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Sortir du nucléaire n°38



Avril-mai 2008

Actualités

Avec Nicolas Sarkozy, atomique partout

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°38 - Avril-mai 2008

 Politique énergétique
Article publié le : 1er mai 2008


Un jour, peut-être, d’ici vingt ou trente ans, pas longtemps, au fond, à l’échelle de l’histoire humaine, on se souviendra. On le dira : c’est grâce à la France, grâce à ce président français, vous vous souvenez, ce Nicolas Sarkozy aujourd’hui oublié, c’est grâce à lui que nous en sommes là.



Qu’il y a des centrales nucléaires partout à la surface de la planète, des centrales estampillées Areva, Suez, Total, Bouygues. A cette époque, souvenez-vous, en 2007-2008, les centrales nucléaires n’existaient encore que dans une douzaine de pays industrialisés, la France d’abord, championne du monde avec 78 % de son électricité fournie par ses 59 réacteurs, suivie par les Etats-Unis (104 réacteurs), le Japon, l’Allemagne, la Corée, la Russie... Et voilà que ce Sarkozy s’était transformé en commis voyageur du nucléaire. Dans chaque pays où il mettait les pieds - et il voyageait sans arrêt-, il vantait les mérites de ses centrales, le savoir-faire atomique français, l’avance technologique de ses ingénieur, et ses prix d’ami. “Le nucléaire, c’est l’énergie du futur !”, clamait-il avec l’enthousiasme forcé du VRP. Il avait commencé à en fourguer à Kadhafi, puis à quasiment tous les pays arabes, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, et aussi à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes, et plus loin encore, à la Chine, et à l’Inde, et à l’Afrique du Sud, et aux Etats-Unis. Que ces pays soient modernes ou affreusement arriérés, dirigés par un dictateur fou ou un dangereux républicain, qu’ils soient incapables de maîtriser cette filière, instables ou peu fiables, ne lui importait guère.

Et dans son pays, personne ne disait rien. A part deux ou trois écolos pas rentrés dans le rang, qui criaient au fou, rappelaient que les centrales nucléaires mènent tout droit à la bombe atomique, affirmaient que cette prolifération tous azimuts du nucléaire augmentait tragiquement les risques de terrorisme, de guerre et d’accident. C’était une drôle d’époque où les gens adoraient fermer les yeux sur le réel.
Ils pensaient que les terroristes d’Al-Qaida feraient preuve de fair-play. Qu’aucun dirigeant, aucun peuple n’était capable d’une conduite insensée et démentielle. Que le seul et unique accident atomique avait été Tchernobyl, mais que ça ne se renouvellerait évidemment plus jamais. Qu’on trouverait bien un jour une solution pour fourrer les déchets nucléaires en sûreté quelque part. Qu’aucune guerre atomique n’aurait jamais lieu, puisque aucune guerre atomique n’avait jamais eu lieu. Ils croyaient que le nucléaire permettrait de lutter contre le réchauffement climatique, et personne ne leur disait qu’il ne couvrait que 2,5 % de la consommation mondiale d’énergie et que, même en multipliant les centrales, sa part allait baisser puisque cette consommation ne cessait d’augmenter. Bien sûr, quelques experts, quelques hommes politiques anglais, allemands et australiens avaient multiplié les cris d’alarme. En vain.

Oui, un jour, d’ici vingt ou trente ans, on ne se souviendra peut-être pas du “travailler plus” de Sarkozy, de ses shows télé, de sa femme mannequin. Mais de sa politique résolue de dissémination nucléaire.
Bientôt un scénario de sortie du nucléaire dans votre région ?

Diviser par 4 les émissions de CO2 pour lutter contre le dérèglement climatique sans renouveler les réacteurs nucléaires de Gravelines, c’est possible ! Découvrez la synthèse de l’étude régionale “Energies d’avenir en Nord-Pas de Calais” à cette revue.

L’étude de Virage-énergie propose une voie réaliste et durable jusqu’à l’horizon 2050, en délaissant le nucléaire entre 2020 et 2030. Aboutissement de plus d’un an de travaux et de dialogue avec des acteurs régionaux, ce scénario de “Facteur 4 sans nucléaire”, exercice unique en région, propose, à partir d’arguments chiffrés et étayés, des politiques publiques incontournables pour l’avenir énergétique d’une région de France. Transports, énergies renouvelables, efficacité énergétique, industrie, bâtiments, aménagement du territoire... tous les thèmes des activités et de la vie quotidienne sont abordés.
Si vous êtes intéressé pour piloter un projet de scénario de sortie du nucléaire dans votre région, merci d’envoyer un mail à : contact@sortirdunucleaire.fr
Veuillez préciser vos nom, prénom, compétences spécifiques et la région concernée.
Cette étude dans votre région pourra s’appuyer sur le scénario pour des sorties du nucléaire en 5 ou 10 ans, et/ou sur l’étude de Virage-Energie en Nord-Pas de Calais de scénario à échéance de fin de vie des réacteurs et division par 4 des émissions de CO2 d’ici 2050.
Des représentants de Virage Energie sont prêts à se déplacer en régions pour partager leur expérience et lancer le projet. Un guide méthodologique pour élaborer un scénario régional est à votre disposition.

Alors, qu’attendez-vous pour agir ?
Écrivez-nous à contact@sortirdunucleaire.fr
Jean-Luc Porquet
Le Canard enchaîné - 13 février 2008

Qu’il y a des centrales nucléaires partout à la surface de la planète, des centrales estampillées Areva, Suez, Total, Bouygues. A cette époque, souvenez-vous, en 2007-2008, les centrales nucléaires n’existaient encore que dans une douzaine de pays industrialisés, la France d’abord, championne du monde avec 78 % de son électricité fournie par ses 59 réacteurs, suivie par les Etats-Unis (104 réacteurs), le Japon, l’Allemagne, la Corée, la Russie... Et voilà que ce Sarkozy s’était transformé en commis voyageur du nucléaire. Dans chaque pays où il mettait les pieds - et il voyageait sans arrêt-, il vantait les mérites de ses centrales, le savoir-faire atomique français, l’avance technologique de ses ingénieur, et ses prix d’ami. “Le nucléaire, c’est l’énergie du futur !”, clamait-il avec l’enthousiasme forcé du VRP. Il avait commencé à en fourguer à Kadhafi, puis à quasiment tous les pays arabes, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, et aussi à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes, et plus loin encore, à la Chine, et à l’Inde, et à l’Afrique du Sud, et aux Etats-Unis. Que ces pays soient modernes ou affreusement arriérés, dirigés par un dictateur fou ou un dangereux républicain, qu’ils soient incapables de maîtriser cette filière, instables ou peu fiables, ne lui importait guère.

Et dans son pays, personne ne disait rien. A part deux ou trois écolos pas rentrés dans le rang, qui criaient au fou, rappelaient que les centrales nucléaires mènent tout droit à la bombe atomique, affirmaient que cette prolifération tous azimuts du nucléaire augmentait tragiquement les risques de terrorisme, de guerre et d’accident. C’était une drôle d’époque où les gens adoraient fermer les yeux sur le réel.
Ils pensaient que les terroristes d’Al-Qaida feraient preuve de fair-play. Qu’aucun dirigeant, aucun peuple n’était capable d’une conduite insensée et démentielle. Que le seul et unique accident atomique avait été Tchernobyl, mais que ça ne se renouvellerait évidemment plus jamais. Qu’on trouverait bien un jour une solution pour fourrer les déchets nucléaires en sûreté quelque part. Qu’aucune guerre atomique n’aurait jamais lieu, puisque aucune guerre atomique n’avait jamais eu lieu. Ils croyaient que le nucléaire permettrait de lutter contre le réchauffement climatique, et personne ne leur disait qu’il ne couvrait que 2,5 % de la consommation mondiale d’énergie et que, même en multipliant les centrales, sa part allait baisser puisque cette consommation ne cessait d’augmenter. Bien sûr, quelques experts, quelques hommes politiques anglais, allemands et australiens avaient multiplié les cris d’alarme. En vain.

Oui, un jour, d’ici vingt ou trente ans, on ne se souviendra peut-être pas du “travailler plus” de Sarkozy, de ses shows télé, de sa femme mannequin. Mais de sa politique résolue de dissémination nucléaire.
Bientôt un scénario de sortie du nucléaire dans votre région ?

Diviser par 4 les émissions de CO2 pour lutter contre le dérèglement climatique sans renouveler les réacteurs nucléaires de Gravelines, c’est possible ! Découvrez la synthèse de l’étude régionale “Energies d’avenir en Nord-Pas de Calais” à cette revue.

L’étude de Virage-énergie propose une voie réaliste et durable jusqu’à l’horizon 2050, en délaissant le nucléaire entre 2020 et 2030. Aboutissement de plus d’un an de travaux et de dialogue avec des acteurs régionaux, ce scénario de “Facteur 4 sans nucléaire”, exercice unique en région, propose, à partir d’arguments chiffrés et étayés, des politiques publiques incontournables pour l’avenir énergétique d’une région de France. Transports, énergies renouvelables, efficacité énergétique, industrie, bâtiments, aménagement du territoire... tous les thèmes des activités et de la vie quotidienne sont abordés.
Si vous êtes intéressé pour piloter un projet de scénario de sortie du nucléaire dans votre région, merci d’envoyer un mail à : contact@sortirdunucleaire.fr
Veuillez préciser vos nom, prénom, compétences spécifiques et la région concernée.
Cette étude dans votre région pourra s’appuyer sur le scénario pour des sorties du nucléaire en 5 ou 10 ans, et/ou sur l’étude de Virage-Energie en Nord-Pas de Calais de scénario à échéance de fin de vie des réacteurs et division par 4 des émissions de CO2 d’ici 2050.
Des représentants de Virage Energie sont prêts à se déplacer en régions pour partager leur expérience et lancer le projet. Un guide méthodologique pour élaborer un scénario régional est à votre disposition.

Alors, qu’attendez-vous pour agir ?
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Jean-Luc Porquet
Le Canard enchaîné - 13 février 2008



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