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Sortir du nucléaire n°32



Septembre 2006

Témoignage du Niger

Enrichissement de l’uranium et appauvrissement du Niger

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°32 - Septembre 2006

 Uranium et mines  Sites nucléaires
Article publié le : 1er septembre 2006


Manifestations populaires à Arlit. Menaces sur les ONG. Areva nous mène de Charybde en (Fodé) Sylla.

Mme Lauvergeon, PDG de la multinationale radioactive Areva, vient d’être confirmée par le gouvernement à son poste pour un nouveau mandat de cinq ans. Par ailleurs, Areva s’apprête à lancer à Pierrelatte (Drôme) le chantier d’une nouvelle usine d’enrichissement de l’uranium (usine Georges Besse II).



Enfin, Mme Lauvergeon vient d’embaucher Fodé Sylla, ancien Président de SOS racisme, pour prouver les visées "humanistes" d’Areva : "En signant la "Charte de la diversité dans l’entreprise" promue par le Plan national de cohésion sociale, Areva s’engage à favoriser l’insertion des jeunes issus des quartiers sensibles".

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? Non, bien sûr. Des manifestations populaires ont eu lieu ces dernières semaines à Arlit (Niger), comme en atteste le journal "Aïr-infos" qui titrait le 15 mai 2006 "Manifestation à Arlit contre Cogéma et Areva : les raisons de la colère". C’est en effet au Niger qu’est extraite une bonne part de l’uranium qui nourrit les centrales nucléaires françaises.

La riposte d’Areva se concentre actuellement sur le Président de l’ONG nigérienne Aghirin’man, M. Almoustapha Alhacen. Ce dernier fait partie des milliers de personnes qui travaillent pour la Cogéma-Areva et vivent à Arlit, ville construite de toute pièce par l’industrie nucléaire française pour y parquer les Nigériens qu’elle fait travailler dans ses mines. C’est une des illustrations de la continuation du colonialisme français en Afrique.

M. Alhacen, dans Aïr actualités du 15 mai 2006, a porté de fortes accusations contre la Cogéma-Areva et ses filiales (Somaïr et Cominak) spécialisées dans l’extraction de l’uranium du Niger. Quelques jours plus tard, Almoustapha Alhacen recevait de la part de la Somaïr une lettre de "demande d’explication".

Cette lettre est une véritable tentative d’intimidation. En effet, la Somaïr, la Cogéma et Areva connaissent très bien les conditions intolérables dans lesquelles elles organisent l’extraction de l’uranium du Niger, comme cela a été montré par un rapport circonstancié de la Criirad, publié le 18 décembre 2003.

Le 16 novembre 2004, à la télévision française (émission France europe express), un représentant du Réseau "Sortir du nucléaire" avait porté, déjà concernant l’extraction de l’uranium du Niger, de graves accusations contre Areva. L’invitée principale de l’émission, Mme Lauvergeon, avait feint d’être offusquée, mais sans pour autant engager un procès en diffamation : de toute évidence, elle l’aurait perdu !

Alors, aujourd’hui, Mme Lauvergeon préfère s’en prendre aux travailleurs africains : il est vrai que c’est Areva qui détient le pouvoir économique au Niger, pays qu’elle pille consciencieusement de ses ressources en uranium, tout en contaminant l’environnement et en mettant en cause la santé des Nigériens. Quelle information a été donnée aux populations locales sur les dangers de la manipulation de matériaux contaminés ?

Mais, à quoi sert donc Fodé Sylla ? Les chèques conséquents qu’il reçoit d’Areva l’empêchent-ils d’entendre la souffrance des jeunes "issus des quartier sensibles"... d’Arlit ?

En fin de compte, il est logique que l’Etat français pronucléaire ait renouvelé sa confiance à Mme Lauvergeon, digne représentante du lobby nucléaire et de ses injustifiables méthodes.

Stéphane Lhomme

Enfin, Mme Lauvergeon vient d’embaucher Fodé Sylla, ancien Président de SOS racisme, pour prouver les visées "humanistes" d’Areva : "En signant la "Charte de la diversité dans l’entreprise" promue par le Plan national de cohésion sociale, Areva s’engage à favoriser l’insertion des jeunes issus des quartiers sensibles".

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? Non, bien sûr. Des manifestations populaires ont eu lieu ces dernières semaines à Arlit (Niger), comme en atteste le journal "Aïr-infos" qui titrait le 15 mai 2006 "Manifestation à Arlit contre Cogéma et Areva : les raisons de la colère". C’est en effet au Niger qu’est extraite une bonne part de l’uranium qui nourrit les centrales nucléaires françaises.

La riposte d’Areva se concentre actuellement sur le Président de l’ONG nigérienne Aghirin’man, M. Almoustapha Alhacen. Ce dernier fait partie des milliers de personnes qui travaillent pour la Cogéma-Areva et vivent à Arlit, ville construite de toute pièce par l’industrie nucléaire française pour y parquer les Nigériens qu’elle fait travailler dans ses mines. C’est une des illustrations de la continuation du colonialisme français en Afrique.

M. Alhacen, dans Aïr actualités du 15 mai 2006, a porté de fortes accusations contre la Cogéma-Areva et ses filiales (Somaïr et Cominak) spécialisées dans l’extraction de l’uranium du Niger. Quelques jours plus tard, Almoustapha Alhacen recevait de la part de la Somaïr une lettre de "demande d’explication".

Cette lettre est une véritable tentative d’intimidation. En effet, la Somaïr, la Cogéma et Areva connaissent très bien les conditions intolérables dans lesquelles elles organisent l’extraction de l’uranium du Niger, comme cela a été montré par un rapport circonstancié de la Criirad, publié le 18 décembre 2003.

Le 16 novembre 2004, à la télévision française (émission France europe express), un représentant du Réseau "Sortir du nucléaire" avait porté, déjà concernant l’extraction de l’uranium du Niger, de graves accusations contre Areva. L’invitée principale de l’émission, Mme Lauvergeon, avait feint d’être offusquée, mais sans pour autant engager un procès en diffamation : de toute évidence, elle l’aurait perdu !

Alors, aujourd’hui, Mme Lauvergeon préfère s’en prendre aux travailleurs africains : il est vrai que c’est Areva qui détient le pouvoir économique au Niger, pays qu’elle pille consciencieusement de ses ressources en uranium, tout en contaminant l’environnement et en mettant en cause la santé des Nigériens. Quelle information a été donnée aux populations locales sur les dangers de la manipulation de matériaux contaminés ?

Mais, à quoi sert donc Fodé Sylla ? Les chèques conséquents qu’il reçoit d’Areva l’empêchent-ils d’entendre la souffrance des jeunes "issus des quartier sensibles"... d’Arlit ?

En fin de compte, il est logique que l’Etat français pronucléaire ait renouvelé sa confiance à Mme Lauvergeon, digne représentante du lobby nucléaire et de ses injustifiables méthodes.

Stéphane Lhomme



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