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Criminalisation des intrusions dans les centrales : l’arbre qui cache la forêt du risque nucléaire

Communiqué du 5 février 2015



Ce 5 février 2015, l’Assemblée Nationale examine la proposition de loi déposée par Claude de Ganay, député du Loiret, visant à sanctionner l’intrusion sur un site nucléaire par de lourdes peines. Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", ce texte apporte une mauvaise réponse à la menace bien réelle que constituerait une attaque terroriste.



Pour cacher l’impuissance des autorités face au risque terroriste, on criminalise les militants !

La France est l’un des pays les plus nucléarisés au monde et le risque terroriste - dont nul ne peut nier l’existence – ne peut y être pris à la légère : les centrales nucléaires constituent une cible de choix pour quiconque souhaite infliger des dégâts nombreux et durables. Et alors que les survols de sites nucléaires par des drones se poursuivent depuis des mois sans qu’il soit possible d’écarter la piste d’une opération malveillante, les autorités ne semblent pas avoir pris la mesure du risque. Pourtant, les différents scénarios identifiés par Greenpeace [1] et les aveux de responsables de la sûreté nucléaire quant à la vulnérabilité des installations à des attaques aériennes [2] devraient inviter à la plus grande vigilance.

Mais au lieu de répondre à ce problème bien réel, cette proposition de loi, déposée suite à l’intrusion de militants de Greenpeace sur des sites nucléaires en 2013, détourne l’attention des vrais enjeux. Criminaliser a posteriori et pour l’exemple des militants animés d’intentions pacifistes, qui jouaient un rôle de lanceurs d’alerte, découragera-t-il des terroristes, prêts au sacrifice de leur vie, de nuire aux installations nucléaires ? Et alors que de simples drones n’ont pu être interceptés après une trentaine de survols, proposer l’intervention de l’armée, comme le souhaitait M. de Ganay, ne constitue-t-il pas un aveu d’impuissance ?

Le danger vient avant tout de l’industrie nucléaire

Même les mesures les plus sécuritaires ne peuvent supprimer le danger intrinsèque lié au fonctionnement des installations nucléaires. Plutôt que de prévoir les peines pour d’éventuels intrus, ne faudrait-il pas accuser en premier lieu les autorités qui ont autorisé cette densité exceptionnelle d’installations à risque, tant civiles que militaires, sur le territoire français ? Des autorités qui comptent prolonger le fonctionnement de ces installations pendant des décennies en envisageant la construction de nouvelles centrales et en refusant le désarmement nucléaire ?

Enfin, le risque d’intrusion, si spectaculaire soit-il, ne constitue-t-il pas l’arbre qui cache la forêt d’autres bombes à retardement plus discrètes, comme le vieillissement des centrales et les défauts de maintenance résultant de la détérioration des conditions de travail des sous-traitants ? Nul besoin de terroriste : les rejets accidentels se multiplient déjà et les centrales sont à la merci de défaillances techniques susceptibles de compromettre le refroidissement du combustible. Contre ces menaces, l’armée n’est d’aucune utilité. La seule protection efficace, contre le risque terroriste et contre les autres risques, est d’arrêter la production d’électricité nucléaire au plus vite. Or quelques jours à peine après les attentats de début janvier, Ségolène Royal s’est empressée d’appeler à la construction de nouveaux réacteurs !

Il serait déplorable que cette nouvelle loi vienne s’ajouter à l’arsenal de mesures sécuritaires que la France compte adopter, profitant du traumatisme provoqué par les attentats, et qui auront sans doute pour effet collatéral de renforcer la surveillance des militants. Ce n’est pas en votant des lois répressives que les parlementaires protègeront les Français, mais plutôt en s’investissant pour que la loi de transition énergétique permette de fermer des réacteurs !

Contacts presse :
 Marc Saint Aroman - 05 61 35 11 06
 Philippe Guiter - 06 77 35 53 03

Pour cacher l’impuissance des autorités face au risque terroriste, on criminalise les militants !

La France est l’un des pays les plus nucléarisés au monde et le risque terroriste - dont nul ne peut nier l’existence – ne peut y être pris à la légère : les centrales nucléaires constituent une cible de choix pour quiconque souhaite infliger des dégâts nombreux et durables. Et alors que les survols de sites nucléaires par des drones se poursuivent depuis des mois sans qu’il soit possible d’écarter la piste d’une opération malveillante, les autorités ne semblent pas avoir pris la mesure du risque. Pourtant, les différents scénarios identifiés par Greenpeace [1] et les aveux de responsables de la sûreté nucléaire quant à la vulnérabilité des installations à des attaques aériennes [2] devraient inviter à la plus grande vigilance.

Mais au lieu de répondre à ce problème bien réel, cette proposition de loi, déposée suite à l’intrusion de militants de Greenpeace sur des sites nucléaires en 2013, détourne l’attention des vrais enjeux. Criminaliser a posteriori et pour l’exemple des militants animés d’intentions pacifistes, qui jouaient un rôle de lanceurs d’alerte, découragera-t-il des terroristes, prêts au sacrifice de leur vie, de nuire aux installations nucléaires ? Et alors que de simples drones n’ont pu être interceptés après une trentaine de survols, proposer l’intervention de l’armée, comme le souhaitait M. de Ganay, ne constitue-t-il pas un aveu d’impuissance ?

Le danger vient avant tout de l’industrie nucléaire

Même les mesures les plus sécuritaires ne peuvent supprimer le danger intrinsèque lié au fonctionnement des installations nucléaires. Plutôt que de prévoir les peines pour d’éventuels intrus, ne faudrait-il pas accuser en premier lieu les autorités qui ont autorisé cette densité exceptionnelle d’installations à risque, tant civiles que militaires, sur le territoire français ? Des autorités qui comptent prolonger le fonctionnement de ces installations pendant des décennies en envisageant la construction de nouvelles centrales et en refusant le désarmement nucléaire ?

Enfin, le risque d’intrusion, si spectaculaire soit-il, ne constitue-t-il pas l’arbre qui cache la forêt d’autres bombes à retardement plus discrètes, comme le vieillissement des centrales et les défauts de maintenance résultant de la détérioration des conditions de travail des sous-traitants ? Nul besoin de terroriste : les rejets accidentels se multiplient déjà et les centrales sont à la merci de défaillances techniques susceptibles de compromettre le refroidissement du combustible. Contre ces menaces, l’armée n’est d’aucune utilité. La seule protection efficace, contre le risque terroriste et contre les autres risques, est d’arrêter la production d’électricité nucléaire au plus vite. Or quelques jours à peine après les attentats de début janvier, Ségolène Royal s’est empressée d’appeler à la construction de nouveaux réacteurs !

Il serait déplorable que cette nouvelle loi vienne s’ajouter à l’arsenal de mesures sécuritaires que la France compte adopter, profitant du traumatisme provoqué par les attentats, et qui auront sans doute pour effet collatéral de renforcer la surveillance des militants. Ce n’est pas en votant des lois répressives que les parlementaires protègeront les Français, mais plutôt en s’investissant pour que la loi de transition énergétique permette de fermer des réacteurs !

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 Nucléaire et démocratie