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Sortir du nucléaire n°77



Printemps 2018

Actions et vie des groupes

Ca bouge dans le Réseau !

Quelques moments forts sur le terrain

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°77 - Printemps 2018

 Luttes et actions


Impossible de parler de tout, mais voici en bref, quelques temps forts passés ou à venir, en complément des actions mises en lumière dans les autres pages de cette revue. Pour alimenter cette rubrique, merci d’écrire par e-mail à Mélisande Seyzériat, coordinatrice nationale des groupes et actions. Contact : mobilisations@sortirdunucleaire.fr



10 mars : les ponts d’autoroute rhabillés aux couleurs antinucléaires

Du Portugal à l’Autriche, en passant par la France et l’Allemagne, des militant.e.s ont redécoré des ponts d’autoroutes avec de nombreux messages antinucléaires. Dans l’hexagone, on dénombrait pas moins d’une quarantaine de ponts occupés, à Paris, en Bretagne, dans le Grand Est... Une action facile à mettre en place pour toucher un maximum de personnes à la fois. Peut-être que certains automobilistes ont croisé les mêmes messages une dizaine de fois !

© Cattenom Non Merci

11 mars : un millier de personnes rassemblées contre le nucléaire à Paris

À l’occasion des 7 ans de la catastrophe de Fukushima, le Réseau “Sortir du nucléaire“ en partenariat avec Sortir du nucléaire Paris, Yosomono, la France Insoumise, EELV, Attac, Solidaires... appelaient à se rassembler sur la Place de la République avec pour mot d’ordre “N’attendons pas l’accident, sortons du nucléaire et levons les obstacles au développement des alternatives“. Au programme, stands, ateliers, prises de parole, action chorégraphique... Tout cela sous un grand soleil de début de printemps.

© Eric Coquelin

À 14h46, l’heure pile de l’explosion à Fukushima, nous avons commencé par un die-in, mais nous étions tellement nombreux que malgré les 300 masques prévus, nous avons été à court de matériel. Le die-in était suivi d’une chorégraphie symbolisant le rejet du nucléaire mortifère pour aller vers les énergies renouvelables, des centaines d’éoliennes et de soleil avaient préalablement été fabriqués lors d’un atelier convivial ! L’action était accompagnée de musique japonaise (trompette et tambours), puis des représentants d’associations se sont relayés au micro pour parler des sujets comme les effets de la radioactivité sur la santé, la lutte à Bure, l’EPR de Flamanville, la situation en France. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé pour présenter la votation populaire lancée par la France Insoumise, votation qui débutait aussi le 11 mars avec 2000 points de vote, et qui a recueilli 315 000 votes, dont 280 000 étaient pour la sortie du nucléaire, soit 93 % des votants !

© Eric Coquelin

Selon la député FI Mathilde Panot, très engagée sur la question du nucléaire, “cette votation engage aussi et surtout la responsabilité du gouvernement“, qui ne peut pas continuer à faire la sourde oreille et à s’entêter dans cette énergie alors que tous les éléments pragmatiques montrent que c’est une énergie dépassée“. Affaire à suivre donc...


Tournée de Naoto Kan en France

À l’invitation de Yosomono.net et du Réseau “Sortir du nucléaire“, Naoto Kan, ancien Premier ministre du Japon, en exercice au moment de la catastrophe de Fukushima, a passé cinq jours en France pour affirmer la nécessité de sortir du nucléaire. Naoto Kan a été extrêmement marqué par la catastrophe de Fukushima, qui a fait de lui un fervent antinucléaire. Il met aujourd’hui son témoignage de la gestion impossible de la catastrophe au service de la lutte pour la sortie du nucléaire. Il est venu en France pour partager son vécu, notamment auprès des élu.e.s – à l’Assemblée Nationale et au Parlement Européen de Strasbourg – mais aussi pour soutenir les militant.e.s anti-nucléaires français. Sa venue en France aura été l’occasion de diffuser “Le couvercle du soleil“, un docu-fiction exceptionnel sur les quelques jours qui ont suivi la catastrophe. Une plongée au cœur d’un gouvernement en crise, incapable de gérer l’ingérable.

Lundi 12 mars - Paris

Pour la première fois en France était projeté le lm “Le Couvercle du Soleil“, avec la présence exceptionnelle de Naoto Kan et M. Tamiyoshi Tachibana, producteur exécutif. Dans ce film de Furoshi Sato, le héros, Nabeshima, journaliste en poste dans le Press Club du Cabinet du premier ministre essaie, au cours des cinq jours après le début de la catastrophe à Fukushima-Daiichi, de comprendre le déroulement des événements. Il met en avant les flottements de la direction de TEPCO et du gouvernement japonais dans les prises de décisions permettant de limiter la catastrophe. À la fin du film, on voit Nabeshima interroger un jeune salarié de la compagnie d’électricité sur la situation actuelle de la centrale. Celui-ci lui dit clairement : “Rien n’a changé au bout de cinq ans“. La salle était bondée, de nombreuses personnes n’ont pas pu entrer, mais les échanges avec Naoto Kan furent riches et nombreux.

© Crilan

Mardi 13 mars - Paris

Naoto Kan était invité à une conférence de presse au Parlement, à l’invitation de député.e.s de la France Insoumise et en présence de nombreux journalistes et de députés représentant les différents groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale. Cette conférence de presse s’est prolongée par un temps d’échange libre avec de nombreux invité.e.s. Nicolas Hulot, présent à l’Assemblée, n’a pas daigné venir saluer Naoto Kan !

Mercredi 14 mars - Strasbourg

Naoto Kan a poursuivi sa tournée à Strasbourg sur l’invitation de Michèle Rivasi et des écologistes européens. Il s’est rendu à la mairie de Strasbourg ainsi qu’au Parlement Européen pour échanger avec les journalistes, les député.e.s et les militant.e.s présent.e.s.

Jeudi 15 mars - Flamanville

L’ancien Premier ministre japonais s’est ensuite rendu dans le Cotentin, pour les deux derniers jours de sa visite française. Il est allé à proximité de la centrale de Flamanville et de son EPR en construction. Une gerbe a été déposée sur la stèle des irradiés connus et inconnus. Naoto Kan a déclaré qu’il ne fallait pas démarrer l’EPR. Le soir, “Le Couvercle du Soleil“ était projeté, rassemblant plus de 400 personnes.

Vendredi 16 mars – La Hague

Le vendredi, Naoto Kan a visité les alentours de l’usine de “retraitement“ de la Hague, en présence d’André Guillemette de l’ACRO, qui lui a indiqué les différents lieux de rejets de déchets radioactifs autour de l’usine. Au cours de cette visite, Naoto Kan s’est exprimé sur les 20 tonnes de plutonium d’origine japonaise (issu du retraitement de combustibles usagés japonais retraités à La Hague il y a quelques années). La loi française exige que ce plutonium retourne au Japon, Naoto Kan ne souhaite pas son retour en l’état en raison du risque de prolifération. Il suggère de faire comme au USA avec les surplus de plutonium militaire, le re-mélanger avec un produit neutre empêchant le risque d’atteindre la masse critique permettant une réaction nucléaire, avant tout retour au Japon.

Au cours de ses multiples conférences de presse et interviews, Naoto Kan n’a cessé de réaffirmer son engagement pour la sortie du nucléaire, voici quelques citations choisies :

“Fermer au plus vite les centrales nucléaires car une centrale nucléaire sûre est une centrale fermée.“

“Plus les centrales sont vieilles, plus vite il faut les fermer. Je suis complètement opposé à la prolongation de vie des anciennes centrales.“

“Auparavant, avant la catastrophe, j’étais un peu comme tout le monde. Il n’y avait jamais eu de véritables accidents nucléaires au Japon et un mythe de la sécurité s’était mis en place. Pendant longtemps, beaucoup de fonctionnaires japonais y ont cru, et je suis l’un d’entre eux. Le 26 avril 1986, il y a certes eu l’accident de la centrale de Tchernobyl. Mais nous pensions que c’était lié à l’ancienne Union soviétique et qu’au Japon, un pays très sûr, un tel accident ne pouvait arriver. Or cela s’est produit. Et ce fut pire qu’à Tchernobyl !“

“On ne peut pas courir un tel risque pour les territoires et les populations. Aucune technologie ne peut nous protéger. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. J’ai donc décidé de consacrer le reste de ma vie à me battre pour que le nucléaire disparaisse.“

“Les énergies renouvelables peuvent remplacer le nucléaire. Elles sont bien moins coûteuses que la production d’une centrale nouvelle génération comme celle de Flamanville.“

“Il faut parler des énergies renouvelables et démontrer qu’elles peuvent complètement remplacer le nucléaire. Vous pouvez donner l’exemple des pays voisins de la France comme l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark. Au Danemark, 60 % de l’électricité est produite grâce aux énergies renouvelables. Donc pourquoi pas en France ?“


Bel accueil pour la tournée “Atomes fourchus“

La tournée “Atomes fourchus“ par Johann Charvel a été accueillie par plusieurs groupes du Réseau autour de l’anniversaire de Fukushima, entre la Lozère, Saint-Étienne, Lyon et la Normandie. Cette pièce, ou plutôt, cette conférence gesticulée est un objet hybride traitant du nucléaire, thème qui ne prête généralement pas à sourire. Mais le comédien, loin de le dédramatiser, a réussi à traiter la question de façon burlesque. À travers des métaphores et des blagues en tout genre il rappelle des faits troublants à la pelle : prétendue indépendance énergétique de la France, sûreté nucléaire, rôle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans l’évaluation du nombre de morts à Tchernobyl... Il repartira sans doute en tournée à la rentrée 2018, gardez en œil sur l’agenda du Réseau pour connaître les dates !

© Johann Charvel

300 personnes participent à une conférence sur les déchets nucléaires près de Bourges

Sortir du nucléaire “Berry-Giennois-Puisaye“ organisait le 21 avril une conférence sur les déchets nucléaires avec Bernard Laponche, expert en nucléaire et membre de Global Chance.

Lors de son exposé, il a expliqué pourquoi le stockage des déchets en profondeur à Bure était une solution inacceptable, car irréversible. Ce serait une catastrophe annoncée pour les générations futures. Il s’est aussi étendu sur le sujet brûlant de La Hague, où sont actuellement stockés les déchets radioactifs les plus dangereux. Le site est à saturation en plus d’être fuyard et vieillissant. En effet, il concentre 80 % des rejets radioactifs en France et des radionucléides ont été retrouvés jusque dans la mer du Nord ! Ce site, qui concentre l’équivalent de 100 cœurs de réacteurs, est une vraie bombe à retardement. Bien évidemment, la conférence s’est terminée avec de nombreuses questions plus ciblées de la part des auditeurs, concernant le site de Belleville, où l’industrie nucléaire voudrait accueillir une piscine de stockage des combustibles usés issus des cœurs de réacteurs. Ce projet, préparé dans l’ombre par EDF et l’ASN, est censé désengorger le site de La Hague...


Rencontres d’été 2018, près de Narbonne du 6 au 12 août 2018, pour partager vos savoirs, expériences et capacités de résistance

Les organisateurs de ces rencontres, des militant.e.s antinucléaires indépendant.e.s de divers pays, organisent un rassemblement qui a pour but de permettre le “réseautage“ international ainsi que le partage de savoirs et d’expériences en lien avec la question nucléaire. Ces rencontres d’été porteront sur deux thèmes en particulier : Le premier thème concernera l’usine de Malvesi-Areva - désormais renommée Orano - près de Narbonne où l’on traite le Yellow Cake (concentrés d’uranium brut) provenant de plusieurs pays du monde afin de le transformer en uranium à enrichir comme “carburant“ pour les centrales nucléaires. Lors de ce camp, une journée sera consacrée à une action sur Narbonne.

L’autre thème traité sera les risques liés aux transports de matières radioactives et cela, d’un bout à l’autre de la chaîne, depuis l’uranium brut importé jusqu’aux déchets radioactifs.

Le programme sera conçu de telle façon que les participants pourront tout autant partager les expériences acquises que préparer de nouvelles campagnes et projets communs... En plus des échanges culturels et artistiques, avec musique, projections le soir...

Ce camp coïncidera aussi avec les commémorations des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Nous voulons saisir cette occasion pour souligner les dégâts déjà causés par cette arme de destruction massive et les dangers, toujours très actuels, d’une guerre nucléaire...

Les organisateurs attendent votre contribution à tout atelier, présentation et discussion qui traite du nucléaire. Et les participant.e.s internationaux exposeront la situation du nucléaire dans leur pays, ainsi que leurs résistances actives à la nucléarisation des territoires.

Le camp se situera dans un champ de jeunes oliviers donnant à une dizaine de kilomètres de Narbonne et de la mer Méditerranée, où seront installées toilettes sèches, douches solaires, cuisines et grandes tentes. Apportez vos tentes, duvets, chaises pliantes, instruments de musique et autres accessoires artistiques. Un montant journalier sera à régler pour la nourriture, l’eau et autres dépenses du camp. Si vous avez peu de moyens, contactez les organisateurs.

Pour plus d’informations, adressez-vous à : camp2018@nuclear-heritage.net

Pour vous inscrire, écrivez à : camp-registration@nuclear-heritage.net

A propos de l’usine d’Orano (ex-Areva) à Malvési :

L’usine de conversion d’uranium de Narbonne-Malvési, située à 3 km du centre-ville, pourrait convertir jusqu’à 21 000 tonnes d’uranium par an en tétrafluorure d’uranium (UF4) dans les prochaines années. Et Orano veut faire encore plus de profit avec une installation expérimentale de vaporisation dans l’atmosphère des déchets liquides radioactifs et chimiques de l’usine. Orano souhaite aussi exporter ce procédé appelé TDN-Thor, soit disant « propre ». Orano détient l’autorisation d’émettre pendant 40 ans des gaz toxiques provenant de la transformation des 350 000 m3 de déchets liquides actuellement stockés dans des bassins à l’air libre. Les risques pour la santé des habitants, la faune et la flore sont importants et dangereux.

10 mars : les ponts d’autoroute rhabillés aux couleurs antinucléaires

Du Portugal à l’Autriche, en passant par la France et l’Allemagne, des militant.e.s ont redécoré des ponts d’autoroutes avec de nombreux messages antinucléaires. Dans l’hexagone, on dénombrait pas moins d’une quarantaine de ponts occupés, à Paris, en Bretagne, dans le Grand Est... Une action facile à mettre en place pour toucher un maximum de personnes à la fois. Peut-être que certains automobilistes ont croisé les mêmes messages une dizaine de fois !

© Cattenom Non Merci

11 mars : un millier de personnes rassemblées contre le nucléaire à Paris

À l’occasion des 7 ans de la catastrophe de Fukushima, le Réseau “Sortir du nucléaire“ en partenariat avec Sortir du nucléaire Paris, Yosomono, la France Insoumise, EELV, Attac, Solidaires... appelaient à se rassembler sur la Place de la République avec pour mot d’ordre “N’attendons pas l’accident, sortons du nucléaire et levons les obstacles au développement des alternatives“. Au programme, stands, ateliers, prises de parole, action chorégraphique... Tout cela sous un grand soleil de début de printemps.

© Eric Coquelin

À 14h46, l’heure pile de l’explosion à Fukushima, nous avons commencé par un die-in, mais nous étions tellement nombreux que malgré les 300 masques prévus, nous avons été à court de matériel. Le die-in était suivi d’une chorégraphie symbolisant le rejet du nucléaire mortifère pour aller vers les énergies renouvelables, des centaines d’éoliennes et de soleil avaient préalablement été fabriqués lors d’un atelier convivial ! L’action était accompagnée de musique japonaise (trompette et tambours), puis des représentants d’associations se sont relayés au micro pour parler des sujets comme les effets de la radioactivité sur la santé, la lutte à Bure, l’EPR de Flamanville, la situation en France. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé pour présenter la votation populaire lancée par la France Insoumise, votation qui débutait aussi le 11 mars avec 2000 points de vote, et qui a recueilli 315 000 votes, dont 280 000 étaient pour la sortie du nucléaire, soit 93 % des votants !

© Eric Coquelin

Selon la député FI Mathilde Panot, très engagée sur la question du nucléaire, “cette votation engage aussi et surtout la responsabilité du gouvernement“, qui ne peut pas continuer à faire la sourde oreille et à s’entêter dans cette énergie alors que tous les éléments pragmatiques montrent que c’est une énergie dépassée“. Affaire à suivre donc...


Tournée de Naoto Kan en France

À l’invitation de Yosomono.net et du Réseau “Sortir du nucléaire“, Naoto Kan, ancien Premier ministre du Japon, en exercice au moment de la catastrophe de Fukushima, a passé cinq jours en France pour affirmer la nécessité de sortir du nucléaire. Naoto Kan a été extrêmement marqué par la catastrophe de Fukushima, qui a fait de lui un fervent antinucléaire. Il met aujourd’hui son témoignage de la gestion impossible de la catastrophe au service de la lutte pour la sortie du nucléaire. Il est venu en France pour partager son vécu, notamment auprès des élu.e.s – à l’Assemblée Nationale et au Parlement Européen de Strasbourg – mais aussi pour soutenir les militant.e.s anti-nucléaires français. Sa venue en France aura été l’occasion de diffuser “Le couvercle du soleil“, un docu-fiction exceptionnel sur les quelques jours qui ont suivi la catastrophe. Une plongée au cœur d’un gouvernement en crise, incapable de gérer l’ingérable.

Lundi 12 mars - Paris

Pour la première fois en France était projeté le lm “Le Couvercle du Soleil“, avec la présence exceptionnelle de Naoto Kan et M. Tamiyoshi Tachibana, producteur exécutif. Dans ce film de Furoshi Sato, le héros, Nabeshima, journaliste en poste dans le Press Club du Cabinet du premier ministre essaie, au cours des cinq jours après le début de la catastrophe à Fukushima-Daiichi, de comprendre le déroulement des événements. Il met en avant les flottements de la direction de TEPCO et du gouvernement japonais dans les prises de décisions permettant de limiter la catastrophe. À la fin du film, on voit Nabeshima interroger un jeune salarié de la compagnie d’électricité sur la situation actuelle de la centrale. Celui-ci lui dit clairement : “Rien n’a changé au bout de cinq ans“. La salle était bondée, de nombreuses personnes n’ont pas pu entrer, mais les échanges avec Naoto Kan furent riches et nombreux.

© Crilan

Mardi 13 mars - Paris

Naoto Kan était invité à une conférence de presse au Parlement, à l’invitation de député.e.s de la France Insoumise et en présence de nombreux journalistes et de députés représentant les différents groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale. Cette conférence de presse s’est prolongée par un temps d’échange libre avec de nombreux invité.e.s. Nicolas Hulot, présent à l’Assemblée, n’a pas daigné venir saluer Naoto Kan !

Mercredi 14 mars - Strasbourg

Naoto Kan a poursuivi sa tournée à Strasbourg sur l’invitation de Michèle Rivasi et des écologistes européens. Il s’est rendu à la mairie de Strasbourg ainsi qu’au Parlement Européen pour échanger avec les journalistes, les député.e.s et les militant.e.s présent.e.s.

Jeudi 15 mars - Flamanville

L’ancien Premier ministre japonais s’est ensuite rendu dans le Cotentin, pour les deux derniers jours de sa visite française. Il est allé à proximité de la centrale de Flamanville et de son EPR en construction. Une gerbe a été déposée sur la stèle des irradiés connus et inconnus. Naoto Kan a déclaré qu’il ne fallait pas démarrer l’EPR. Le soir, “Le Couvercle du Soleil“ était projeté, rassemblant plus de 400 personnes.

Vendredi 16 mars – La Hague

Le vendredi, Naoto Kan a visité les alentours de l’usine de “retraitement“ de la Hague, en présence d’André Guillemette de l’ACRO, qui lui a indiqué les différents lieux de rejets de déchets radioactifs autour de l’usine. Au cours de cette visite, Naoto Kan s’est exprimé sur les 20 tonnes de plutonium d’origine japonaise (issu du retraitement de combustibles usagés japonais retraités à La Hague il y a quelques années). La loi française exige que ce plutonium retourne au Japon, Naoto Kan ne souhaite pas son retour en l’état en raison du risque de prolifération. Il suggère de faire comme au USA avec les surplus de plutonium militaire, le re-mélanger avec un produit neutre empêchant le risque d’atteindre la masse critique permettant une réaction nucléaire, avant tout retour au Japon.

Au cours de ses multiples conférences de presse et interviews, Naoto Kan n’a cessé de réaffirmer son engagement pour la sortie du nucléaire, voici quelques citations choisies :

“Fermer au plus vite les centrales nucléaires car une centrale nucléaire sûre est une centrale fermée.“

“Plus les centrales sont vieilles, plus vite il faut les fermer. Je suis complètement opposé à la prolongation de vie des anciennes centrales.“

“Auparavant, avant la catastrophe, j’étais un peu comme tout le monde. Il n’y avait jamais eu de véritables accidents nucléaires au Japon et un mythe de la sécurité s’était mis en place. Pendant longtemps, beaucoup de fonctionnaires japonais y ont cru, et je suis l’un d’entre eux. Le 26 avril 1986, il y a certes eu l’accident de la centrale de Tchernobyl. Mais nous pensions que c’était lié à l’ancienne Union soviétique et qu’au Japon, un pays très sûr, un tel accident ne pouvait arriver. Or cela s’est produit. Et ce fut pire qu’à Tchernobyl !“

“On ne peut pas courir un tel risque pour les territoires et les populations. Aucune technologie ne peut nous protéger. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. J’ai donc décidé de consacrer le reste de ma vie à me battre pour que le nucléaire disparaisse.“

“Les énergies renouvelables peuvent remplacer le nucléaire. Elles sont bien moins coûteuses que la production d’une centrale nouvelle génération comme celle de Flamanville.“

“Il faut parler des énergies renouvelables et démontrer qu’elles peuvent complètement remplacer le nucléaire. Vous pouvez donner l’exemple des pays voisins de la France comme l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark. Au Danemark, 60 % de l’électricité est produite grâce aux énergies renouvelables. Donc pourquoi pas en France ?“


Bel accueil pour la tournée “Atomes fourchus“

La tournée “Atomes fourchus“ par Johann Charvel a été accueillie par plusieurs groupes du Réseau autour de l’anniversaire de Fukushima, entre la Lozère, Saint-Étienne, Lyon et la Normandie. Cette pièce, ou plutôt, cette conférence gesticulée est un objet hybride traitant du nucléaire, thème qui ne prête généralement pas à sourire. Mais le comédien, loin de le dédramatiser, a réussi à traiter la question de façon burlesque. À travers des métaphores et des blagues en tout genre il rappelle des faits troublants à la pelle : prétendue indépendance énergétique de la France, sûreté nucléaire, rôle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans l’évaluation du nombre de morts à Tchernobyl... Il repartira sans doute en tournée à la rentrée 2018, gardez en œil sur l’agenda du Réseau pour connaître les dates !

© Johann Charvel

300 personnes participent à une conférence sur les déchets nucléaires près de Bourges

Sortir du nucléaire “Berry-Giennois-Puisaye“ organisait le 21 avril une conférence sur les déchets nucléaires avec Bernard Laponche, expert en nucléaire et membre de Global Chance.

Lors de son exposé, il a expliqué pourquoi le stockage des déchets en profondeur à Bure était une solution inacceptable, car irréversible. Ce serait une catastrophe annoncée pour les générations futures. Il s’est aussi étendu sur le sujet brûlant de La Hague, où sont actuellement stockés les déchets radioactifs les plus dangereux. Le site est à saturation en plus d’être fuyard et vieillissant. En effet, il concentre 80 % des rejets radioactifs en France et des radionucléides ont été retrouvés jusque dans la mer du Nord ! Ce site, qui concentre l’équivalent de 100 cœurs de réacteurs, est une vraie bombe à retardement. Bien évidemment, la conférence s’est terminée avec de nombreuses questions plus ciblées de la part des auditeurs, concernant le site de Belleville, où l’industrie nucléaire voudrait accueillir une piscine de stockage des combustibles usés issus des cœurs de réacteurs. Ce projet, préparé dans l’ombre par EDF et l’ASN, est censé désengorger le site de La Hague...


Rencontres d’été 2018, près de Narbonne du 6 au 12 août 2018, pour partager vos savoirs, expériences et capacités de résistance

Les organisateurs de ces rencontres, des militant.e.s antinucléaires indépendant.e.s de divers pays, organisent un rassemblement qui a pour but de permettre le “réseautage“ international ainsi que le partage de savoirs et d’expériences en lien avec la question nucléaire. Ces rencontres d’été porteront sur deux thèmes en particulier : Le premier thème concernera l’usine de Malvesi-Areva - désormais renommée Orano - près de Narbonne où l’on traite le Yellow Cake (concentrés d’uranium brut) provenant de plusieurs pays du monde afin de le transformer en uranium à enrichir comme “carburant“ pour les centrales nucléaires. Lors de ce camp, une journée sera consacrée à une action sur Narbonne.

L’autre thème traité sera les risques liés aux transports de matières radioactives et cela, d’un bout à l’autre de la chaîne, depuis l’uranium brut importé jusqu’aux déchets radioactifs.

Le programme sera conçu de telle façon que les participants pourront tout autant partager les expériences acquises que préparer de nouvelles campagnes et projets communs... En plus des échanges culturels et artistiques, avec musique, projections le soir...

Ce camp coïncidera aussi avec les commémorations des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Nous voulons saisir cette occasion pour souligner les dégâts déjà causés par cette arme de destruction massive et les dangers, toujours très actuels, d’une guerre nucléaire...

Les organisateurs attendent votre contribution à tout atelier, présentation et discussion qui traite du nucléaire. Et les participant.e.s internationaux exposeront la situation du nucléaire dans leur pays, ainsi que leurs résistances actives à la nucléarisation des territoires.

Le camp se situera dans un champ de jeunes oliviers donnant à une dizaine de kilomètres de Narbonne et de la mer Méditerranée, où seront installées toilettes sèches, douches solaires, cuisines et grandes tentes. Apportez vos tentes, duvets, chaises pliantes, instruments de musique et autres accessoires artistiques. Un montant journalier sera à régler pour la nourriture, l’eau et autres dépenses du camp. Si vous avez peu de moyens, contactez les organisateurs.

Pour plus d’informations, adressez-vous à : camp2018@nuclear-heritage.net

Pour vous inscrire, écrivez à : camp-registration@nuclear-heritage.net

A propos de l’usine d’Orano (ex-Areva) à Malvési :

L’usine de conversion d’uranium de Narbonne-Malvési, située à 3 km du centre-ville, pourrait convertir jusqu’à 21 000 tonnes d’uranium par an en tétrafluorure d’uranium (UF4) dans les prochaines années. Et Orano veut faire encore plus de profit avec une installation expérimentale de vaporisation dans l’atmosphère des déchets liquides radioactifs et chimiques de l’usine. Orano souhaite aussi exporter ce procédé appelé TDN-Thor, soit disant « propre ». Orano détient l’autorisation d’émettre pendant 40 ans des gaz toxiques provenant de la transformation des 350 000 m3 de déchets liquides actuellement stockés dans des bassins à l’air libre. Les risques pour la santé des habitants, la faune et la flore sont importants et dangereux.



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