Faire un don

Incendies en Russie : sites nucléaires menacés et risque de contamination radioactive

Communiqué de presse du 11 août 2010

Article publié le 11 août 2010



Incendies et contamination radioactive : le déni des autorités russes



Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’opacité et le déni des autorités russes face au risque avéré de contamination radioactive due aux incendies qui ravagent des zones contaminées par les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Mayak.

3 900 hectares ont déjà brûlé depuis mi-juillet dans les zones les plus contaminées par les catastrophes de Tchernobyl et de Mayak. C’est le service fédéral russe de défense des forêts qui a révélé cette information par une dépêche sur son site web, le 6 août.

La politique de déni des autorités russes

Il aura fallu moins de 24 heures après que les médias occidentaux ont relayé des extraits de cette dépêche (entre le 10 et 11 août), pour qu’elle disparaisse brutalement de la page d’accueil du site de cette institution russe, à 12h ce mercredi 11 août. Seule une anodine communication sur les méfaits d’un parasite qui mange les feuilles des arbres reste en évidence à la date du 6 août, la dépêche "radioactive" étant à présent reléguée dans les tréfonds du site web... [1] Les captures d’écran que nous avons prises à 3 minutes d’intervalle sont éloquentes :

(Images haute définition disponibles sur demande à presse@sortirdunucleaire.fr)

Les autorités russes tentent de minimiser la gravité de la situation. Le régime soviétique avait adopté la même attitude lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986... de même que le SCPRI, l’ancêtre de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire français).

Contacté par le Réseau "Sortir du nucléaire", Vladimir Sliviak, co-président de l’ONG environnementale russe Ecodefense, nous a confirmé aujourd’hui que :

« La situation dans les territoires contaminés est grave. Cela concerne l’ouest du pays, les régions autour de Briansk, Oryol, Tula, Kaluga, près de la frontière avec la Biélorussie, sans compter la zone contaminée près de Mayak. Pour le seul mois de juillet, on y a recensé jusqu’à 500 feux ! Des éléments radioactifs ont donc déjà été disséminés dans l’atmosphère depuis plusieurs semaines, puis dispersés par les vents dans les régions avoisinantes. Nous ne pouvons pas dire dans quelle direction. Les autorités russes devraient en informer la population, mesurer les contaminations et aider à l’évacuation des territoires les plus touchés. Mais jusqu’ici, ils n’ont rien fait et continuent à répéter qu’il n’y a pas de problèmes, voire que les forêts contaminées n’ont jamais brûlé ! Pour l’instant, les ONG peuvent parler librement, mais comme en 1986, les officiels nient en bloc et persistent à répéter que tout va très bien. Apparemment, ils se moquent de l’opinion du reste du monde… »

Un risque bien réel de contamination

Plus de 1 400 ha ont déjà brûlé dans la région du centre nucléaire de Mayak, un site de production de plutonium. En 1957, un accident nucléaire majeur s’y est produit, lors de l’explosion d’un réservoir de déchets hautement radioactifs. Cet accident a libéré dans l’environnement une quantité de radioactivité comparable à Tchernobyl, et a contaminé 450 000 personnes et 23 000 km2. Les activités industrielles du complexe de Mayak ont elles aussi gravement contaminé toute la région pendant des années. Parmi les radioéléments dispersés, on trouve du plutonium-249, qui ne perd 50% de sa radioactivité qu’au bout de 24 390 ans. Inhaler une poussière d’un millionième de gramme de plutonium suffit à provoquer un cancer du poumon. D’autres radionucléides, comme le césium-137 et le strontium-90, ont largement contaminé la zone.

Les particules radioactives diffusées dans l’environnement par les incendies contamineront inévitablement des terres agricoles et donc la chaîne alimentaire, là où elles retomberont. De nombreux radioéléments peuvent se fixer dans l’organisme par ingestion ou inhalation, et provoquer des affections graves. La très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique reconnaît depuis longtemps que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique". Les Russes sont évidemment les plus exposés à ce risque de contamination, et l’inaction de leur gouvernement est dramatique. Mais les produits contaminés pourraient se retrouver en France et d’autres pays d’Europe par le biais des importations agricoles.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", les propos rassurants de l’IRSN [2] relèvent donc bien, eux aussi, d’une politique du déni. Avec comme objectif premier de préserver la réputation de la technologie nucléaire et donc les intérêts de l’industrie nucléaire.

Contacts presse :
 Jean-Pierre Minne, 06 71 07 24 47
 Vladimir Sliviak, association environnementale Ecodefense, + 7 903 299 75 84 (anglais uniquement)

Notes :

[1] https://rcfh.ru/index.php?mod_name=tree&action=viewtree&id=24

[2] Selon l’IRSN (6 août 2010) : "En tout état de cause, les quantités de Césium (et à moindre degré de Strontium 90) qui pourraient être remises en suspension par des feux de forêt seraient sans commune mesure avec celles rejetées par le réacteur de Tchernobyl accidenté en 1986. Les traces de radioactivité qui pourraient alors être mesurées en France seraient trop faibles pour représenter un risque pour la santé et l’environnement"

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’opacité et le déni des autorités russes face au risque avéré de contamination radioactive due aux incendies qui ravagent des zones contaminées par les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Mayak.

3 900 hectares ont déjà brûlé depuis mi-juillet dans les zones les plus contaminées par les catastrophes de Tchernobyl et de Mayak. C’est le service fédéral russe de défense des forêts qui a révélé cette information par une dépêche sur son site web, le 6 août.

La politique de déni des autorités russes

Il aura fallu moins de 24 heures après que les médias occidentaux ont relayé des extraits de cette dépêche (entre le 10 et 11 août), pour qu’elle disparaisse brutalement de la page d’accueil du site de cette institution russe, à 12h ce mercredi 11 août. Seule une anodine communication sur les méfaits d’un parasite qui mange les feuilles des arbres reste en évidence à la date du 6 août, la dépêche "radioactive" étant à présent reléguée dans les tréfonds du site web... [1] Les captures d’écran que nous avons prises à 3 minutes d’intervalle sont éloquentes :

(Images haute définition disponibles sur demande à presse@sortirdunucleaire.fr)

Les autorités russes tentent de minimiser la gravité de la situation. Le régime soviétique avait adopté la même attitude lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986... de même que le SCPRI, l’ancêtre de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire français).

Contacté par le Réseau "Sortir du nucléaire", Vladimir Sliviak, co-président de l’ONG environnementale russe Ecodefense, nous a confirmé aujourd’hui que :

« La situation dans les territoires contaminés est grave. Cela concerne l’ouest du pays, les régions autour de Briansk, Oryol, Tula, Kaluga, près de la frontière avec la Biélorussie, sans compter la zone contaminée près de Mayak. Pour le seul mois de juillet, on y a recensé jusqu’à 500 feux ! Des éléments radioactifs ont donc déjà été disséminés dans l’atmosphère depuis plusieurs semaines, puis dispersés par les vents dans les régions avoisinantes. Nous ne pouvons pas dire dans quelle direction. Les autorités russes devraient en informer la population, mesurer les contaminations et aider à l’évacuation des territoires les plus touchés. Mais jusqu’ici, ils n’ont rien fait et continuent à répéter qu’il n’y a pas de problèmes, voire que les forêts contaminées n’ont jamais brûlé ! Pour l’instant, les ONG peuvent parler librement, mais comme en 1986, les officiels nient en bloc et persistent à répéter que tout va très bien. Apparemment, ils se moquent de l’opinion du reste du monde… »

Un risque bien réel de contamination

Plus de 1 400 ha ont déjà brûlé dans la région du centre nucléaire de Mayak, un site de production de plutonium. En 1957, un accident nucléaire majeur s’y est produit, lors de l’explosion d’un réservoir de déchets hautement radioactifs. Cet accident a libéré dans l’environnement une quantité de radioactivité comparable à Tchernobyl, et a contaminé 450 000 personnes et 23 000 km2. Les activités industrielles du complexe de Mayak ont elles aussi gravement contaminé toute la région pendant des années. Parmi les radioéléments dispersés, on trouve du plutonium-249, qui ne perd 50% de sa radioactivité qu’au bout de 24 390 ans. Inhaler une poussière d’un millionième de gramme de plutonium suffit à provoquer un cancer du poumon. D’autres radionucléides, comme le césium-137 et le strontium-90, ont largement contaminé la zone.

Les particules radioactives diffusées dans l’environnement par les incendies contamineront inévitablement des terres agricoles et donc la chaîne alimentaire, là où elles retomberont. De nombreux radioéléments peuvent se fixer dans l’organisme par ingestion ou inhalation, et provoquer des affections graves. La très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique reconnaît depuis longtemps que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique". Les Russes sont évidemment les plus exposés à ce risque de contamination, et l’inaction de leur gouvernement est dramatique. Mais les produits contaminés pourraient se retrouver en France et d’autres pays d’Europe par le biais des importations agricoles.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", les propos rassurants de l’IRSN [2] relèvent donc bien, eux aussi, d’une politique du déni. Avec comme objectif premier de préserver la réputation de la technologie nucléaire et donc les intérêts de l’industrie nucléaire.

Contacts presse :
 Jean-Pierre Minne, 06 71 07 24 47
 Vladimir Sliviak, association environnementale Ecodefense, + 7 903 299 75 84 (anglais uniquement)

Notes :

[1] https://rcfh.ru/index.php?mod_name=tree&action=viewtree&id=24

[2] Selon l’IRSN (6 août 2010) : "En tout état de cause, les quantités de Césium (et à moindre degré de Strontium 90) qui pourraient être remises en suspension par des feux de forêt seraient sans commune mesure avec celles rejetées par le réacteur de Tchernobyl accidenté en 1986. Les traces de radioactivité qui pourraient alors être mesurées en France seraient trop faibles pour représenter un risque pour la santé et l’environnement"



Le saviez-vous ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est un véritable contre-pouvoir citoyen. Totalement indépendants de l’État, nous dépendons exclusivement du soutien de nos donateur⋅ices. C’est grâce à votre soutien financier que nous pouvons nous permettre de tout mettre en œuvre pour offrir aux générations futures l’espoir d’un avenir sans risques nucléaires. Aidez-nous à obtenir cet objectif et à nous permettre de continuer la lutte au quotidien contre cette énergie mortifère et pour promouvoir la sobriété énergétique et les alternatives renouvelables.

Faire un don