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Sortir du nucléaire n°54



Eté 2012

Actions et vie des groupes

Déferlante d’actions du 26 au 29 avril "Tchernobyl, Fukushima : plus jamais ça !"

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°54 - Eté 2012

 Luttes et actions  Tchernobyl


En mars dernier, 60 000 personnes se sont donné la main pour former une immense chaîne humaine entre Lyon et Avignon. Mais la chape de plomb du lobby nucléaire continue de peser sur les médias et sur les politiques. En commémorant le tragique anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, qui intervenait quelques semaines seulement après celui de Fukushima, nous avions un objectif : rappeler à tous, et notamment aux deux derniers candidats en lice pour les Présidentielles, les dangers du nucléaire et la nécessité d’en sortir au plus vite.



Entre le 25 et 29 avril, de l’Allemagne à l’Australie, en passant par les États-Unis et le Mexique, plus de 170 actions ont été organisées dans plus de 15 pays. En France, juste entre les deux tours de l’élection présidentielle, ce sont 138 actions qui ont eu lieu sur tout le territoire : des chaînes humaines, des actions "porteurs de paroles", des hommages aux liquidateurs, des rassemblements, des conférences et projections... Cinq jours tellement riches en actions, qu’il nous faudrait une revue entière pour en rendre compte. Comme d’habitude nous avons dû réaliser une difficile sélection, mais vous pouvez retrouver sur notre site www.chernobyl-day.org tous les comptes rendus, photos et vidéos que nous avons reçus.

Des actions en série à Paris

Cette année, c’est à un véritable marathon d’actions que se sont adonnés les militants de la région parisienne, ce qui n’a pas toujours été pour plaire aux autorités, un peu sur les dents en cette période électorale. Mercredi 25 avril à 18h30 : une trentaine de personnes, ayant répondu à l’appel de Sortir du nucléaire Paris, se déploient depuis la fontaine Saint Michel, en formant la phrase "CENTRALES NUCLEAIRES" et en la recomposant avec son anagramme "LES CANCERS ET LA RUINE". Le public, interpelé, accepte volontiers les tracts et la pétition qui circule, jusqu’à ce que le groupe arrive à la hauteur de Châtelet, où plusieurs cars de la gendarmerie font leur apparition. Très vite, les gardes mobiles interviennent, les empêchant de se déployer à nouveau et les forçant à emprunter le métro, direction Beaubourg. Les consignes de la préfecture sont claires, si le groupe veut poursuivre son action, c’est là-bas qu’il doit aller. À leur descente, en effet, pas le moindre képi à l’horizon, l’anagramme est recomposé plusieurs fois, sous l’œil étonné des passants et la soirée se termine dans une ambiance bon enfant.

Jeudi 26 avril : dans la matinée, des militants du Réseau "Sortir du nucléaire" déploient une grande banderole avec l’inscription "Le nucléaire tue l’avenir", à proximité du ministère de l’Industrie, à Bercy. Ils se rendent ensuite à proximité de l’Elysée, devant la statue du Général de Gaulle pour mettre en place une action "porteur de paroles". Le but ? Permettre à chacun de se réapproprier la question de l’énergie, en favorisant l’expression des citoyens sur le nucléaire. Tout un symbole, alors que le nucléaire français a été lancé lorsque de Gaulle était au pouvoir et a été imposé à la population française, sans aucun débat démocratique. Mais là encore, les militants ne peuvent se déployer, la préfecture de Paris ne plaisante pas avec les rassemblements spontanés non déclarés. L’après-midi se poursuivra ensuite plus tranquillement avec une seconde action "porteur de paroles" puis une chaîne humaine du siège de l’Autorité de Sûreté Nucléaire jusqu’à la Bastille, ainsi qu’un hommage aux liquidateurs.

Samedi 28 avril à 11h : sur le Parvis des Droits de l’Homme, au Trocadéro, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées pour former une flash mob – une mobilisation éclair - à l’initiative de Greenpeace. Le concept ? Dénoncer les discours lénifiants de Hollande et Sarkozy sur le nucléaire en détournant les trois singes de la sagesse, dont chacun se couvre une partie différente du visage avec les mains : les yeux, la bouche et les oreilles et en arborant le slogan "Risque nucléaire : ils ne voient rien, ils n’entendent rien… Nous, on en parle !". Un détournement symbolique et fort à propos, qu’avait déjà utilisé l’association il y a quelques années à l’occasion d’une campagne d’affichage et qui a été reproduit ce jour-là dans 28 villes françaises.

Dans le même temps, deux chaînes humaines se mettaient en place, l’une avec dépôt de gerbe en hommage à toutes les victimes du nucléaire, à l’entrée du site d’Areva à Montigny-le-Bretonneux (78), la seconde à Saint-Quentin-en-Yvelines (78). Dimanche 29 avril : Le dimanche, c’était au tour du groupe de Conflans-Sainte-Honorine (78) de commémorer la catastrophe de Tchernobyl sur les quais de Seine. L’objectif : informer le public et l’inviter à se joindre au pique-nique antinucléaire, convivial et musical organisé le 3 juin 2012. À Fontainebleau (77), on avait également décidé d’occuper le terrain en installant un stand et des affiches questionnant le nucléaire pour engager la discussion avec les badauds du dimanche et leur remettre tracts et pétitions. Mais l’action dut être écourtée suite à l’intervention des forces de l’ordre. Qu’à cela ne tienne, la création d’un groupe antinucléaire est en projet dans ce fief de l’UMP. Monsieur le maire va bien devoir s’y habituer...

Enfin, pour clore ce week-end de mobilisation francilien, l’Assemblée antinucléaire du même nom a investi "La Parole errante" à Montreuil (93) pour une rencontre/discussion, ponctuée d’interventions sur la situation au Japon, le projet de centre d’enfouissement de Bure, la lutte contre la ligne THT Cotentin-Maine et les transports de déchets radioactifs en Ile-de-France.

Des chaînes humaines autour de sites nucléaires

Afin de poursuivre la dynamique du 11 mars 2012, nous vous proposions, entre autres actions, d’organiser des chaînes humaines autour de sites nucléaires. Là encore, vous avez été nombreux à répondre à l’appel. À proximité de Cruas (07), par exemple, où vous avez bravé le mistral au son du groupe Manbouss. À Cadarache (13) également, où des manifestants venus de toute la région ont déambulé sur 6 km pour rejoindre le site d’ITER.

À Belleville sur Loire (18) encore, où le collectif "STOP Belleville – STOP Dampierre" avait appelé à une chaîne humaine, suivie d’une marche solennelle jusqu’au au monument de Notre Dame de la Délivrance (58). À Golfech (82) enfin, où plusieurs centaines de manifestants avaient fait le déplacement jusque devant la centrale pour participer à une journée riche en échanges et interventions clownesques (1).

Un démontage de pylônes en Mayenne

Le samedi 28 avril, ils étaient une soixantaine d’opposant-e-s à la ligne THT Cotentin-Maine à s’être réuni-e-s dans la campagne de Saint-Cyr-le-Gravelais, en Mayenne, autour du pylône n°561. Dans une ambiance bon enfant, sous une symphonie mêlant roulements de tambours improvisés et cris du pylône martelé par des pierres, des actions de déboulonnage et de sciage ont pu être entreprises. Mais les gendarmes ont rapidement délogé les militants puis les ont escortés de très près jusqu’à leur véhicule, sans parvenir toutefois à procéder à des contrôles d’identité ou à des arrestations.

Des hommages aux liquidateurs

Comme chaque année, nombre de groupes et collectifs ont tenu à rendre hommages aux 800 000 liquidateurs qui sont intervenus sur le réacteur accidenté de la centrale de Tchernobyl. À Lyon (69), des membres de Rhône-Alpes sans nucléaire et de Stop Bugey ont exposé des portraits de liquidateurs devant l’ambassade d’Ukraine.
À Gap (05), c’est au son des sirènes que les participants ont été invités à s’allonger au sol pour que leur silhouette soit dessinée à la craie. Ceci pour figurer les victimes passées, présentes et futures du nucléaire civil ou militaire... À Lannion (22), une trentaine de militants de Sortir du nucléaire Trégor, association née il y a tout juste un an, après le drame de Fukushima, se sont retrouvés sur le parvis de l’Hôtel de Ville, sous le regard étonné d’une mariée et de ses invités. Mais eux n’étaient pas venus pour dire OUI, mais pour dire NON. NON au nucléaire !

Chernobyl 4 ever

Ce 28 avril dernier, 70 personnes ont participé à un échange autour de la question de notre avenir énergétique après avoir assisté à la projection du documentaire "Chernobyl 4 ever" au Colisée de Moulins-sur-Allier (03). Un choix qui n’avait rien d’un hasard, puisqu’il s’agit du dernier documentaire d’Alain de Halleux (2), qui, vingt-cinq ans après l’accident, est retourné en Ukraine pour enquêter sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et sur ses représentations chez la jeune génération. Comment la jeunesse ukrainienne perçoit-elle l’histoire de Tchernobyl ? Un documentaire qui interroge la mémoire et l’avenir d’une catastrophe qui ne fait que commencer. À voir et à faire voir !

De Tchernobyl à Fukushima

Autre continent, autre modèle de réacteur, mais à chaque fois les mêmes mécanismes et conséquences : mensonges, désinformation et populations sacrifiées. En France, pour faire face au déni du risque nucléaire des autorités, il devient urgent que les citoyens, seuls garants par leurs actions quotidiennes de la démocratie, s’emparent de la question du nucléaire et exigent qu’enfin les vrais choix de société soient posés sur la table.

C’est en ce sens que Sortir du Nucléaire Pays de Rennes a souhaité donner l’occasion, à tous ceux qui se sentent concernés, de s’informer, de débattre, d’agir sur ce sujet fondamental qu’est le nucléaire civil et militaire. Durant deux mois, se sont succédés à Rennes et dans ses alentours des événements de formes variées : conférences, projections, spectacles, actions de rue, expositions, stands... pour s’informer, échanger sur la question du nucléaire à travers de nombreux thèmes et faire le point sur ce qui se passe à Tchernobyl et à Fukushima.


Notes

1 : L’Armée Clandestine des Clowns Insurgé(e)s et Rebelles (CIRCA) est un collectif non-violent qui, pour dénoncer l’armée, la répression, la précarisation, le nucléaire… utilise la dérision. Collectif autogéré, il fonctionne sans chef et sans centralisation. Des collectifs existent aujourd’hui un peu partout en France et investissent l’espace public pour organiser des manifestations et action de rue. Ils sont reconnaissables par leur drôle d’accoutrement : mi-clown (nez rouge, maquillage blanc) et mi-policier/militaire (massue de jonglage (pour mimer les matraques…). Voir : https://brigadeclowns.wordpress.com/category/manifeste/

2 : Alain de Halleux est un réalisateur belge connu pour avoir réalisé l’excellent reportage "RAS, Nucléaire, rien à signaler", sur les sous-traitants du nucléaire.

Tchernobyl en quelques chiffres

Selon l’ambassade d’Ukraine à Paris, en 2005 : 3,5 millions d’habitants, dont 1,3 millions d’enfants ont été irradiés par l’accident de Tchernobyl.

169 999 Ukrainiens ont été évacués et 89,85 % d’entre eux sont malades. Parmi ceux qui vivent encore dans les zones contaminées, 84,7 % sont malades. Le suivi médical montre que la proportion des malades augmente année après année.

En 2004, 94,2 % des liquidateurs étaient malades. L’Ukraine dénombre 2 646 106 citoyens ukrainiens victimes de l’accident.

En 2010 l’Académie des sciences de New York a publié une étude de trois scientifiques russes consacrée aux effets sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. Les conclusions sont effrayantes : près d’un million de morts dans le monde de 1986 à 2004.

En une génération, la population ukrainienne a perdu 20 ans d’espérance de vie.

Entre le 25 et 29 avril, de l’Allemagne à l’Australie, en passant par les États-Unis et le Mexique, plus de 170 actions ont été organisées dans plus de 15 pays. En France, juste entre les deux tours de l’élection présidentielle, ce sont 138 actions qui ont eu lieu sur tout le territoire : des chaînes humaines, des actions "porteurs de paroles", des hommages aux liquidateurs, des rassemblements, des conférences et projections... Cinq jours tellement riches en actions, qu’il nous faudrait une revue entière pour en rendre compte. Comme d’habitude nous avons dû réaliser une difficile sélection, mais vous pouvez retrouver sur notre site www.chernobyl-day.org tous les comptes rendus, photos et vidéos que nous avons reçus.

Des actions en série à Paris

Cette année, c’est à un véritable marathon d’actions que se sont adonnés les militants de la région parisienne, ce qui n’a pas toujours été pour plaire aux autorités, un peu sur les dents en cette période électorale. Mercredi 25 avril à 18h30 : une trentaine de personnes, ayant répondu à l’appel de Sortir du nucléaire Paris, se déploient depuis la fontaine Saint Michel, en formant la phrase "CENTRALES NUCLEAIRES" et en la recomposant avec son anagramme "LES CANCERS ET LA RUINE". Le public, interpelé, accepte volontiers les tracts et la pétition qui circule, jusqu’à ce que le groupe arrive à la hauteur de Châtelet, où plusieurs cars de la gendarmerie font leur apparition. Très vite, les gardes mobiles interviennent, les empêchant de se déployer à nouveau et les forçant à emprunter le métro, direction Beaubourg. Les consignes de la préfecture sont claires, si le groupe veut poursuivre son action, c’est là-bas qu’il doit aller. À leur descente, en effet, pas le moindre képi à l’horizon, l’anagramme est recomposé plusieurs fois, sous l’œil étonné des passants et la soirée se termine dans une ambiance bon enfant.

Jeudi 26 avril : dans la matinée, des militants du Réseau "Sortir du nucléaire" déploient une grande banderole avec l’inscription "Le nucléaire tue l’avenir", à proximité du ministère de l’Industrie, à Bercy. Ils se rendent ensuite à proximité de l’Elysée, devant la statue du Général de Gaulle pour mettre en place une action "porteur de paroles". Le but ? Permettre à chacun de se réapproprier la question de l’énergie, en favorisant l’expression des citoyens sur le nucléaire. Tout un symbole, alors que le nucléaire français a été lancé lorsque de Gaulle était au pouvoir et a été imposé à la population française, sans aucun débat démocratique. Mais là encore, les militants ne peuvent se déployer, la préfecture de Paris ne plaisante pas avec les rassemblements spontanés non déclarés. L’après-midi se poursuivra ensuite plus tranquillement avec une seconde action "porteur de paroles" puis une chaîne humaine du siège de l’Autorité de Sûreté Nucléaire jusqu’à la Bastille, ainsi qu’un hommage aux liquidateurs.

Samedi 28 avril à 11h : sur le Parvis des Droits de l’Homme, au Trocadéro, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées pour former une flash mob – une mobilisation éclair - à l’initiative de Greenpeace. Le concept ? Dénoncer les discours lénifiants de Hollande et Sarkozy sur le nucléaire en détournant les trois singes de la sagesse, dont chacun se couvre une partie différente du visage avec les mains : les yeux, la bouche et les oreilles et en arborant le slogan "Risque nucléaire : ils ne voient rien, ils n’entendent rien… Nous, on en parle !". Un détournement symbolique et fort à propos, qu’avait déjà utilisé l’association il y a quelques années à l’occasion d’une campagne d’affichage et qui a été reproduit ce jour-là dans 28 villes françaises.

Dans le même temps, deux chaînes humaines se mettaient en place, l’une avec dépôt de gerbe en hommage à toutes les victimes du nucléaire, à l’entrée du site d’Areva à Montigny-le-Bretonneux (78), la seconde à Saint-Quentin-en-Yvelines (78). Dimanche 29 avril : Le dimanche, c’était au tour du groupe de Conflans-Sainte-Honorine (78) de commémorer la catastrophe de Tchernobyl sur les quais de Seine. L’objectif : informer le public et l’inviter à se joindre au pique-nique antinucléaire, convivial et musical organisé le 3 juin 2012. À Fontainebleau (77), on avait également décidé d’occuper le terrain en installant un stand et des affiches questionnant le nucléaire pour engager la discussion avec les badauds du dimanche et leur remettre tracts et pétitions. Mais l’action dut être écourtée suite à l’intervention des forces de l’ordre. Qu’à cela ne tienne, la création d’un groupe antinucléaire est en projet dans ce fief de l’UMP. Monsieur le maire va bien devoir s’y habituer...

Enfin, pour clore ce week-end de mobilisation francilien, l’Assemblée antinucléaire du même nom a investi "La Parole errante" à Montreuil (93) pour une rencontre/discussion, ponctuée d’interventions sur la situation au Japon, le projet de centre d’enfouissement de Bure, la lutte contre la ligne THT Cotentin-Maine et les transports de déchets radioactifs en Ile-de-France.

Des chaînes humaines autour de sites nucléaires

Afin de poursuivre la dynamique du 11 mars 2012, nous vous proposions, entre autres actions, d’organiser des chaînes humaines autour de sites nucléaires. Là encore, vous avez été nombreux à répondre à l’appel. À proximité de Cruas (07), par exemple, où vous avez bravé le mistral au son du groupe Manbouss. À Cadarache (13) également, où des manifestants venus de toute la région ont déambulé sur 6 km pour rejoindre le site d’ITER.

À Belleville sur Loire (18) encore, où le collectif "STOP Belleville – STOP Dampierre" avait appelé à une chaîne humaine, suivie d’une marche solennelle jusqu’au au monument de Notre Dame de la Délivrance (58). À Golfech (82) enfin, où plusieurs centaines de manifestants avaient fait le déplacement jusque devant la centrale pour participer à une journée riche en échanges et interventions clownesques (1).

Un démontage de pylônes en Mayenne

Le samedi 28 avril, ils étaient une soixantaine d’opposant-e-s à la ligne THT Cotentin-Maine à s’être réuni-e-s dans la campagne de Saint-Cyr-le-Gravelais, en Mayenne, autour du pylône n°561. Dans une ambiance bon enfant, sous une symphonie mêlant roulements de tambours improvisés et cris du pylône martelé par des pierres, des actions de déboulonnage et de sciage ont pu être entreprises. Mais les gendarmes ont rapidement délogé les militants puis les ont escortés de très près jusqu’à leur véhicule, sans parvenir toutefois à procéder à des contrôles d’identité ou à des arrestations.

Des hommages aux liquidateurs

Comme chaque année, nombre de groupes et collectifs ont tenu à rendre hommages aux 800 000 liquidateurs qui sont intervenus sur le réacteur accidenté de la centrale de Tchernobyl. À Lyon (69), des membres de Rhône-Alpes sans nucléaire et de Stop Bugey ont exposé des portraits de liquidateurs devant l’ambassade d’Ukraine.
À Gap (05), c’est au son des sirènes que les participants ont été invités à s’allonger au sol pour que leur silhouette soit dessinée à la craie. Ceci pour figurer les victimes passées, présentes et futures du nucléaire civil ou militaire... À Lannion (22), une trentaine de militants de Sortir du nucléaire Trégor, association née il y a tout juste un an, après le drame de Fukushima, se sont retrouvés sur le parvis de l’Hôtel de Ville, sous le regard étonné d’une mariée et de ses invités. Mais eux n’étaient pas venus pour dire OUI, mais pour dire NON. NON au nucléaire !

Chernobyl 4 ever

Ce 28 avril dernier, 70 personnes ont participé à un échange autour de la question de notre avenir énergétique après avoir assisté à la projection du documentaire "Chernobyl 4 ever" au Colisée de Moulins-sur-Allier (03). Un choix qui n’avait rien d’un hasard, puisqu’il s’agit du dernier documentaire d’Alain de Halleux (2), qui, vingt-cinq ans après l’accident, est retourné en Ukraine pour enquêter sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et sur ses représentations chez la jeune génération. Comment la jeunesse ukrainienne perçoit-elle l’histoire de Tchernobyl ? Un documentaire qui interroge la mémoire et l’avenir d’une catastrophe qui ne fait que commencer. À voir et à faire voir !

De Tchernobyl à Fukushima

Autre continent, autre modèle de réacteur, mais à chaque fois les mêmes mécanismes et conséquences : mensonges, désinformation et populations sacrifiées. En France, pour faire face au déni du risque nucléaire des autorités, il devient urgent que les citoyens, seuls garants par leurs actions quotidiennes de la démocratie, s’emparent de la question du nucléaire et exigent qu’enfin les vrais choix de société soient posés sur la table.

C’est en ce sens que Sortir du Nucléaire Pays de Rennes a souhaité donner l’occasion, à tous ceux qui se sentent concernés, de s’informer, de débattre, d’agir sur ce sujet fondamental qu’est le nucléaire civil et militaire. Durant deux mois, se sont succédés à Rennes et dans ses alentours des événements de formes variées : conférences, projections, spectacles, actions de rue, expositions, stands... pour s’informer, échanger sur la question du nucléaire à travers de nombreux thèmes et faire le point sur ce qui se passe à Tchernobyl et à Fukushima.


Notes

1 : L’Armée Clandestine des Clowns Insurgé(e)s et Rebelles (CIRCA) est un collectif non-violent qui, pour dénoncer l’armée, la répression, la précarisation, le nucléaire… utilise la dérision. Collectif autogéré, il fonctionne sans chef et sans centralisation. Des collectifs existent aujourd’hui un peu partout en France et investissent l’espace public pour organiser des manifestations et action de rue. Ils sont reconnaissables par leur drôle d’accoutrement : mi-clown (nez rouge, maquillage blanc) et mi-policier/militaire (massue de jonglage (pour mimer les matraques…). Voir : https://brigadeclowns.wordpress.com/category/manifeste/

2 : Alain de Halleux est un réalisateur belge connu pour avoir réalisé l’excellent reportage "RAS, Nucléaire, rien à signaler", sur les sous-traitants du nucléaire.

Tchernobyl en quelques chiffres

Selon l’ambassade d’Ukraine à Paris, en 2005 : 3,5 millions d’habitants, dont 1,3 millions d’enfants ont été irradiés par l’accident de Tchernobyl.

169 999 Ukrainiens ont été évacués et 89,85 % d’entre eux sont malades. Parmi ceux qui vivent encore dans les zones contaminées, 84,7 % sont malades. Le suivi médical montre que la proportion des malades augmente année après année.

En 2004, 94,2 % des liquidateurs étaient malades. L’Ukraine dénombre 2 646 106 citoyens ukrainiens victimes de l’accident.

En 2010 l’Académie des sciences de New York a publié une étude de trois scientifiques russes consacrée aux effets sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. Les conclusions sont effrayantes : près d’un million de morts dans le monde de 1986 à 2004.

En une génération, la population ukrainienne a perdu 20 ans d’espérance de vie.



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