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Comurhex Pierrelatte : de l’UF4 à l’UF6

Article publié le 22 octobre 2013



Après la première étape de transformation réalisée à Mavési, 60 tonnes d’UF4, en moyenne, sont acheminées quotidiennement par camion citerne sur le site du Tricastin. L’uranium rejoint tout d’abord l’installation Comurhex Pierrelatte pour être transformé en UF6.



Qu’est ce que l’UF6 ?

L’hexafluorure d’uranium est une forme chimique de l’uranium utilisé pour sa transformation et notamment l’étape d’enrichissement de l’uranium. La forme UF6 est très peu stable, à 56,4°C l’UF6 se transforme en gaz.
A Pierrelatte, l’UF6 est fabriqué par contact de fluor gazeux avec la poudre d’UF4. La réaction chimique se fait à très haute température dans un réacteur à flammes. L’UF6 sous forme solide ainsi obtenu est ensuite transformé à l’état gazeux. Une dernière étape consiste à faire passer l’UF6 obtenu de l’état solide à l’état gazeux.
Cette transformation est la dernière étape des opérations de conversion d’uranium avant envoi à Georges Besse pour enrichissement.

Une installation peu sure et soumise au risque sismique

L’usine Comurhex I de Pierrelatte (1) est une installation nucléaire de base, située sur le site nucléaire du Tricastin (26) où l’UF4 est transformé en hexafluorure d’uranium (UF6). L’hexafluorure est un composé chimique très actif et nocif qui réagit violemment avec l’eau et est corrosif sur la plupart des métaux.
Cette activité de conversion n’est pas sans risque. En 2011, huit incidents ont été répertoriés et l’ASN considérait que les résultats du site en matière de sûreté étaient insuffisants. Surtout, les évaluations complémentaires de sûreté réalisées suite à la catastrophe de Fukushima ont fait apparaître que l’usine ne pourrait éventuellement pas résister à un séisme (2).

Une installation de stockage de déchets qui ne porte pas son nom

Alors que l’usine n’est pas une installation de stockage de déchets, de nombreux déchets radioactifs sont en réalité entreposés sur ce site.
Lors d’une inspection inopinée effectuée le 12 septembre 2011, les inspecteurs de l’ASN ont par exemple découvert que des déchets provenant de l’installation nucléaire étaient entreposés sur une aire prévue pour des déchets plus banals. L’ASN considère qu’il s’agit d’un « écart notable » et a demandé à l’exploitant de mettre de l’ordre dans le stockage de ses fûts de déchets. D’autant que d’autres fûts dangereux n’étaient pas entreposés dans des lieux adéquats (3).

Quelques faits marquants et incidents

Lors d’une simulation d’accident à Pierrelatte le 31 août 2004, l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a remarqué que les locaux utilisés pour gérer une situation de crise ne sont "pas adaptés au risque sismique" et "ne possèdent pas de système de filtration permettant la survie au passage d’un nuage toxique" (4).

En juin 2010, une étude cancérologique financée par le département et l’ASN a noté une sur-incidence de cancer du pancréas chez les femmes qui, d’après l’étude, « ne peut être expliquée compte tenu des connaissances scientifiques actuelles ». Alors que des études plus poussées devraient être logiquement commanditée, aucune suite n’est actuellement prévue... L’ASN a demandé le 5 mai 2011 aux exploitants d’engager des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) de leurs installations à la suite de l’accident survenu au Japon le 11 mars 2011 (5) Un des résultats : l’usine ne pourrait éventuellement pas résister à un séisme (6).


Notes
1 - Sur le site, la construction d’une nouvelle installation COMURHEX 2 est en cours
2 - WISE Uranium Project, Uranium Enrichment and Fuel Fabrication - Current Issues (France)
3 - ASN, INSSN-LYO-2011-0522 (Lettres de suite d’inspection), Paris : Autorité de Sûreté Nucléaire, https://www.asn.fr/index.php/content/download/31539/224902/file/INSSN-LYO-2011-0522-.pdf [16.11.2012]
4 - ASN, Inspection n° 2004-CMURHX-0002 (Lettres de suite d’inspection), Paris : Autorité de Sûreté Nucléaire, https://www.asn.fr/index.php/content/download/20714/116406/file/INS_2004_ARECOM_0002.pdf [15.11.2012] ;
Réseau "Sortir du nucléaire", Avant l’ouverture du capital d’Areva : la sûreté défaillante à l’usine Comurhex (Drôme) d’Areva (Communiqués de presse), https://www.sortirdunucleaire.org/Avant-l-ouverture-du-capital-d [15.11.2012]
5 - ASN, Les évaluations complémentaires de sûreté, Paris : Autorité de Sûreté Nucléaire, https://www.asn.fr/index.php/Les-actions-de-l-ASN/Le-controle/Evaluations-complementaires-de-surete [14.11.2012]
6 - WISE Uranium Project, Uranium Enrichment and Fuel Fabrication - Current Issues (France), Arnsdorf : World Information Service on Energy Uranium Project, https://www.wise-uranium.org/epfr.html#FRGEN [14.11.2012]

Qu’est ce que l’UF6 ?

L’hexafluorure d’uranium est une forme chimique de l’uranium utilisé pour sa transformation et notamment l’étape d’enrichissement de l’uranium. La forme UF6 est très peu stable, à 56,4°C l’UF6 se transforme en gaz.
A Pierrelatte, l’UF6 est fabriqué par contact de fluor gazeux avec la poudre d’UF4. La réaction chimique se fait à très haute température dans un réacteur à flammes. L’UF6 sous forme solide ainsi obtenu est ensuite transformé à l’état gazeux. Une dernière étape consiste à faire passer l’UF6 obtenu de l’état solide à l’état gazeux.
Cette transformation est la dernière étape des opérations de conversion d’uranium avant envoi à Georges Besse pour enrichissement.

Une installation peu sure et soumise au risque sismique

L’usine Comurhex I de Pierrelatte (1) est une installation nucléaire de base, située sur le site nucléaire du Tricastin (26) où l’UF4 est transformé en hexafluorure d’uranium (UF6). L’hexafluorure est un composé chimique très actif et nocif qui réagit violemment avec l’eau et est corrosif sur la plupart des métaux.
Cette activité de conversion n’est pas sans risque. En 2011, huit incidents ont été répertoriés et l’ASN considérait que les résultats du site en matière de sûreté étaient insuffisants. Surtout, les évaluations complémentaires de sûreté réalisées suite à la catastrophe de Fukushima ont fait apparaître que l’usine ne pourrait éventuellement pas résister à un séisme (2).

Une installation de stockage de déchets qui ne porte pas son nom

Alors que l’usine n’est pas une installation de stockage de déchets, de nombreux déchets radioactifs sont en réalité entreposés sur ce site.
Lors d’une inspection inopinée effectuée le 12 septembre 2011, les inspecteurs de l’ASN ont par exemple découvert que des déchets provenant de l’installation nucléaire étaient entreposés sur une aire prévue pour des déchets plus banals. L’ASN considère qu’il s’agit d’un « écart notable » et a demandé à l’exploitant de mettre de l’ordre dans le stockage de ses fûts de déchets. D’autant que d’autres fûts dangereux n’étaient pas entreposés dans des lieux adéquats (3).

Quelques faits marquants et incidents

Lors d’une simulation d’accident à Pierrelatte le 31 août 2004, l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a remarqué que les locaux utilisés pour gérer une situation de crise ne sont "pas adaptés au risque sismique" et "ne possèdent pas de système de filtration permettant la survie au passage d’un nuage toxique" (4).

En juin 2010, une étude cancérologique financée par le département et l’ASN a noté une sur-incidence de cancer du pancréas chez les femmes qui, d’après l’étude, « ne peut être expliquée compte tenu des connaissances scientifiques actuelles ». Alors que des études plus poussées devraient être logiquement commanditée, aucune suite n’est actuellement prévue... L’ASN a demandé le 5 mai 2011 aux exploitants d’engager des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) de leurs installations à la suite de l’accident survenu au Japon le 11 mars 2011 (5) Un des résultats : l’usine ne pourrait éventuellement pas résister à un séisme (6).


Notes
1 - Sur le site, la construction d’une nouvelle installation COMURHEX 2 est en cours
2 - WISE Uranium Project, Uranium Enrichment and Fuel Fabrication - Current Issues (France)
3 - ASN, INSSN-LYO-2011-0522 (Lettres de suite d’inspection), Paris : Autorité de Sûreté Nucléaire, https://www.asn.fr/index.php/content/download/31539/224902/file/INSSN-LYO-2011-0522-.pdf [16.11.2012]
4 - ASN, Inspection n° 2004-CMURHX-0002 (Lettres de suite d’inspection), Paris : Autorité de Sûreté Nucléaire, https://www.asn.fr/index.php/content/download/20714/116406/file/INS_2004_ARECOM_0002.pdf [15.11.2012] ;
Réseau "Sortir du nucléaire", Avant l’ouverture du capital d’Areva : la sûreté défaillante à l’usine Comurhex (Drôme) d’Areva (Communiqués de presse), https://www.sortirdunucleaire.org/Avant-l-ouverture-du-capital-d [15.11.2012]
5 - ASN, Les évaluations complémentaires de sûreté, Paris : Autorité de Sûreté Nucléaire, https://www.asn.fr/index.php/Les-actions-de-l-ASN/Le-controle/Evaluations-complementaires-de-surete [14.11.2012]
6 - WISE Uranium Project, Uranium Enrichment and Fuel Fabrication - Current Issues (France), Arnsdorf : World Information Service on Energy Uranium Project, https://www.wise-uranium.org/epfr.html#FRGEN [14.11.2012]