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Sortir du nucléaire n°43



Eté 2009

A lire et à écouter

A lire et à écouter

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°43 - Eté 2009

 Habitat écologique  Luttes et actions  Nucléaire militaire
Article publié le : 1er août 2009


“Le jour où le Soleil est tombé” : ce que Hiroshima veut dire

6 août 1945, Hiroshima. Une date, un nom, une image. Et puis ? Généralement rien de plus qu’un savoir scolaire, et une ignorance de ce que Hiroshima veut dire. Une ignorance que combat aujourd’hui Hashizume Bun. Alors âgée de quatorze ans, elle se trouvait à mille cinq cent mètres de la bombe.

“Sur ma gauche, les maisons s’effondraient une à une. Sur ma droite aussi, les maisons tombaient comme des dominos… Il y avait, couchés sur le sol, des êtres humains transformés en masses noires, des gens brûlés sur tout le corps aux plaies qui suintaient, d’autres dont on ne pouvait distinguer s’ils étaient de face ou de dos ou encore des gens dont on ne pouvait dire ni l’âge ni le sexe.”

Ce que Hiroshima veut dire : Hashizume Bun le fait advenir à la conscience du lecteur, par la force d’une écriture poétique et sèche, dépouillée comme les survivants de cette ère nucléaire qui commençait. “Les herbes poussaient monstrueusement et dépassaient la taille d’un homme en un rien de temps. Tous ceux qui vivaient sur les ruines d’Hiroshima calmaient leur faim en mangeant ces herbes folles.” Des ruines où l’on continuait de mourir.
Aujourd’hui, Mme Bun parcourt le monde pour alerter les jeunes générations. Pour dénoncer aussi le crime, car c’en est un, commis en ce mois d’août 1945. “Les bombardements atomiques ont été des tests effectués sur des êtres humains, in vivo. Pour tester la bombe ; pour étudier les radiations, le souffle, le rayonnement thermique et leur façon de se répandre, leur pouvoir destructeur et bien entendu leurs effets sur l’être humain.” Mme Bun donnera des conférences en France en septembre 2009.
(infos : www.livre-hiroshima.com).

Xavier Rabilloud
xavier.rabilloud@sortirunucleaire.fr

Le jour où le Soleil est tombé - J’avais quatorze ans à Hiroshima
Hashizume Bun, trad. Pierre Régnier
Editions du Cénacle de France,
220 pages, 23,50 €


Le technoscientisme, le totalitarisme contemporain

Fruit d’une conscience militante et d’une longue réflexion sur l’état du monde et la trajectoire de l’espèce humaine, ce livre propose une introduction aux règles totalitaires qui régissent la société occidentale : le technoscientisme.

Les deux essais qui constituent ce volume : “La Ville, monde totalitaire” et “Essai sur le totalitarisme nucléaire”, nous donnent des clés pour nous extirper de ce “totalitarisme contemporain”.

Imaginez une collection de faits relatés, d’écrits référencés, de citations révélatrices, d’extraits de journaux, d’actes de colloques. Vous pouvez ouvrir le livre au hasard : pièce par pièce, le puzzle s’assemble. Chaque passage apporte sa pierre à notre compréhension.

Le technoscientisme s’est substitué aux religions sur toute la planète . Maints exemples montrent que son emprise est de plus en plus totalitaire. L’invention de la radioactivité artificielle par Frédéric Joliot en 1934 a ouvert une nouvelle ère pour l’humanité.

Ce livre démontre le délabrement des valeurs humanistes des cadres religieux, politiques et scientifiques, et leur abandon à la technoscience guerrière. Il met en lumière les responsabilités des uns et des autres dans la mise en place d’un monde urbain déshumanisé. Un livre essentiel pour comprendre, en attendant peut-être les procès et les changements.

Frédéric Boutet
Sortir du nucléaire 31
frederic.boutet@sortirdunucleaire.fr

Le technoscientisme, le totalitarisme contemporain
Marc Atteia, Ed. Yves Michel,
coll. Société civile, 494 pages

À commander au prix de 33,40€ port compris, au Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de "Sortir du nucléaire") ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org


Comprendre “l’univers opaque” des armes nucléaires

La bombe structure l’organisation du monde. À l’heure où Barack Obama affiche l’objectif de l’élimination des armes nucléaires, comprendre comment s’est constituée cette capacité d’autodestruction de la planète est indispensable à qui veut agir pour son abolition.

“Les raisons de conserver des arsenaux nucléaires gigantesques ne sont pas de même nature que celles qui ont justifié leur construction” explique Georges Le Guelte. Conçue pour vaincre le nazisme, ce n’est qu’au lendemain de sa défaite que la bombe atomique fut au point. Et c’est contre le Japon impérial qu’elle fut utilisée, alors qu’il ne représentait plus un véritable danger. Mais les États-Unis établirent ainsi leur suprématie militaire. Durant la guerre froide, l’évolution des arsenaux américains et soviétiques s’est inscrite dans une logique “purement productiviste fondée sur l’innovation technique et sur l’intérêt pour l’industrie d’armement d’augmenter le volume de ses contrats”, en parallèle à “une logique de concurrence, puisque les deux adversaires admettent que le nombre et la nature des armes sont devenus l’instrument de mesure de la domination de l’un sur l’autre”. Les doctrines stratégiques tentent a posteriori de donner une cohérence à cette évolution… Un livre dense, dont la conclusion est cependant paradoxale : après avoir montré l’irrationalité qui a présidé à l’expansion des arsenaux nucléaires, l’auteur clôt son analyse sur le besoin de supériorité qu’éprouverait l’opinion publique, entravant toute possibilité d’éradication de l’arme nucléaire. Or, sa démonstration souligne, en creux, combien la société civile est systématiquement exclue de tous les processus de décision…

Jean-Marie Collin réintroduit le rôle des “opposants à la bombe” dans l’état des lieux qu’il dresse de la planète nucléaire : seule une mobilisation de la société civile conduira les États à renoncer à cet attribut de puissance. Il passe en revue les neuf puissances nucléaires, toutefois avec une approche plus journalistique (donc plus accessible) où parfois le descriptif l’emporte sur l’analyse. L’ouvrage fait ressortir la place centrale occupée par l’arme nucléaire comme outil de puissance et aborde différentes facettes du sujet régulièrement absentes des ouvrages similaires, comme, par exemple, les conséquences environnementales et sanitaires liées aux essais nucléaires. Il fait également écho à plusieurs initiatives internationales pour l’élimination des armes nucléaires, comme la création de zones dénucléarisées. Il invite à une “révolution des consciences” pour éradiquer l’arme nucléaire, mais tout son ouvrage souligne le caractère “chimérique” de cette “utopie”.

Les deux auteurs s’accordent sur le fait que la bombe “ne protège pas contre le terrorisme de masse” comme le rappelle Jean-Marie Collin. Elles “n’assurent aucune invulnérabilité aux états qui les détiennent” renchérit Georges Le Guelte. Ce ne sont pas des armes de protection — comme voudraient le laisser croire les discours officiels — mais uniquement “l’instrument d’une revanche posthume”.

Patrice Bouveret
Co-fondateur de l’Observatoire des armements/CDRPC
www.obsarm.org

La Bombe - L’univers opaque du nucléaire
Jean-Marie Collin, Éd. Autrement, 2009,
208 pages, 19 €

A commander au prix de 22,50 € port compris, au Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de "Sortir du nucléaire") ou dans notre boutique en ligne : https://boutique.sortirdunucleaire.org

Les armes nucléaires - Mythes et réalités
Georges Le Guelte, Éd. Actes Sud, 2009,
390 pages, 25 €


Ma maison solaire, ici et maintenant !

Voici un excellent manuel, très accessible, qui allie les explications nécessaires pour la compréhension de chaque technique et la description de réalisations concrètes.

L’auteur a sélectionné 25 installations réparties dans toute la France, notamment dans des régions peu privilégiées en termes d’ensoleillement.

L’ouvrage passe ainsi en revue :

- Le solaire passif qui, dans la conception ou la modification du bâti, permet de minorer les pertes thermiques et d’accroître l’apport solaire.

- La production solaire d’eau chaude sanitaire, avec une bonne description des différents éléments, de l’importance de l’orientation et de l’inclinaison des capteurs. Le thermosiphon est également abordé, que trente ans d’utilisation personnelle me font considérer comme la solution la plus simple et la moins onéreuse.

- La combinaison chauffage + eau chaude sanitaire exige une surface plus importante de capteurs. Des solutions astucieuses sont décrites pour l’évacuation, en été, de la chaleur en accès, du plancher chauffant au stockage dans une grosse réserve d’eau, avec complément bois ou autre, ou capteurs à air.

- La production d’électricité photovoltaïque, à laquelle l’ouvrage fait une belle place, des principes de base jusqu’aux réalisations pratiques, en passant par les conditions d’exploitation et de revente d’énergie.

Pierre Péguin
Collectif Rhodanien
pierre.peguin@sortirdunucleaire.fr

Ma maison solaire ici et maintenant – Produire chaleur et électricité
Philippe Lequenne,
Ed. Terre Vivante, 190 pages

À commander au prix de 22,50 € port compris, au Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de "Sortir du nucléaire") ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org


Niger, la bataille de l’uranium

Depuis 40 ans, Areva exploite pour son plus grand profit les deux mines
d’uranium d’Arlit, dans le nord du Niger. Mais pour les populations locales, les seules retombées sont… radioactives !

La ville d’Arlit, 80 000 habitants, n’est qu’à 7 km des quelque 20 millions de tonnes de résidus miniers, qui conservent près de 80 % de la radioactivité d’origine, une fois extrait le “yellowcake”, ce concentré d’uranium qui sert à fabriquer le combustible de nos centrales nucléaires.

Le vent transporte les poussières radioactives qui se déposent jusqu’à des dizaines de kilomètres alentour. Certains puits d’eau présentent une contamination deux fois supérieure à celle constatée lors des rejets accidentels d’uranium au Tricastin à l’été 2008 ! La population subit ainsi une irradiation et une contamination constantes.

De nombreuses pathologies graves découlent de cette contamination radioactive. Areva, qui finance les deux hôpitaux de la ville, se soucie peu de leur donner les moyens de diagnostiquer ces maladies, sans parler de les traiter…
Ce documentaire, très accessible et rigoureux dans sa démarche journalistique, constitue une excellente introduction aux problèmes liés à l’exploitation minière de l’uranium. Le DVD inclut aussi un intéressant documentaire sur les conditions épouvantables d’extraction minière du jade en Birmanie.

Xavier Rabilloud
xavier.rabilloud@sortirdunucleaire.fr

Niger : la bataille de l’uranium (48 mn)
+ Le sortilège du jade (31 mn)
Ed. Alerte Verte, 2009

A commander au prix de 23,50 € port compris, au Réseau “Sortir du nucléaire”, 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”), ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org/


Quand écologie rime avec économie !

Ces gestes écologiques qui font faire des économies est un guide pratique idéal, riche en combines, en recettes et en chiffres croustillants.

L’auteur s’intéresse aux gestes du quotidien. Selon lui, “les ménages sont les responsables principaux de certaines dégradations environnementales”. Responsables de 28 % des émissions de solvants, 45 % des émissions de CO2 liées au chauffage, les ménages jetteraient trois fois plus de métaux lourds dans l’eau que l’industrie. Partant de ce constat, l’auteur propose un guide plaisant et utile pour accompagner le citoyen dans ses préoccupations quotidiennes : le transport, l’eau, le chauffage, l’électricité, l’hygiène, la construction, mais aussi le jardinage bio ou l’éco-tourisme. Un chapitre est consacré à la fiscalité verte.

La structure est simple, les entrées dans le texte sont diversifiées : tableaux, icônes, témoignages aèrent le propos et l’enrichissent. À la fois informatif et pédagogique, le contenu recèle des recettes de fabrication, des chiffres chocs, des conseils. Chaque nouveau geste est présenté avec une évaluation de l’empreinte écologique et de l’investissement qu’il représente, ainsi que de sa facilité de mise en œuvre.

Ce livre est d’une grande richesse pour tous ceux d’entre nous qui, soucieux de diminuer leur empreinte écologique, pensent également qu’il vaut mieux gagner moins et vivre mieux… sans y perdre au change !

Nouara Scalabre
nouara.scalabre@sortirdunucleaire.fr


Ces gestes écologiques qui font faire des économies
Pascal Carré, Éd. Yves Michel, 304 pages.

À commander au prix de 20,40 € port compris, au Réseau “Sortir du nucléaire”, 9 rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”) ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org


“Le jour où le Soleil est tombé” : ce que Hiroshima veut dire

6 août 1945, Hiroshima. Une date, un nom, une image. Et puis ? Généralement rien de plus qu’un savoir scolaire, et une ignorance de ce que Hiroshima veut dire. Une ignorance que combat aujourd’hui Hashizume Bun. Alors âgée de quatorze ans, elle se trouvait à mille cinq cent mètres de la bombe.

“Sur ma gauche, les maisons s’effondraient une à une. Sur ma droite aussi, les maisons tombaient comme des dominos… Il y avait, couchés sur le sol, des êtres humains transformés en masses noires, des gens brûlés sur tout le corps aux plaies qui suintaient, d’autres dont on ne pouvait distinguer s’ils étaient de face ou de dos ou encore des gens dont on ne pouvait dire ni l’âge ni le sexe.”

Ce que Hiroshima veut dire : Hashizume Bun le fait advenir à la conscience du lecteur, par la force d’une écriture poétique et sèche, dépouillée comme les survivants de cette ère nucléaire qui commençait. “Les herbes poussaient monstrueusement et dépassaient la taille d’un homme en un rien de temps. Tous ceux qui vivaient sur les ruines d’Hiroshima calmaient leur faim en mangeant ces herbes folles.” Des ruines où l’on continuait de mourir.
Aujourd’hui, Mme Bun parcourt le monde pour alerter les jeunes générations. Pour dénoncer aussi le crime, car c’en est un, commis en ce mois d’août 1945. “Les bombardements atomiques ont été des tests effectués sur des êtres humains, in vivo. Pour tester la bombe ; pour étudier les radiations, le souffle, le rayonnement thermique et leur façon de se répandre, leur pouvoir destructeur et bien entendu leurs effets sur l’être humain.” Mme Bun donnera des conférences en France en septembre 2009.
(infos : www.livre-hiroshima.com).

Xavier Rabilloud
xavier.rabilloud@sortirunucleaire.fr

Le jour où le Soleil est tombé - J’avais quatorze ans à Hiroshima
Hashizume Bun, trad. Pierre Régnier
Editions du Cénacle de France,
220 pages, 23,50 €


Le technoscientisme, le totalitarisme contemporain

Fruit d’une conscience militante et d’une longue réflexion sur l’état du monde et la trajectoire de l’espèce humaine, ce livre propose une introduction aux règles totalitaires qui régissent la société occidentale : le technoscientisme.

Les deux essais qui constituent ce volume : “La Ville, monde totalitaire” et “Essai sur le totalitarisme nucléaire”, nous donnent des clés pour nous extirper de ce “totalitarisme contemporain”.

Imaginez une collection de faits relatés, d’écrits référencés, de citations révélatrices, d’extraits de journaux, d’actes de colloques. Vous pouvez ouvrir le livre au hasard : pièce par pièce, le puzzle s’assemble. Chaque passage apporte sa pierre à notre compréhension.

Le technoscientisme s’est substitué aux religions sur toute la planète . Maints exemples montrent que son emprise est de plus en plus totalitaire. L’invention de la radioactivité artificielle par Frédéric Joliot en 1934 a ouvert une nouvelle ère pour l’humanité.

Ce livre démontre le délabrement des valeurs humanistes des cadres religieux, politiques et scientifiques, et leur abandon à la technoscience guerrière. Il met en lumière les responsabilités des uns et des autres dans la mise en place d’un monde urbain déshumanisé. Un livre essentiel pour comprendre, en attendant peut-être les procès et les changements.

Frédéric Boutet
Sortir du nucléaire 31
frederic.boutet@sortirdunucleaire.fr

Le technoscientisme, le totalitarisme contemporain
Marc Atteia, Ed. Yves Michel,
coll. Société civile, 494 pages

À commander au prix de 33,40€ port compris, au Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de "Sortir du nucléaire") ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org


Comprendre “l’univers opaque” des armes nucléaires

La bombe structure l’organisation du monde. À l’heure où Barack Obama affiche l’objectif de l’élimination des armes nucléaires, comprendre comment s’est constituée cette capacité d’autodestruction de la planète est indispensable à qui veut agir pour son abolition.

“Les raisons de conserver des arsenaux nucléaires gigantesques ne sont pas de même nature que celles qui ont justifié leur construction” explique Georges Le Guelte. Conçue pour vaincre le nazisme, ce n’est qu’au lendemain de sa défaite que la bombe atomique fut au point. Et c’est contre le Japon impérial qu’elle fut utilisée, alors qu’il ne représentait plus un véritable danger. Mais les États-Unis établirent ainsi leur suprématie militaire. Durant la guerre froide, l’évolution des arsenaux américains et soviétiques s’est inscrite dans une logique “purement productiviste fondée sur l’innovation technique et sur l’intérêt pour l’industrie d’armement d’augmenter le volume de ses contrats”, en parallèle à “une logique de concurrence, puisque les deux adversaires admettent que le nombre et la nature des armes sont devenus l’instrument de mesure de la domination de l’un sur l’autre”. Les doctrines stratégiques tentent a posteriori de donner une cohérence à cette évolution… Un livre dense, dont la conclusion est cependant paradoxale : après avoir montré l’irrationalité qui a présidé à l’expansion des arsenaux nucléaires, l’auteur clôt son analyse sur le besoin de supériorité qu’éprouverait l’opinion publique, entravant toute possibilité d’éradication de l’arme nucléaire. Or, sa démonstration souligne, en creux, combien la société civile est systématiquement exclue de tous les processus de décision…

Jean-Marie Collin réintroduit le rôle des “opposants à la bombe” dans l’état des lieux qu’il dresse de la planète nucléaire : seule une mobilisation de la société civile conduira les États à renoncer à cet attribut de puissance. Il passe en revue les neuf puissances nucléaires, toutefois avec une approche plus journalistique (donc plus accessible) où parfois le descriptif l’emporte sur l’analyse. L’ouvrage fait ressortir la place centrale occupée par l’arme nucléaire comme outil de puissance et aborde différentes facettes du sujet régulièrement absentes des ouvrages similaires, comme, par exemple, les conséquences environnementales et sanitaires liées aux essais nucléaires. Il fait également écho à plusieurs initiatives internationales pour l’élimination des armes nucléaires, comme la création de zones dénucléarisées. Il invite à une “révolution des consciences” pour éradiquer l’arme nucléaire, mais tout son ouvrage souligne le caractère “chimérique” de cette “utopie”.

Les deux auteurs s’accordent sur le fait que la bombe “ne protège pas contre le terrorisme de masse” comme le rappelle Jean-Marie Collin. Elles “n’assurent aucune invulnérabilité aux états qui les détiennent” renchérit Georges Le Guelte. Ce ne sont pas des armes de protection — comme voudraient le laisser croire les discours officiels — mais uniquement “l’instrument d’une revanche posthume”.

Patrice Bouveret
Co-fondateur de l’Observatoire des armements/CDRPC
www.obsarm.org

La Bombe - L’univers opaque du nucléaire
Jean-Marie Collin, Éd. Autrement, 2009,
208 pages, 19 €

A commander au prix de 22,50 € port compris, au Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de "Sortir du nucléaire") ou dans notre boutique en ligne : https://boutique.sortirdunucleaire.org

Les armes nucléaires - Mythes et réalités
Georges Le Guelte, Éd. Actes Sud, 2009,
390 pages, 25 €


Ma maison solaire, ici et maintenant !

Voici un excellent manuel, très accessible, qui allie les explications nécessaires pour la compréhension de chaque technique et la description de réalisations concrètes.

L’auteur a sélectionné 25 installations réparties dans toute la France, notamment dans des régions peu privilégiées en termes d’ensoleillement.

L’ouvrage passe ainsi en revue :

- Le solaire passif qui, dans la conception ou la modification du bâti, permet de minorer les pertes thermiques et d’accroître l’apport solaire.

- La production solaire d’eau chaude sanitaire, avec une bonne description des différents éléments, de l’importance de l’orientation et de l’inclinaison des capteurs. Le thermosiphon est également abordé, que trente ans d’utilisation personnelle me font considérer comme la solution la plus simple et la moins onéreuse.

- La combinaison chauffage + eau chaude sanitaire exige une surface plus importante de capteurs. Des solutions astucieuses sont décrites pour l’évacuation, en été, de la chaleur en accès, du plancher chauffant au stockage dans une grosse réserve d’eau, avec complément bois ou autre, ou capteurs à air.

- La production d’électricité photovoltaïque, à laquelle l’ouvrage fait une belle place, des principes de base jusqu’aux réalisations pratiques, en passant par les conditions d’exploitation et de revente d’énergie.

Pierre Péguin
Collectif Rhodanien
pierre.peguin@sortirdunucleaire.fr

Ma maison solaire ici et maintenant – Produire chaleur et électricité
Philippe Lequenne,
Ed. Terre Vivante, 190 pages

À commander au prix de 22,50 € port compris, au Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de "Sortir du nucléaire") ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org


Niger, la bataille de l’uranium

Depuis 40 ans, Areva exploite pour son plus grand profit les deux mines
d’uranium d’Arlit, dans le nord du Niger. Mais pour les populations locales, les seules retombées sont… radioactives !

La ville d’Arlit, 80 000 habitants, n’est qu’à 7 km des quelque 20 millions de tonnes de résidus miniers, qui conservent près de 80 % de la radioactivité d’origine, une fois extrait le “yellowcake”, ce concentré d’uranium qui sert à fabriquer le combustible de nos centrales nucléaires.

Le vent transporte les poussières radioactives qui se déposent jusqu’à des dizaines de kilomètres alentour. Certains puits d’eau présentent une contamination deux fois supérieure à celle constatée lors des rejets accidentels d’uranium au Tricastin à l’été 2008 ! La population subit ainsi une irradiation et une contamination constantes.

De nombreuses pathologies graves découlent de cette contamination radioactive. Areva, qui finance les deux hôpitaux de la ville, se soucie peu de leur donner les moyens de diagnostiquer ces maladies, sans parler de les traiter…
Ce documentaire, très accessible et rigoureux dans sa démarche journalistique, constitue une excellente introduction aux problèmes liés à l’exploitation minière de l’uranium. Le DVD inclut aussi un intéressant documentaire sur les conditions épouvantables d’extraction minière du jade en Birmanie.

Xavier Rabilloud
xavier.rabilloud@sortirdunucleaire.fr

Niger : la bataille de l’uranium (48 mn)
+ Le sortilège du jade (31 mn)
Ed. Alerte Verte, 2009

A commander au prix de 23,50 € port compris, au Réseau “Sortir du nucléaire”, 9 rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”), ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org/


Quand écologie rime avec économie !

Ces gestes écologiques qui font faire des économies est un guide pratique idéal, riche en combines, en recettes et en chiffres croustillants.

L’auteur s’intéresse aux gestes du quotidien. Selon lui, “les ménages sont les responsables principaux de certaines dégradations environnementales”. Responsables de 28 % des émissions de solvants, 45 % des émissions de CO2 liées au chauffage, les ménages jetteraient trois fois plus de métaux lourds dans l’eau que l’industrie. Partant de ce constat, l’auteur propose un guide plaisant et utile pour accompagner le citoyen dans ses préoccupations quotidiennes : le transport, l’eau, le chauffage, l’électricité, l’hygiène, la construction, mais aussi le jardinage bio ou l’éco-tourisme. Un chapitre est consacré à la fiscalité verte.

La structure est simple, les entrées dans le texte sont diversifiées : tableaux, icônes, témoignages aèrent le propos et l’enrichissent. À la fois informatif et pédagogique, le contenu recèle des recettes de fabrication, des chiffres chocs, des conseils. Chaque nouveau geste est présenté avec une évaluation de l’empreinte écologique et de l’investissement qu’il représente, ainsi que de sa facilité de mise en œuvre.

Ce livre est d’une grande richesse pour tous ceux d’entre nous qui, soucieux de diminuer leur empreinte écologique, pensent également qu’il vaut mieux gagner moins et vivre mieux… sans y perdre au change !

Nouara Scalabre
nouara.scalabre@sortirdunucleaire.fr


Ces gestes écologiques qui font faire des économies
Pascal Carré, Éd. Yves Michel, 304 pages.

À commander au prix de 20,40 € port compris, au Réseau “Sortir du nucléaire”, 9 rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”) ou dans notre boutique en ligne :
https://boutique.sortirdunucleaire.org




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