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Sortir du nucléaire n°55



Automne 2012

Soutien d’artistes

Étienne Davodeau : Rencontre avec un auteur de BD engagé

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°55 - Automne 2012

 Luttes et actions


Etienne Davodeau (1) est un auteur de bandes-dessinées qui nous raconte la vie, les humains et leur quotidien. Son dernier livre paru, Les ignorants, parle de la rencontre entre un viticulteur et un dessinateur. Deux mondes qui s’ignorent mais qui vont se rencontrer pour le bonheur de chacun d’eux.



Comment es-tu devenu auteur de BD ?

J’ai toujours été un lecteur passionné qui trouvait un intérêt fort au dessin, aux livres - la plus belle invention de l’espèce humaine - et aux récits. J’aime bien également imaginer des histoires et je me suis lancé il y a vingt ans avec mon premier livre L’homme qui n’aimait pas les arbres. La BD représente pour moi plus une passion qu’un métier, je prends énormément de plaisir à cette activité.

Peux-tu nous en dire plus sur tes scénarios entre militantisme et témoignage historique ?

Je fais partie des auteurs qui pensent que la BD a des vertus pédagogiques incontournables pour raconter des histoires réelles, des faits, un peu comme un reportage. Je choisis les récits dans mon quotidien, à proximité de mon lieu de vie et que j’aimerais raconter.

C’est ainsi que j’ai travaillé sur la BD Rural. Pour la réaliser j’ai passé un an avec trois agriculteurs, membres de la Confédération Paysanne, qui vivaient à côté de chez moi. Ils étaient en lutte contre un projet de route qui devait traverser leurs parcelles agricoles. Je voulais témoigner d’une situation réelle qui me touchait personnellement. Sans compter que j’ai de la sympathie pour la Confédération Paysanne qui a des positions qui font que l’organisation est un peu plus qu’un simple syndicat agricole.

C’est à partir de ce livre que j’ai de plus en plus publié d’ouvrages ancrés dans le réel avec Les mauvaises gens et Les ignorants qui sont tous deux des témoignages de situations, de rencontres vécues.

Comment se fait le choix des histoires ?

Je ne travaille jamais sur commande, j’ai besoin d’être convaincu que j’ai trouvé là le sujet d’un livre. Je procède par tâtonnements et je vois ce que je peux en faire. Une fois que j’ai le sujet, lorsque je suis convaincu que c’est possible de réaliser un ouvrage, je me lance dans l’exploration de la chose.

On me propose régulièrement des sujets. Après la parution des Mauvaises gens j’ai reçu plusieurs propositions pour raconter l’histoire de parents. Mais je ne peux pas faire la biographie de gens que je ne connais pas et puis il y aurait trop de points communs avec mon livre et je ne voulais pas en publier un nouveau qui ressemblerait trop au précédent.

Tu es un des artistes qui a apporté son soutien au Réseau "Sortir du nucléaire" spontanément. Quels sont tes liens avec les associations ou syndicats militants ?

C’est le monde auquel j’appartiens, duquel je viens. J’ai grandi dans le milieu syndicaliste, socialiste. En tant qu’individu je suis dans des associations que j’aime, que j’ai envie de soutenir même si en tant qu’auteur je suis toujours un peu embêté car je ne me sens pas plus habilité qu’un citoyen ordinaire pour traiter ces sujets.

Et si j’ai décidé de soutenir le Réseau, c’est que je trouve la cause juste et urgente. Et puis je n’habite qu’à quelques dizaines de kilomètres de la centrale de Chinon et, les matins d’hiver bien froid, quand la vue est dégagée, je ne vois souvent qu’un seul nuage à l’horizon... celui de la tour de refroidissement. La France a la particularité imbécile d’être truffée de centrales, de sites de stockage...

Reçois-tu de nombreuses sollicitations de soutien à travers un visuel, une bande-dessinée ?

Très régulièrement mais je ne peux pas dire oui à toutes les demandes, sinon j’y passerais un plein temps. Mais je participe entre autres au collectif des Dessin’acteurs (2) avec par exemple le livre sur les Faucheurs Volontaires que nous avons publié. J’essaye de m’impliquer en tant qu’artiste et en tant que citoyen, l’un est l’autre étant à mon avis indissociables.

Propos recueillis par Jocelyn Peyret

Notes :

1 : www.etiennedavodeau.com

2 : www.dessinacteurs.org Le livre Les fleurs de Tchernobyl, publié par ce collectif, est distribué par le Réseau dans sa boutique en ligne.

Comment es-tu devenu auteur de BD ?

J’ai toujours été un lecteur passionné qui trouvait un intérêt fort au dessin, aux livres - la plus belle invention de l’espèce humaine - et aux récits. J’aime bien également imaginer des histoires et je me suis lancé il y a vingt ans avec mon premier livre L’homme qui n’aimait pas les arbres. La BD représente pour moi plus une passion qu’un métier, je prends énormément de plaisir à cette activité.

Peux-tu nous en dire plus sur tes scénarios entre militantisme et témoignage historique ?

Je fais partie des auteurs qui pensent que la BD a des vertus pédagogiques incontournables pour raconter des histoires réelles, des faits, un peu comme un reportage. Je choisis les récits dans mon quotidien, à proximité de mon lieu de vie et que j’aimerais raconter.

C’est ainsi que j’ai travaillé sur la BD Rural. Pour la réaliser j’ai passé un an avec trois agriculteurs, membres de la Confédération Paysanne, qui vivaient à côté de chez moi. Ils étaient en lutte contre un projet de route qui devait traverser leurs parcelles agricoles. Je voulais témoigner d’une situation réelle qui me touchait personnellement. Sans compter que j’ai de la sympathie pour la Confédération Paysanne qui a des positions qui font que l’organisation est un peu plus qu’un simple syndicat agricole.

C’est à partir de ce livre que j’ai de plus en plus publié d’ouvrages ancrés dans le réel avec Les mauvaises gens et Les ignorants qui sont tous deux des témoignages de situations, de rencontres vécues.

Comment se fait le choix des histoires ?

Je ne travaille jamais sur commande, j’ai besoin d’être convaincu que j’ai trouvé là le sujet d’un livre. Je procède par tâtonnements et je vois ce que je peux en faire. Une fois que j’ai le sujet, lorsque je suis convaincu que c’est possible de réaliser un ouvrage, je me lance dans l’exploration de la chose.

On me propose régulièrement des sujets. Après la parution des Mauvaises gens j’ai reçu plusieurs propositions pour raconter l’histoire de parents. Mais je ne peux pas faire la biographie de gens que je ne connais pas et puis il y aurait trop de points communs avec mon livre et je ne voulais pas en publier un nouveau qui ressemblerait trop au précédent.

Tu es un des artistes qui a apporté son soutien au Réseau "Sortir du nucléaire" spontanément. Quels sont tes liens avec les associations ou syndicats militants ?

C’est le monde auquel j’appartiens, duquel je viens. J’ai grandi dans le milieu syndicaliste, socialiste. En tant qu’individu je suis dans des associations que j’aime, que j’ai envie de soutenir même si en tant qu’auteur je suis toujours un peu embêté car je ne me sens pas plus habilité qu’un citoyen ordinaire pour traiter ces sujets.

Et si j’ai décidé de soutenir le Réseau, c’est que je trouve la cause juste et urgente. Et puis je n’habite qu’à quelques dizaines de kilomètres de la centrale de Chinon et, les matins d’hiver bien froid, quand la vue est dégagée, je ne vois souvent qu’un seul nuage à l’horizon... celui de la tour de refroidissement. La France a la particularité imbécile d’être truffée de centrales, de sites de stockage...

Reçois-tu de nombreuses sollicitations de soutien à travers un visuel, une bande-dessinée ?

Très régulièrement mais je ne peux pas dire oui à toutes les demandes, sinon j’y passerais un plein temps. Mais je participe entre autres au collectif des Dessin’acteurs (2) avec par exemple le livre sur les Faucheurs Volontaires que nous avons publié. J’essaye de m’impliquer en tant qu’artiste et en tant que citoyen, l’un est l’autre étant à mon avis indissociables.

Propos recueillis par Jocelyn Peyret

Notes :

1 : www.etiennedavodeau.com

2 : www.dessinacteurs.org Le livre Les fleurs de Tchernobyl, publié par ce collectif, est distribué par le Réseau dans sa boutique en ligne.



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