaires qui en compte 7. Il a été reclassé au niveau 1, à la demande de l’ASN, le 12 mars 2018.
Depuis, EDF a justifié la conformité de l’ensemble des soudures concernées et procédé à leur réparation.
Des contrôles sont encore en cours sur certains réacteurs. Parallèlement, EDF a renforcé la surveillance exercée sur cette entreprise prestataire.
[1] Les « rapports de fin d’intervention » permettent de démontrer que les travaux ont été réalisés dans les règles de l’art et dans le respect des exigences définies.